Fiasco pour Apollinaire à Bamako : L’Etat s’apprête à lancer une quatrième licence

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Face à l’incapacité de la filiale du groupe d’Apollinaire Compaoré, Atel, d’honorer ses engagements au Mali, avec un dossier sulfureux au pôle économique, le gouvernement du Mali est en train de préparer un dossier pour le lancement de la quatrième licence. Au même moment, il utilise la presse pour laisser entendre qu’il a bouclé son financement de 101 milliards pour s’installer à Bamako. C’est de la poudre aux yeux des autorités afin de les dissuader dans cette démarche.

En 2015, à la faveur d’une de ses nombreuses visites à Bamako, Apollinaire Compaoré avait été convoqué par le Pôle économique et cette convocation lui avait été remise à l’hôtel Salam, où il occupait une suite.

Pris de panique, il avait remis l’assignation à son avocat, avant d’écourter son séjour et de prendre quelques heures plus tard son avion pour Ouagadougou. C’est donc bien son conseil qui est allé répondre à sa place le lendemain.
Depuis, Compaoré évite de passer par Bamako et semble même avoir oublié son dossier de 53 milliards de nos francs en souffrance. L’autre jour, la presse a annoncé sa présence dans la capitale malienne. Le Pôle économique a cru nécessaire de profiter de cette opportunité pour l’écouter. Malheureusement, c’était un effet d’annonce.

Apollinaire Compaoré n’était pas là et l’huissier commis à cet effet a fait le tour de tous les hôtels de notre capitale pour lui remettre une convocation, en vain. Il est resté introuvable. L’annonce de sa présence à Bamako indiquait, selon les rumeurs, qu’il s’apprêtait à lancer ses activités de télécommunication au Mali.

On est loin de ce scénario, dans la mesure où aucune de ses difficultés n’a été résolue jusqu’ici. D’abord, il n’a pas pu dérouler son plan d’investissement, faute d’argent et surtout du manque de confiance des banques, qui peinent à lui accorder le prêt tant désiré pour un véritable démarrage.

Ensuite, dans le cadre de la procédure d’arbitrage international que son partenaire d’hier, Cesse Komé, avait lancé contre l’Etat malien, suite à la «réattribution» de la troisième licence télécom à Planor, Apollinaire Compaoré s’était engagé à couvrir «la totalité des dommages» dont l’Etat serait redevable suite à un recours.

C’est dire qu’il sera amené à payer des milliards de FCFA à celui qu’il a trahi, avec la complicité, sous la transition, des très controversés Cheick Modibo Diarra et Diango Cissoko.

L’homme d’affaires burkinabè Apollinaire Compaoré peine donc toujours à s’installer au Mali pour la troisième licence de téléphonie globale. Après avoir payé 55 milliards de nos francs aux autorités maliennes, en deux tranches (33 milliards pendant la transition et 22 milliards sous IBK), Compaoré, qui avait trahi son colistier Cesse Kome, peine à dérouler son plan d’investissement.

Rappelons que la licence avait été attribuée une première fois à Alpha Telecom Mali, en 2012, sous le règne d’ATT. 56% des actions étaient détenues par Planor et les 44% restants par Cesse Kome.

Ensuite, l’Etat du Mali, sous la transition et avec Cheick Modibo Diarra à la Primature, avait décidé d’attribuer à nouveau la licence à une seule des deux parties, Planor d’Apollinaire Compaoré. Conséquence: Cesse Kome conteste, puisque ses intérêts ont été lésés. Il a saisi un tribunal à Paris, en août 2014, pour une procédure d’arbitrage contre l’Etat du Mali.

En outre, le Bureau du Vérificateur général (BVG) s’est saisi du dossier, suite aux débats sur l’attribution de la troisième licence. Des nombreux griefs ont été soulevés dans le rapport de cette institution. Ils mettent en cause la régularité du processus d’octroi de la licence à Apollinaire Compaoré : entente directe au lieu d’appel d’offres, absence de caution bancaire, recrutement d’un cabinet conseil sans manifestation d’intérêt, annulation du premier marché sans recourir à l’avis de la DNGMP…

Avec un tel dossier, Compaoré continue de filer du mauvais coton. Il est totalement discrédité, à tel point que les banques répugnent à le financer, et l’Etat du Mali veille à ne pas être piégé par cet opérateur économique burkinabè, qui prétend aujourd’hui boucler son plan d’investissement. Au lieu de parler, d’utiliser la presse pour des contrevérités, il fera mieux de résoudre son différend avec le DG d’Atel-Mali, Moncef Metteji, démissionnaire depuis le 2 octobre dernier. Le franco-tunisien ne se reconnait pas dans les agissements de son ex-patron dont l’investissement au Mali ressemble à un véritable fiasco, pour reprendre notre confrère parisien, Jeune Afrique. Au gouvernement du Mali d’être ferme et vigilant. A suivre

Chahana Takiou

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1 commentaire

  1. Ce problème vient uniquement du gouvernement de transition après le putsch de Sanogo ! Qu’ on devait amener en prison à cause de leur petit magouille finacier et politiciens. Mais au Mali tu peux brûler le Ciel on va te dire: circuler il y a rien à voir …

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