Au moment où les agents de la Sotelma, rachetée par Maroc-Télécom, se démènent comme de beaux diables pour faire face à Orange-Mali, le personnel de celle-ci a choisi de lutter pour l’amélioration de ses conditions de vie, en revendiquant une hausse globale des salaires. De façon très sobre, la Secrétaire Générale du syndicat d’Orange Mali, Mme Korotoumou Coulibaly, et ses camarades, ont fait, le lundi 23 août, un abandon de travail de deux longues heures. Après, tout est rentré dans l’ordre. Au cours de ce débrayage, le n°1 du syndicat a déclaré: «il s’agit de protester contre les pratiques de mépris à notre endroit et le mauvais traitement infligé aux agents, surtout subalternes».
Approché par nos soins, un cadre de la boite qui a requis l’anonymat nous a confié : «Je suis là pour ne pas être considéré comme un traitre, sinon je n’ai rien compris de ce mouvement». Un autre nous a expliqué: «Orange Mali est la société qui paye le mieux au Mali. Nos camarades de la concurrence nous envient. Ce n’est vraiment pas le moment de formuler des doléances salariales, d’autant qu’il existe un accord d’établissement qui prévoit l’évolution de nos salaires».
Pour cet autre agent, «Dieu merci, je ne me plains pas à Orange Mali. J’ai été recruté en 2006 avec un bac plus 2. Aujourd’hui, j’ai construis ma maison, avec l’aide de l’entreprise. Mes enfants et ma femme sont pris en charge sur le plan sanitaire. Mon garçon vient juste de rentrer d’une colonie de vacances en France et je n’ai payé que 30% du coût, le reste étant pris en charge par la société. Je ne me reconnais pas dans cette grève-là, parce que la direction est dans une dynamique permanente d’amélioration de nos conditions de vie et de travail, avec, à la clé, plusieurs primes, notamment celles de la performance mensuelle, du développement et du rendement. Que les uns et les autres se battent pour mériter ces primes!».
En fait, Orange Mali paye très bien. Mais cela n’empêche pas les revendications salariales. La Secrétaire Générale pose d’ailleurs cette doléance avec responsabilité et mesure, sans tam-tam, ni tambour. Mais elle doit faire attention à ne pas être lâchée par les siens.
Du côté de la Direction Générale, c’est le silence radio. Rien n’a filtré pour l’instant. Vivement donc que les deux parties accordent leurs violons, dans l’intérêt des deux millions d’abonnés qu’Orange compte au Mali. A suivre.
Chahana Takiou