L’Autorité Malienne de régulation des télécommunications, des technologies de l’information, de la communication et des postes (AMRTP) ouvre au public l’utilisation du code USSD. Cela en vue de contribuer à l’inclusion numérique financière et réduire significativement le taux de pauvreté. L’information a été donnée le jeudi 22 novembre 2018 par les responsables de l’AMRTP au cours d’un point de presse tenu au siège de la structure.
Le canal ou code USSD (Unstructured Supplementary Service Data) est une connexion, en temps réel, entre un opérateur téléphonique et un utilisateur permettant à ce dernier de transmettre des données. La transmission se fait à travers les canaux de signalisation GSM.
En effet, selon le PDG de l’AMRTP, M. Cheick Sidi Mohamed Nimaga, malgré les efforts consentis par l’Etat et les opérateurs dans la couverture internet, force est de constater qu’une majorité des consommateurs reste toutefois sans accès. Cela vaut également pour les utilisateurs se trouvant momentanément en zone non couverture par le réseau internet. Ainsi, l’obtention de services par code USSD reste une alternative.
Aussi, les études menées ont montré que le service USSD est la meilleure option, actuellement disponible, pour servir des clients à faibles revenus. Et les déploiements à grande échelle utilisent pour la plupart le canal USSD. Aussi, ce service fonctionne sur la grande majorité des téléphones et offre des avantages importants en termes de facilité d’utilisation et de sécurité par rapport aux SMS.
Or, ces codes étaient exclusivement détenus et exploités par les opérateurs de téléphonie mobile détenteurs de licence globale. Mais, depuis le 5 juillet 2018, les opérateurs de télécommunications n’ont plus le monopole du Code USSD. Ainsi, pour le PDG de l’AMRTP, M. Cheick Sidi Mohamed Nimaga, la demande d’accès à ces ressources, devenues rares, pourtant stratégiques et très importantes, notamment pour les banques et les autres structures qui offrent des services de monnaie et de paiement électronique, favorisant de facto l’inclusion, est forte et pressante. Il avouera que cette situation de monopole, particulièrement préjudiciable à la concurrence et notamment à l’innovation, justifie l’intervention du régulateur qui, par décision, ouvre ainsi l’accès aux codes USSD, considérés comme des facilités essentielles dont l’accès est indispensable aux fournisseurs de services de valeur ajoutée pour proposer des services innovants. Désormais, les établissements bancaires, les services de microfinances, les promoteurs de jeu et même des centres de santé pourront l’utiliser. Aussi, pour lui, «garantir la pleine inclusion financière numérique est capital dans ce monde dont les habitants à plus faible revenu disposent, le plus souvent, d’un téléphone mobile ou d’un compte bancaire. Et, toute mesure qui réduirait la fracture, non seulement numérique, mais aussi financière et bancaire à travers les TIC, contribuera sans nul doute, à la lutte contre la pauvreté, en donnant des moyens d’agir à la population, base de la pyramide, ce qui, à terme stimulera la croissance sociale et économique».
Il a aussi affirmé que le code USSD n’implique pas de modification de la carte SIM, ni de connexion internet et permet, d’activer des fonctionnalités sur son téléphone ou d’obtenir de son opérateur mobile des informations sur les services fournis. Il s’agit de la recharge et de la vérification de crédit téléphonique, du paiement de facture, de la participation aux jeux, d’accès au mobile money.
Pour sa part, M. El Hadji Sékou Ascofaré, secrétaire exécutif de l’AMRTP, a expliqué que les codes USSD utilisent une très faible bande passante ne nécessitant pas un réseau Internet. Cette année, selon lui, il était possible de consulter les résultats du bac à travers un code USSD avec le numéro matricule de l’élève candidat. D’après lui, la libéralisation des codes USSD offre des opportunités d’affaire aux consommateurs avec un accès à une multitude de services en ligne sans internet.
En somme, selon les responsables de l’AMRTP, il est prévu de mettre en place un cadre de collaboration étroite et inclusive entre l’Autorité et la BCEAO et l’ensemble des acteurs clés des secteurs de la finance et des télécommunications.
Dieudonné Tembely