“Nous comptons ouvrir bientôt une banque Orange dans la zone Uemoa”
En visite au Mali, le directeur exécutif du Groupe Orange Afrique et Moyen Orient Alioune N’Diaye, ancien directeur de Orange Mali de 2002 à 2012, était le mercredi dernier face à la presse. Objectif : faire le bilan de son séjour marqué par des visites au président de la République, au Premier ministre, au ministre de l’Economie numérique et de la prospective, à l’Amrtp et il a eu des échanges avec les responsables et le personnel de Orange Mali.
C’est en compagnie des autres membres de sa délégation dont le directeur général du Groupe Sonatel, Sékou Dramé, du directeur général adjoint du Groupe Sonatel, Fabrice André, et de la directrice des ressources humaines du Groupe, Omea Valerie Le Boulanger, que le patron de Orange en Afrique et au Moyen-Orient (19 pays) Alioune N’Diaye a animé cette conférence de presse. Laquelle a enregistré aussi la présence du directeur général de Orange Mali, Brelotte Ba.
Dans son exposé liminaire, Alioune N’Diaye a rappelé qu’il doit une grande partie de sa carrière professionnelle au Mali, pour avoir occupé le poste de directeur général de Orange Mali (ancien Ikatel) de 2002 jusqu’en 2012, année où il est retourné à la Sonatel comme directeur général et le président du Conseil d’administration de Sonatel Mobiles, Orange Mali, Orange Bissau, Orange sierra Leone et de la Fondation Sonatel. C’est pourquoi Alioune N’Diaye dit avoir vécu une aventure exceptionnelle au Mali.
“Je connaissais tout le monde et nous avons eu de très bonnes relations et aujourd’hui aussi l’actuel directeur est compétent, apprécié par les autorités” a révélé M. N’Diaye
S’agissant de sa rencontre avec les autorités et plus particulièrement le président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta, le directeur exécutif de Orange pour l’Afrique et le Moyen Orient a soutenu que c’était l’occasion pour lui de témoigner de leur solidarité au peuple malien et au président de la République pour les problèmes difficiles de sécurité que notre pays traverse.
“J’ai présenté mes condoléances et prié pour le repos de l’âme des disparus et pour la paix au Mali. J’ai surtout réitéré au président de la République que, plus que jamais, nous croyons au potentiel de ce pays et nous allons continuer à investir massivement au Mali. Pour preuve, en 2018, nous avons investi 60 milliards Fcfa pour développer l’accès des populations du Mali au réseau. En termes d’accès de la population à la technologie 4 G, nous couvrons aujourd’hui 35% et d’ici la fin de l’année nous allons atteindre les 50%” a expliqué le conférencier, tout en précisant qu’Orange a été le premier opérateur à acquérir la licence 4G au Mali.
Lors de son entretien avec le président de la République, le directeur du Groupe Orange pour l’Afrique et le moyen orient a rappelé qu’il a informé le président IBK de la création au Mali, d’ici la fin de l’année, de Orange digital center qui va regrouper trois structures d’accompagnement des jeunes dans l’innovation. La première structure, selon le conférencier, sera une école de codage.
“Nous allons recruter des jeunes qui n’ont pas le Bac, mais qui sont motivés à apprendre. Ils vont sortir avec un diplôme reconnu par l’Etat. A Dakar, dans cette école similaire, pour une cinquantaine de places il y avait plus de 12 000 candidats. Toutechose quidénote l’intérêt des jeunes pour ce centre” a soutenu M. N’Diaye. La seconde structure, selon lui, sera consacrée à l’accompagnement des startups et la troisième sera un fonds d’investissement de 50 millions d’Euros pour le financement de leurs projets dans différents pays de sa zone d’intervention.
Faute de bénéfices, Orange Niger bientôt fermée
Le conférencier, dans son adresse, a insisté sur leur engagement dans l’investissement dans les réseaux, les plateformes et surtout dans le domaine de l’innovation. “Dans le cadre de l’innovation, nous avons cherché un agrément pour créer une banque dans la zone Uemoa, nous avons lancé aussi Orange Energie afin de faciliter l’accès des populations à l’énergie solaire” a-t-il soutenu.
Il s’est aussi réjoui du fait que les autorités maliennes ont créé un cadre réglementaire qui permet à Orange Mali de faire des bénéfices et d’investir au retour.
“Aujourd’hui, il y a plus de téléphones actifs au Mali que de Maliens. En contrepartie, le Mali est aussi le pays ou l’Etat récolte plus de recettes taxes, impôts redevances, de droits de douane. C’est un système vertueux. Par contre, au Niger, l’Etat a mis un niveau d’impôts tel que cela fait environ 10 ans qu’on y est avec un investissement de 190 milliards de Fcfa, mais à la clé bénéfice Zéro” a regretté l’ancien directeur de Orange Mali. Pour lui, la solution à ce problème est simple.
“Le Niger a pris le contraire du système vertueux du Mali, c’est pourquoi on va quitter ce pays, mais dans l’ordre. Nous sommes en train de chercher un repreneur pour que l’activité continue et que les emplois soient préservés. Nous avons des offres et des gens sont intéressés pour reprendre” a-t-il révélé.
Il a aussi rappelé que Orange a baissé ses tarifs de 30% sur internet et pour les responsables de Orange Mali, ce sont plus 600 millions Fcfa qui sont investis par an dans le cadre du soutien aux affaires sociales, cela sans tenir compte du scanner de Gabriel Touré qui a couté à Orange Mali la bagatelle de 300 millions Fcfa.
Kassoum THERA