Dans le cadre du renouveau de la Poste, son Président directeur général (Pdg), Ibrahim Haïdara a effectué, le jeudi 31 janvier, une visite dans les locaux de la Grande Poste de Bamako pour s’enquérir des conditions de travail des agents.
Selon le visiteur du jour, au-delà de la prise de contact, cette visite vise à rassurer les collègues qui travaillent au quotidien pour le bonheur des usagers. “Il s’agit pour nous de nous enquérir des conditions dans lesquelles les agents sont en train de travailler et de voir comment améliorer ses conditions afin de pouvoir offrir des services de meilleure qualité aux usagers de la Poste”, a-t-il ajouté.
A le croire, cette visite s’inscrit également dans le cadre du renouveau de la Poste lancé depuis le début du mois de janvier. “Nous avons eu à travailler sur un certain nombre de sujets courant 2018 et les décisions ont abouti à la mise en place d’un plan d’action que nous avons adopté lors de notre dernier Conseil d’administration. Ce plan d’action nous amène à mettre en place un certain nombre de choses qui va déjà de la sécurisation de nos sites”, a laissé entendre le Pdg de la Poste.
Pour lui, aujourd’hui, l’un des grands fléaux auxquels la Poste est confrontée, c’est la perte de ses patrimoines fonciers. A titre d’exemple, il dira qu’à Lafiabougou la Poste a été partiellement spoliée de son patrimoine foncier. Pour le cas de Hamdallaye, il a précisé que toute une mosquée s’est accaparée des terres de la Poste. Sans oublier qu’à Badalabougou, la Poste vit pratiquement la même situation qui est en train d’être solutionnée. “Vous prenez d’autres comme à Daoudabougou ou dans d’autres quartiers de la commune V, nous avons pratiquement perdu nos terres un peu partout. Du coup, la Poste commence à disparaitre parce qu’elle n’a pas les moyens de sécuriser ses terres”, a-t-il déploré.
A ses dires, pour mettre fin à cette situation, les responsables de la Poste ont mis en place une Commission qui a travaillé d’arrache-pied pendant six mois à l’issue desquels des recommandations ont été formulées. “Parmi celles-ci, pour sécuriser les sites de la Poste, nous avons plusieurs options. D’abord il faut que l’on trouve un schéma avec l’Etat pour pouvoir obtenir les titres fonciers de nos différents sites. En attendant, comme cela nous coûte cher et prend du temps, nous nous sommes posé la question comment il faut parvenir à sécuriser nos sites pour que d’autres ne parviennent à spolier nos terres totalement ou partiellement. C’est ainsi que nous avons décidé de travailler avec les commençants. Il s’agit de mettre en chantier, à travers des commerçants détaillants, les contours de nos sites permettant non seulement de sécuriser nos sites, mais aussi de gérer des ressources pour la Poste pour pouvoir rénover nos sites”, a renchéri le patron de la Poste.
A l’entendre, le principe est assez simple. Il s’agissait de fixer des critères parmi lesquels la capacité financière de l’acquéreur, car unilatéralement il a été fixé le paiement de trois à cinq ans de frais de location en tenant compte de ce que la Poste veut réaliser comme chiffre d’affaires adopté dans son budget. Et de poursuivre qu’avec ce montant les administrateurs de la Poste comptent rénover leurs sites.
En ce qui concerne la grande Poste, il dira que la direction est parvenue à mettre en location l’espace autour la poste qui était exploité depuis plus de quarante ans sans que la Poste n’obtienne un franc en retour. Il ajoutera qu’aujourd’hui, la Poste ne touche que 225 000 Fcfa par mois pour l’exploitation de ses alentours. “Nous avons trouvé que cela était dérisoire. Bien que la Poste nourrisse beaucoup de personnes, nous avons estimé qu’elle a le droit de bénéficier un peu de ses patrimoines”, a-t-il déclaré.
Raison pour laquelle, dit-il, les administrateurs ont décidé d’augmenter ces frais de location à un million de Fcfa par mois. “Avec ce montant nous avons pu avoir un preneur à qui nous avons imposé de nous payer trois ans de location. Pour cela, trois jours après la signature du contrat, il nous a fait un chèque de 36 millions de Fcfa qui permet de lancer une première consultation pour choisir une entreprise qui va nous aider à la rénovation de deux de nos sites, notamment ceux de Lafiabougou et de Sogoniko”, a ajouté le Pdg de la Poste.
Aux dires du patron de la Poste, les dossiers ont été lancés courant janvier et la date butoir est fixé au 31 dudit mois. “Et à partir de là, nous comptons choisir un entrepreneur chargé d’effectuer lesdits travaux et nous comptons procéder à la pose de la première pierre courant février par le ministre Arouna Modibo Touré. Nous avons des résultats à atteindre, il s’agit de faire mieux avec peu de moyens. Nous avons travaillé de façon collégiale avec les directeurs techniques, le directeur général adjoint, les chefs de services. Nous nous sommes mis ensemble pour réaliser ce travail parce que c’est l’avenir de la Poste. Nous avons fait comprendre aux travailleurs qu’il s’agit pour eux de faire bénéficier la Poste de son patrimoine”, a-t-il indiqué.
Boubacar PAÏTAO