Très nombreux à prendre d’assaut la salle de conférence de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM), les commerçants du grand marché de Bamako se trouvent aujourd’hui dans une situation d’inaccessibilité aux réseaux téléphoniques. Cet état de fait déplorable dans le milieu du commerce impacte négativement la recette des commerçants pour qui la communication est essentielle dans leur milieu d’affaire. Ils l’ont fait savoir au cours d’un point de presse à la CCIM, le mardi 20 octobre 2020, devant les responsables des réseaux téléphoniques (Sotelma-Malitel, Orange et Télécel) et aussi en présence des responsables de l’Autorité Malienne de Régulation des télécommunications, des technologies et de la communication et des postes (AMRTP).
Cette rencontre d’éclaircissement et de recherche de solutions a enregistrée la présence du président de l’Association des commerçants voyageurs du Mali et de la diaspora (ACOVMADIA), Ibrahim Maïga, du représentant de l’AMRTP, Drissa Ly et des responsables de la Sotelma-Malitel, Orange et Télécel.
Faisant la genèse du difficile accès aux réseaux téléphoniques au grand marché de Bamako, le président de l’ACOVMADIA, Ibrahim Maïga, a rappelé que cette situation persiste depuis décembre 2019. A l’en croire, les commerçants des Halles Félix Houphouët Boigny sont dans la même situation actuellement. Plusieurs démarches ont été entreprises, dit-il, auprès des opérateurs téléphoniques et des lettres adressées à l’AMRTP, toutes sont restées sans suites favorables. Dès lors, précise-t-il, des commerçants ont acheté des appareils appelés « booster » pour pouvoir communiquer.
Dans les échanges entre les commerçants et les responsables qui ont animé le point de presse, l’on comprend que ces appareils « booster » permettent à quelques commerçants habitant dans un même immeuble de communiquer, mais ces appareils ont un effet dévastatrice sur d’autres commerçants qui sont près de ceux qui disposent de ces appareils.
Comme explication au manque de réseaux dans le grand marché, le représentant de l’AMRTP, Drissa Ly, a dit que cela est causé par la situation d’implantation du marché, c’est à dire en plein centre ville, la multiplication des immeubles causant des difficultés aux opérateurs téléphoniques et aussi par un surpeuplement du jour au jour dans le marché. « Ces appareils appelés « booster » empêchent le fonctionnement régulier des réseaux. Tant qu’ils resteront branchés par des commerçants, il n’ y aura pas de solution à ce problème. L’ AMRTP va poursuivre les commerçants qui ont installé ces appareils, car ce n’est pas homologué. Les opérateurs ont la solution mais que les boosters soient désinstallés par les commerçants et nous trouverons la solution» a-t-il- rassuré.
Appuyant les propos de son collègue, le directeur du département radio communication à l’AMRTP, Siaka Coulibaly, a ajouté que ces appareils booster ou répétiteurs font perdre le signal des réseaux. Pire que ça, il dira que ces appareils sont comme la drogue, car ils détruisent les fréquences des réseaux téléphoniques et ont des conséquences sur la communication des forces de défense et de l’aviation à l’aéroport. Par ailleurs, il a informé l’assistance qu’un arrêté interministériel interdit l’installation de ces appareils sans l’autorisation des autorités compétentes.
Au cours des discussions, des commerçants ont fait savoir que 27 immeubles dans le grand marché n’ont pas accès aux réseaux. Aussi, ils rejettent l’explication de l’inaccessibilité aux réseaux à cause de la multiplication des immeubles et du surpeuplement du marché. Selon eux, les marchés de la Côte d’Ivoire, du Sénégal et de Lomé sont plus grands et plus peuplés que ceux du Mali, mais ces pays n’ont pas de contraintes liées à l’accès aux réseaux.
Sidiki Adama Dembélé