L’ESSOR – Il s’étendra sur la période de juin à décembre 2011 et sera mené par comité technique interministériel d’appui et un cabinet conseil international.
Il s’étendra sur la période de juin à décembre 2011 et sera mené par comité technique interministériel d’appui et un cabinet conseil international. Le processus d’octroi d’une troisième licence de téléphonie dans notre pays vient d’être lancé. La décision a été prise vendredi dernier lors d’une session extraordinaire du Conseil des ministres. Compte tenu de l’importance de ce projet, le ministre des Postes et des Nouvelles technologies, Modibo Ibrahim Touré, et son collègue de la Communication et Porte-parole du gouvernement ont animé le même jour une conférence de presse pour expliquer le choix de cette décision et les différentes étapes du processus.
Selon le ministre de tutelle, Modibo Ibrahim Touré, l’opportunité de l’octroi d’une troisième licence par le gouvernement se justifie aujourd’hui au double plan sous-régional et national. D’abord au plan sous-régional, notre pays reste le seul pays qui a seulement deux opérateurs de téléphonie sur le marché.
Par comparaison aux pays voisins, le marché malien peut, sans difficulté, supporter deux opérateurs globaux (mobile, fixe, Internet) supplémentaires. A titre d’exemple, la Mauritanie avec 2,5 millions d’habitants compte sur son marché de la téléphonie trois opérateurs. Le Bénin avec 8 millions d’habitants a six opérateurs. Ensuite au plan national, le contexte est propice à l’entrée sur le marché d’un troisième, opérateur global, a soutenu le ministre Modibo Ibrahim Touré avant de noter que les opérateurs, la Sotelma, et Orange-Mali, ont généré en 2010 environ 300 milliards de Fcfa de chiffres d’affaires.
L’arrivée d’un troisième opérateur ne saurait donc être perçue comme un élément déstabilisateur du développement des deux opérateurs déjà présents sur le marché. Bien au contraire, cela offre plusieurs avantages. Il peut constituer une source potentielle appréciable de recettes pour le Trésor public (prix de la licence, taxes, impôts) et créer des recettes supplémentaires pour le pays à travers la création d’emplois directs et indirects. En outre, l’entrée d’un troisième opérateur va favoriser une dynamique concurrentielle sur le marché et, partant, une plus grande efficience dans la satisfaction des besoins des consommateurs.
Le ministre Touré a beaucoup insisté sur cet avantage. L’objectif, selon lui, peut être bien atteint car il a été constaté que le parc d’abonnés de la téléphonie mobile, le plus porteur de la téléphonie, continue de croître avec un chiffre qui atteint les 5 millions d’usagers réguliers et 2 millions d’usagers occasionnels (détenteurs de plusieurs puces). Autre constat pertinent, la structure d’âge pyramidale de la population malienne, composée à 80% de jeunes, est favorable au développement de l’utilisation des nouvelles technologies appliquées à la téléphonie mobile et à Internet, dont les applications mobile de la 3è et 4è génération.
Le processus d’octroi de la troisième licence sera conduit par le département en charge du secteur des Télécommunications et des TIC qui bénéficie d’une expérience avérée en la matière. Le ministre des Postes et des Nouvelles technologies, a ensuite expliqué que le processus de l’octroi de la troisième licence connaîtra plusieurs étages.
Après l’obtention de l’autorisation du gouvernement à conduire le processus d’octroi d’une troisième licence d’exploitation des réseaux et services de télécommunication, il sera mis en place un comité technique interministériel d’appui qui comprendra des représentants des ministères des Postes et des Nouvelles technologies, de l’Économie et des Finances, de l’Industrie, des Investissements et du Commerce, du Logement, des Affaires foncières et de l’Urbanisme. Ensuite un cabinet conseil international sera recruté. Sa mission sera d’assister le gouvernement tout au long du processus d’octroi de licence.
Son travail consistera concrètement d’élaborer du dossier d’appel d’offres relatif à l’octroi de licence, de lancer ledit appel d’offres et d’évaluer des offres et propositions d’attribution de la licence concomitamment au paiement du prix de la licence. Le processus couvrira la période de juin à décembre 2011. Un calendrier plus détaillé sera élaboré par le comité technique d’appui.
Les journalistes on notamment cherché à savoir si des candidats à l’appel d’offres se sont déjà manifestés et surtout sur le coût de la licence qui va être octroyée. En réponse, le ministre Modibo Ibrahim Touré, a indiqué que le processus n’est qu’au début. En conséquence, aucun opérateur ne s’est manifesté et le coût de la licence n’a pas encore été fixé, mais la moyenne, révèle-t-il, est de 30 à 40 milliards de Fcfa dans la sous-région.
M. KEITA / Journal l’Essor du lundi 6 juin 2011