Pour éviter la privatisation de la Sotelma : Les recettes de Seaquest

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La Société des Télécommunications du Mali (Sotelma), sur la voie de la privatisation, est en proie à de sérieuses difficultés. Pour remettre à flot cette entreprise publique qui traîne un déficit d’exploitation d’environ 5 milliards de FCFA, la société Seaquest, qui a vu son contrat rompu avec la Société, a ses recettes.rn

Selon une “note   d’explication sur la  rentabilité immédiate de la Sotelma”, produite par Seaquest, les voies et moyens pour redresser l’opérateur historique des télécommunications sont si simples. Et l’entreprise canadienne propose si elle n’était pas freinée dans son envol par la rupture de son contrat allait contribuer fortement à renflouer les caisses de la Sotelma qui ont viré depuis quelques temps au rouge.

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A titre de rappel, en 1995, suite à un appel d’offre lancé au Mali par la compagnie Américaine “Abt Associates Inc”, le groupe Infotel Inc, était sélectionné pour réaliser l’étude de faisabilité d’un système de messagerie électronique pour le gouvernement du Mali.

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En 2003, suite à l’évènement portes ouvertes organisé au Mali par l’ambassade du Canada, le Groupe SeaQuest-infotel avec la direction de la Sotelma ont décidé de réactualiser l’étude faite en 1997 soutenue par l’Agence canadienne de développement industrielle (ACDI) avec un financement d’environ 1 000 000$ canadiens. Cette étude avait pour objectif principal de réaliser un réseau d’interconnexion globale sur toute l’étendue du territoire du Mali afin de rapprocher les populations du Nord et celles du Sud.

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En mai 2005, pendant la visite officielle du Président Amadou Toumani Touré au Canada, le projet final a été présenté à EDC, qui a accepté financer. Pour cela, EDC a offert une garantie à 100% sur le montant de l’investissement d’un coût d’environ 2 800 000 000 F CFA. Ce soutien avait favorisé le démarrage du vaste projet de réalisation des données de Bamako approuvée par le conseil des ministres en octobre 2005.

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Il est important de noter que SEAQUEST-INFOTEL, INC a exécuté entièrement ses engagements comme il résulte du Procès-verbal de Réception Provisoire SANS RESERVES du 19 février 2007 signé entre SEAQUEST et la Commission mise en place par la SOTELMA.

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Ce projet constitue aujourd’hui un acquis de l’Etat malien. C’est le témoignage de la parole donnée  du Président Amadou Toumani Touré lors de sa visite officielle au Canada en Mars 2005. Ce projet aujourd’hui devenu réalité a reçu le soutien total du gouvernement malien comme indiqué au Canada par le chef de l’Etat.

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Des avantages sur la vie socio-économique pour le Mali, le Projet aurait la capacité de servir environ 1 500 000 abonnées sans perte de la qualité du signal, d’inciter des investissements étrangers, d’augmenter des lignes de téléphones fixes, la mise à disposition de l’Internet et de cellulaires moins chers.

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Pour la Sotelma, les avantages sont aussi nombreux. Ils allaient permettre de renforcer les capacités de son réseau de données et voir son extension dans les régions, d’optimiser la gestion des ressources humaines, de consolider le redressement des finances de la SOTELMA par l’augmentation des revenus. Aussi, de rentabiliser financièrement la sotelma pour qu’elle affronte la privatisation. Notons également la conformité à la réglementation et profit maximum des avantages de l’intégration régionale, l’intégration et l’extension des technologies facile dans les zones rurales, la réduction des coûts d’appel international, l’augmentation des performances face à la concurrence.

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Pourquoi cette note d’explication ?

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Aujourd’hui, la SOTELMA soulève officiellement des doutes sur les capacités techniques et financières de SEAQUEST-INFOTEL, INC à exécuter la convention. Les dirigeants de la société canadienne tiennent à préciser que SEAQUEST-INFOTEL, INC a réalisé avec succès la « Phase 1 » de ce projet de réseaux sur lequel des abonnés sont aujourd’hui connectés. En outre les équipements de la « Phase 2) ont déjà été achetés sur fonds propres SEAQUEST-INFOTEL, INC et crédits fournisseurs et sont actuellement entreposés dans le magasin général de la SOTELMA.

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SEAQUEST-INFTEL, INC a mis en place le financement de la « Phase 2 » (volet facturation) et de la « Phase 3 » (volet de la commercialisation) avec le concours de ECOBANK Mali sans endettement pour la SOTELMA.

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Chaque mois qui passe constitue un manque à gagner inestimable. Pourtant SEAQUEST-INFOTEL dispose de tout ce qu’il faut pour commencer la réalisation des « Phase 2 et 3 » et rentabiliser immédiatement le projet.

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Aujourd’hui, il est connu de tous que la situation de trésorerie à la SOTELMA rend nécessaire la privatisation. Cependant, note SeaQuest, cette approche est évitable. La convention de partenariat de type contrat ‘PPP’ (partenariat public privé) qui avait été signée par les deux entités garantie à une entité publique comme la SOTELMA une répartition des risques avec le secteur privé sans céder sa souveraineté ni s’endetter davantage. Le bénéfice réel est l’accélération par le préfinancement de la réalisation des projets grâce au dynamisme et la créativité du secteur privé. La réussite de ce projet, à travers le renflouement des caisses de la SOTELMA à court et moyen terme devrait repousser l’échéance de la privatisation.

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Selon les dirigeants de SeaQuest, contrairement à ce que pensent les dirigeants actuels de la  SOTELMA, l’Etat malien gagne dans cette convention de partenariat privé public.

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“Notons en outre que la télécommunication est une mine inépuisable de ressources financière pour un pays souverain. Aussi reconnaît-on aujourd’hui que tous les pays qui ont privatisé la télécommunication regrettent,. En Afrique du Nord, la télécommunication reste un puits financier inépuisable pour l’Etat. Nous nous plaçons résolument dans une perspective de rentabiliser la SOTELMA dans un bref délai. Par ailleurs, nous nous permettons d’indiquer quelques chiffres : Nous estimations prouvent qu’on peut générer plus de 500 000 000 FCFA sur le premier mois d’opération”, lit-on dans la même note d’explication. Ajoutant : “Nous considérons les réseaux de télécommunication comme des outils indispensables au développement. Nous ne pouvons plus parler de développement ou de croissance, si nous ne prenons pas en compte les télécommunications, les transmissions de données qui sont aujourd’hui un outil indispensable de développement au même titre que l’électricité et l’eau…On se rend compte à quel point les télécommunications et l’informatique globalement sont devenue un enjeu crucial pour le développement de nos économies”.

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 Les arguments de la Sotelma

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 En décidant de rompre le contrat avec SeaQuest, l’équipe dirigeante actuelle de la Sotelma a transmis en mai 2007 une note confidentielle à la société canadienne. Dans cette note signée de son Président Directeur Général Lassana N’Diaye, il est indiqué que la Sotelma ne peut prendre “aucun engagement stratégique de moyenne ou longue durée sans aval du Comité de Gestion, de son Conseil d’Administration et du Gouvernement”. Selon la Direction de la Sotelma, la “Convention de partenariat a été négociée et conclue de gré à gré en violation des dispositions pertinentes du décret 95-401 réglementant les marchés publics de l’Etat malien”. Aussi, argumente la Sotelma, la “Convention, telle que conçue, équivaut à la concession sur 15 ans d’un pan du réseau fixe de la Sotelma notamment les services à valeur ajoutée et ce, sans autorisation préalable du gouvernement”. En outre poursuit Lassana N’Diaye et ses services, “les Conditions de mise en œuvre, d’exploitation du Projet ainsi que le partage des revenus qu’il générerait font la part belle à SeaQuest Infotel (55%) au détriment des intérêts de la Sotelma (30%) donc de l’Etat malien”. Aussi la Sotelma affirme ne disposer aucune information attestant de la capacité technique et financière de SeaQuest à mener à bien un projet d’une telle envergure.

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“Ainsi, nous sommes au regret de constater que la Convention de partenariat n’est pas un Contrat équilibré dans le sens des intérêts de la Sotelma et de l’Etat malien. Par conséquent, nonobstant le préambule de ladite Convention du reste en porte à faux avec son contenu réel, nous pensons que la Convention n’est pas applicable, parce qu’elle viole la législation en vigueur…”, conclut le Directeur Général de la Sotelma dans sa lettre confidentielle.  

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Ibrahim Guindo

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