Le lundi 23 août restera dans les anales de la société Orange-Mali. Pour cause, l’ensemble des travailleurs de cette société de téléphonie a observé 2 heures d’abandon de travail. Tout comme Air France, Orange s’est livrée à un jeu d’intérêt dangereux pour sa filiale malienne. En effet, à travail égal, un Sénégalais perçoit plus qu’un Malien, selon qu’il soit à Dakar ou à Bamako. Ce comportement néocolonialiste dénoncé par les agents a été étouffé dans l’œuf au niveau de la presse. C’est pourquoi rares sont les organes de presse qui en n’ont fait échos.Pire certains se sont transformés en avocat du diable pour défendre les intérêts étrangers contre leurs propres frères. Que voulez-vous c’est le Mali ?
S’il est vrai que la France nous a colonisés, il n’en demeure pas moins que dans sa nouvelle politique, elle veut nous faire recoloniser par le Sénégal. C’est pourquoi toutes les multinationales ou autres entreprises de la métropole qui passent par ce pays font des misères aux Maliens au vue et au su de tous. En dépit de ce flagrant délit de discriminations entre Maliens et Sénégalais, nos plus hautes autorités restent étonnamment muettes. Ont-elles eu leur part de cadeaux ? La question mérite d’être posée. On se rappelle encore fraîchement de la levée de bouclier du personnel Malien d’Air France, qui se plaignait de sous traitement par rapport à l’agence du Sénégal. Emboîtant le pas à cette compagnie, ce sont les travailleurs de la filiale de France Telekom et de la Sonatel dans notre pays qui se sont manifestés. Ainsi, l’occasion était bonne pour ces hommes et femmes exploités dans l’ombre et victimes d’une discrimination sans foi ni loi de protester contre les pratiques de mépris et les mauvais traitements infligés aux agents, surtout subalternes». Ce cri de détresse qui devait marquer l’adhésion de tous, surtout en cette année du cinquantenaire, a été malheureusement étouffée dans l’œuf, faute de médiatisation. En mettant leur plume au service du diable, certains con-frères n’ont pas hésité à tirer sur ces pauvres travailleurs qui n’ont demandé ni plus ni moins que la justice. Et pourtant, tout est loin d’être rose au niveau de Orange-Mali. De l’avis d’un ex cadre de la boite, le lot quotidien de certaines catégories de travailleurs est fait de honte, d’humiliation et de pression. Il a ajouté que cette société profite de son statut pour imposer une nouvelle forme d’esclavage qui n’existe dans aucune autre filiale dans le monde. Les Sénégalais et les Français sont ils des hommes et les Maliens des sous hommes ? L’aphorisme devenu célèbre de l’écrivain sénégalais, Sembène Ousmane à toute sa signification ici : « traite ton ami en ami et ton patron en ennemi ». De toutes les façons à la lumière du comportement de nos autorités, on n’est pas loin du compte.