Malitel, Orange Mali et Telecel bientôt assignées en justice

0
Identification des abonnés d’Orange-Mali et de Sotelma-Malitel : Le Syndicat des télécommunications dénonce l’arrêté du ministre Choguel

Dans les jours à venir, le Réseau malien des consommateurs du secteur des Télécommunications (Recomatem) entend, non seulement, soulever les débats sur le problème du répondeur et les autres cas de tricheries en matière de télécommunications, mais également assigner les opérateurs, toutes tendances confondues, devant les tribunaux.

Rappelons qu’Orange Mali et Malitel ont été plusieurs fois assignées devant les tribunaux par rapport aux qualités du service et de l’arnaque dont sont victimes les consommateurs maliens.

D’abord, par rapport à la fameuse histoire du numéro 802-27-27 à l’Ambassade de France où Orange avec l’entreprise Call Mee avaient ouvert  une ligne pour les prises de rendez-vous à l’Ambassade. A chaque appel, le consommateur payait 300 f la minute.  Alors que le prix officiel établi au Mali est de 108 F la minute.  Plus grave, ce numéro était joignable  uniquement avec les numéros Orange.  Malitel ne pouvait avoir accès au numéro 802 27 27. Ce qui est  illégal et discriminatoire.

A l’aéroport, Orange avait fait la même chose pour les renseignements à l’aéroport où on ne  pouvait contacter les services de renseignement qu’avec un numéro Orange. Recomatem a mené ce combat et l’a gagné, mais pas facilement.

Les deux opérateurs (Malitel et Orange Mali) ont été également interpellés à propos de la facturation du ’’répondeur’’,  laquelle est absolument illégale. Aujourd’hui encore, la question du répondeur demeure un scandale au Mali face à laquelle le Recomatem entend prendre ses responsabilités.

«Le répondeur ne peut être facturé. C’est un service, je l’accepte ou je le refuse.  Le problème est très simple. Qu’est-ce qu’un répondeur ? J’appelle un correspondant, mon objectif c’est d’atteindre celui que j’appelle. Toi tu es operateur et ton rôle à toi, c’est de faire en sorte que j’atteigne mon correspondant. Mais toi tu m’annonces que je ne peux pas l’atteindre  parce sa ligne est occupée ou que son téléphone est éteint, il y a ceci, il y a cela.  Mais  ce n’est pas moi qui l’ai demandé, cette annonce. Moi mon besoin c’est d’atteindre mon correspondant. Tant que je ne l’ai pas, je ne suis pas satisfait. Mais ce qu’on ne comprend pas et qui constitue un problème est que l’operateur annonce que le correspondant est injoignable  et fait facturer son annonce à lui au compte du client. Ça n’existe nulle part si ce n’est pas  au Mali.  La Sonatel est là au Sénégal, elle ne le fait pas. Même en France le répondeur n’est pas facturé » a expliqué Dr Traoré.

Face à ce problème, le Recomatem avait demandé l’intervention du régulateur qui resté laxiste. L’autorité de régulation appelée hier CRT, aujourd’hui l’AMRTP,  a été incapable de gérer ce problème du répondeur et le combat du Recomatem est resté vain.  Le régulateur a été laxiste en donnant une mauvaise information aux consommateurs.

«Les opérateurs télécoms font des choses au Mali qui ne sont pas acceptées  ailleurs. Le répondeur est l’un pan sur lequel les opérateurs gagnent des milliards. J’ai dû démontrer avec des preuves à l’appui, ce qu’Orange Mali gagne par an  sur le répondeur au Mali. C’est en moyenne 400 milliards FCFA par an. Plus grave, cette somme ne rentre pas dans le chiffre d’affaire global de l’operateur.  Finalement, le Mali est perdant à tous les niveaux », a-t-il martelé.

Les membres du Recomatem n’entendent pas baisser le bras face à cette situation. L’association se prépare pour assigne tous les opérateurs (Malitel, Orange Mali et Telecel Mali)  devant les tribunaux dans les tous prochains jours par rapport à la question du répondeur. Mais pour gagner ce combat, faudrait- t-il que  les consommateurs maliens  prennent conscience qu’ils sont victimes d’arnaque et de vol de la part des opérateurs des télécoms.

«En tant que défenseur des intérêts des consommateurs du secteur des Télécoms et des Tics, le Recomatem n’est pas satisfait des prestations de services  des opérateurs, toutes tendances confondues. Cela est patent à tous les niveaux.  Nous ne sommes  pas d’accord avec ces promotions intempestives faites pour arnaquer les consommateurs. Les minuteries ne sont pas contrôlées » a souligné l’économiste chercheur.

En dehors des milliards qui échappent au Mali sur le volet du répondeur,  il y a la scandaleuse question du chiffre d’affaire des opérateurs au Mali.  Selon Dr Traoré, le chiffre d’affaire  déclarée des deux operateurs réunis (Orange Malitel) est un peu plus de 500 milliards FCFA. Alors qu’au Sénégal la Sonatel seule a un chiffre d’affaire qui environne les 1000 milliards FCFA. Or le Sénégal, indique-t-il, à moins de consommateurs par rapports au Mali. C’est donc un scandale. Dr Traoré pense que cette situation est entretenue par les autorités maliennes parce que l’autorité de régulation est à la merci d’Orange Mali. Ce que les autres pays prennent la peine de contrôler, le Mali ne le fait pas ce qui est très grave. Et le Recomatem n’entend pas croiser le bras face à ce gâchis.

Dr Traoré a révélé que les opérateurs trichent l’Etat malien par rapport à la vente de crédits par volume ou Zèrè. Ce n’est un secret pour personne que les cartes de crédits prépayés sont  de plus en plus remplacées  par la vente de crédits en volume ou Zèrè.  Mais ce que beaucoup de gens ne savent pas, c’est que  l’Etat n’a aucun contrôle sur les crédits Zèrè. Et les Opérateurs ne payent aucun franc  par rapport à la vente de ces volumes qui échappent au contrôle de l’Etat. Alors que  sur chaque carte prépayée, l’état perçoit une redevance. Le Zèrè constitue donc un manque à gagner considérable pour l’économie malienne. Pire, on assiste ces dernières années, à des promotions intempestives dont l’objectif est d’orienter le plus de consommateurs  vers  le système Zèrè.

Autres scandales qui seront évoqués dans les prochains jours par le Recomatem,  sont ceux inhérents à  la 4G et au renouvellement de la licence Orange. Pour le Recomatem, Orange Mali  a plutôt  procédé à un lancement du réseau 4G et non au renouvellement de sa licence. Le Recomatem entend se battre  afin que la licence d’Orange Mali soit véritablement revalorisée.

‘’Il est temps que le Mali contrôle, maîtrise, corrige et mette en route  les opérateurs télécoms comme ça se passe ailleurs. Les opérateurs télécoms, surtout Orange et Malitel font du Mali ce qu’ils veulent  et c’est le pays tout entier qui perd de l’argent’’,  a  conclu  le président du Recomatem.

Aboubacar Berthé

Affaire à suivre

Source : Le Serment du Mali

 

Commentaires via Facebook :