Malitel et Orange : Déboires des clients, des revendeurs de cartes

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La vente des cartes SIM a plongé. Du coup, les ambulants  ont tenté en vain de se déporter  sur la vente des cartes de crédit. Aussi, les clients non identifiés sont soumis à un service restreint, donc impossibilité d’émettre des appels et des SMS et recevoir Internet.
Nombreux clients ruminent leur colère. Des mots pleins de chaleur sortent de leur gosier : «  au moment de l’achat de la carte SIM nous avons présenté une carte d’identité. Des années après, nous sommes invités au même exercice. Pis, soumis à un service restreint, donc impossibilité d’émettre des appels (y compris le service client de l’opérateur) et des SMS et recevoir Internet »
D’aucuns ont considéré la restriction comme une fin de service. En conséquence, ont vite  fait de se débarrasser de leur(s) puce(s). Alors qu’en s’identifiant, les clients retrouvent les fonctionnalités d’appel et le solde de leur compte.
Les personnes éloignées ou dans des zones de conflit sont frappées par la mesure. Pour des raisons sécuritaires, plusieurs localités du Nord ont été insuffisamment couvertes en équipes mobiles des deux opérateurs de télécommunication dédiées à l’identification des clients avant la date butoir du 9 avril dernier.  Comment toucher un nombre élevé de clients qui ne sont pas au rendez-vous et qui ne sont responsables de leur situation ? Malitel et Orange contraints de se conformer aux exigences gouvernementales réfléchissent à de nouvelles stratégies à dérouler sur le terrain pour que personne ne reste sur le quai.  Les guichets d’Orange monnaie assurent l’identification. Mais cela n’est pas suffisant. L’idée de déployer des équipes fait son petit bonhomme de chemin. Reste à assurer leur sécurité. Ce qui n’est pas du tout donné.
De source digne de foi, les deux opérateurs accusent une baisse significative du trafic imputable à la mesure. Et le taux de vente des cartes SIM a plongé. Du coup, les ambulants tentent de se déporter  sur la vente des cartes de crédit. Mais la désillusion est totale. A partir du moment où plusieurs dizaines de milliers de cartes SIM ne peuvent plus émettre d’appels, il va s’en suivre que le volume des achats de cartes de crédit recule.
Toutefois, la dimension sécuritaire prime sur l’économique. Le Mali vit un contexte marqué par la montée en flèche de l’insécurité. Surtout des attaques jihadistes tout à fait nouvelles qui appellent à des réponses appropriées. On sait l’importance des communications téléphoniques et Internet dans la préparation, l’exécution et la revendication des attentats terroristes au Mali et dans le reste du monde.
A présent, on ne peut faire l’économie de quelques questions : les clients ont-ils compris les messages des opérateurs de la téléphonie mobile et de l’Agence malienne de régulation des télécommunications et des postes ? Ou bien se sont-ils dit qu’ils ont encore du temps devant eux au point de tomber dans la restriction pour certains ? Des équipes opérationnelles ont été envoyées sur le terrain, assortie de l’utilisation de tous les canaux de communication afin de toucher le maximum de la clientèle. Au début, l’urgence ne se faisait pas sentir. Pas d’attroupement devant les points d’identification. A la fin, des files d’attente étaient perceptibles devant les agences.
Georges François Traoré

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