Le Ministère de l’Economie Numérique et de la Communication, à travers l’Agence des Technologies de l’Information et de la Communication (AGETIC) a organisé le 20 mai dernier, dans la salle de réunion de cette structure, une conférence sur le thème : «Mégas données et souveraineté numérique» dans le cadre de la journée mondiale des télécommunications et de la société de l’information. La conférence était animée par Mohamed Diawara, président de l’Association des Sociétés Informatiques du Mali (ASIM). C’était en présence de Hamed Salif Camara, Directeur Général de l’AGETIC et de Mariko Assa Simpara, conseillère technique représentant le ministre de l’Economie Numérique et de la Communication.
Comme les autres années, les professionnels du secteur de la communication se sont réunis le 17 mai dernier dans le cadre de la Journée mondiale des télécommunications et de la société de l’information. Le thème choisi cette année est : «Mégas données et souveraineté numérique». Une occasion pour eux de se pencher sur le potentiel de mégas données au service du développement et sur les possibilités de transformer le volume incroyable de données en informations susceptibles de favoriser le développement.
Cette conférence avait également pour but d’échanger avec les professionnels du secteur afin de prendre des dispositions sur l’importance des mégas données qui sont diffusées par les personnes et les entreprises de façon volontaire et involontaire. Selon les experts, mieux on analyse les informations, mieux on peut proposer des projets structurants pour le pays et prévenir les crises socio-politiques et économiques.
Le Directeur Général de l’AGETIC Hamed Salif Camara a salué le département de tutelle pour l’organisation de cette conférence sur la protection des données de façon globale et l’analyse des mégas données. Car pour lui, les données communiquées volontairement ou involontairement constituent des bases de projets de demain. Selon lui, avec l’avènement de l’internet, beaucoup d’informations sont diffusées par les entreprises, des individus, par des sociétés et par les politiques de façon volontaire.
«Ces données aujourd’hui, il faudrait pouvoir les stocker, les sécuriser, les analyser et initier des projets socio-politico-économiques pour le Mali. Cette conférence sera une occasion pour nous professionnels du secteur de l’information et de la communication d’échanger et de voir quelles sont les perspectives que nous pouvons mettre en place pour que désormais, les informations diffusées par nos populations puissent être capitalisées en des projets au bénéfice de ces mêmes population», a-t-il laissé entendre.
A sa suite, le conférencier Mohamed Diawara, président de l’ASIM dira qu’ils ont choisi ce thème pour mettre la lumière sur la géopolitique, la souveraineté numérique et les statistiques qui restent aujourd’hui l’épine dorsale de la vision d’un pays.
Selon lui, beaucoup de pays se sont basés sur le ‘’Big data’’ pour connaitre d’abord le comportement des citoyens afin de pouvoir développer les services qui leur sont destinés. Mais aussi parce que, l’information est devenue la matière première des Etats. Pour lui, on peut connaitre l’état de santé d’un pays à travers ces informations. Et elles peuvent permettre aussi de donner une visibilité sur la surveillance du territoire. Il suffit seulement de les utiliser à bon échéant, ajoute-t-il.
Il s’est dit persuadé que les données produites au Mali doivent à suffisance leur servir de base pour connaitre d’abord l’état d’esprit des populations et leurs attentes. Mais aussi orienter toutes les visions du pays.
Dans le cadre stratégique de la lutte contre la pauvreté dit-il, ces données existent entre autres, au niveau sanitaire, de l’agriculture ainsi que des objets connectés. Il s’est dit impressionné par la capacité énorme de production des données au Mali. Car le nombre de Maliens connectés sur les réseaux sociaux correspond à des sources de données.
Plus loin, il a expliqué que le ‘’big data’’ comprend trois éléments à savoir la production du contenu appelée le volume, les différentes sources d’information appelées la variété et la capacité de continuer cette production de données nommée la voracité. Pour lui, ces données ont une valeur qui leur permettra d’orienter toute politique envisageable.
Pour sa part, Mme Mariko Assa Simpara a souligné que le Mali a connu de grandes réformes par l’adoption de plusieurs textes pour mieux se prémunir, favoriser le développement des télécommunications/TIC et protéger les consommateurs.
D’après elle, la révolution de ces données de masse ne parait pas s’inscrire facilement dans les cadres juridiques existants. Et cette problématique dit-elle, est l’arme la plus redoutable de nos jours en ce sens que les infractions, les délits et crimes sont de plus en plus commis à travers l’univers virtuel.
«Notre mission nous impose d’impulser une nouvelle dynamique pour mener des réflexions afin de faire face à ces défis. Le secteur des télécommunications et de la société de l’information est en perpétuelle évolution. Ainsi, ce qui est aujourd’hui d’actualité ne le sera plus demain et encore moins après demain», a-t-elle expliqué. Avant d’encourager les acteurs des télécommunications et de la société de l’information à se mobiliser autour de ces secteurs pour en faire un réel outil de développement et booster l’économie du pays.
En marge de la conférence, trois jeunes évoluant dans le secteur ont réussi chacun une attestation de formation sur les techniques de protection des comptes facebook et la création de formulaires en ligne.
Moussa Sékou Diaby