Le Premier ministre, ministre de l’Economie et des Finances, Dr. Boubou Cissé, aurait décidé de geler l’opération de délivrance d’une quatrième licence de téléphonie, en vue de préserver les intérêts du Mali. Selon nos informations, ATM Mobilis, filiale de l’opérateur algérien de Télécoms, aurait proposé 25 milliards de Fcfa. Ce qui semble être insuffisant pour attribuer cette licence, d’où le blocage. Mais au-delà de l’aspect financier, la question qui se pose aujourd’hui est de savoir si le Mali a vraiment besoin d’une autre licence puisque le taux de pénétration en matière mobile affiche quasiment les 100%.
Annoncée en grande pompe, la quatrième licence de téléphonie mobile risque d’attendre longtemps avant d’être concrétisée pour ne pas dire qu’elle ne verra même pas le jour. La raison ? Ce projet comporte de nombreux vices rédhibitoires. En tout cas, d’ores et déjà, les Algériens, qui étaient partis pour l’emporter, semblent juridiquement forclos. En termes plus prosaïques, le délai est dépassé.
Secundo, dans un pays où le taux de pénétration en matière de téléphonie mobile affiche quasiment les 100 %, autrement dit où le marché est saturé, on s’interroge de plus en plus sur l’intérêt d’un quatrième opérateur.
Qui plus est, l’idée de cette quatrième licence avait germé pour remplacer éventuellement la troisième licence qui avait mis du temps à se mettre en place. C’était juste une solution de substitution au cas où le projet d’Apollinaire Compaoré (Telecel) échouait.
Tertio, l’octroi de cette licence pour la modique somme de 25 milliards de Fcfa continue de susciter la colère de nombreux patriotes maliens, qui se souviennent que, bien avant, les Marocains avaient acquis 51 % de la Sotelma/Malitel pour la faramineuse somme de 180 milliards de Fcfa.
Le hic est que la licence d’Orange-Mali avait été renouvelée pour la rondelette somme de 100 milliards de Fcfa tandis que la licence de Telecel, vendue sous la transition de 2012-2013, a rapporté 55 milliards de Fcfa au Trésor public.
Comme on le voit, la quatrième licence, à tout le moins, n’apporterait rien à l’Etat malien. Au contraire, elle pourrait être à l’origine d’un manque à gagner à cause d’une perturbation du marché.
En tout état de cause, dans des pays plus peuplés que le Mali comme l’Algérie, le Maroc, le Burkina Faso, le Niger… la liste n’est pas exhaustive, on ne compte pas plus de trois opérateurs téléphoniques.
C’est fort de tous ces constats que le Premier ministre, ministre de l’Economie et des Finances, Dr. Boubou Cissé, va sûrement décider de geler l’opération en vue de préserver les intérêts du Mali.
El Hadj A.B. HAIDARA