Décidément, les malheurs s’accumulent chez le richissime burkinabé, Apollinaire Compaoré, patron d’Atel-Mali (adjudicataire de la 3ème licence de téléphonie globale au Mali). Après que la Commission bancaire de l’Uemoa lui ait refusé l’agrément pour l’ouverture de Wari Bank international au Burkina, il vient un autre coup dur. Il s’agit de la démission du Directeur général d’Atel, le Franco-Tunisien Moncef Mettiji. Mettant ainsi son projet d’exploitation de la 3ème licence sous le pont.
Réputé pour son manque de sérieux dans les affaires, le «boulanger» du Burkina a un long chemin parsemé d’embûches. Dans l’affaire de la troisième licence de téléphonie globale, en complicité avec les autorités transitoires du Mali, il a écarté son ex-associé, l’opérateur économique malien Cessé Komé, pour acquérir ladite licence, en foulant aux pieds les textes en la matière. Adjudicateur controversé de la 3ème licence, après cette forfaiture, il s’était montré incapable de payer l’argent de ladite licence, estimé à 55,1 milliards de FCFA. Il a fallu qu’il soit sommé par les nouvelles autorités légitimes de payer le reliquat sous peine de voir sa licence annulée. A la suite des gymnastiques, il a finalement réglé la facture. En retard bien entendu. Acculé de toutes parts par des contentieux judiciaires, il a commencé à perdre la confiance de ses partenaires financiers qui l’abandonnèrent par la suite. Ce fut donc le début de ses déboires. C’est pourquoi, la Commission bancaire de l’Uemoa sise à Abidjan a rendu, fin mars 2016, un avis défavorable à sa demande d’agrément pour l’ouverture de Wari Bank international au Burkina. Cette décision a été motivée par les multiples démêlés judiciaires du sieur Compaoré, dont celui qui l’oppose au Malien Cessé Komé. D’autres sources estiment qu’il traîne un endettement excessif auprès de certaines banques de l’espace Uemoa, une ardoise de plus de 60 milliards de FCFA.
Sa descente aux enfers continue.
Pris dans l’étau judiciaire suite à son contentieux avec son ex–associé, l’entrepreneur malien Cessé Komé avec une ardoise assez salée (d’où la boule de colère des financiers de son projet de téléphonie au Mali et des autorités de Bamako), l’aventureux Apollinaire Compaoré vient d’accuser un coup dur. Un coup qui, à la limite, le mettra à terre, sinon l’enverra définitivement au fond du gouffre. Il s’agit de la démission d’un de ses illustres employés, en la personne de Moncef Mettiji, Directeur général d’Atel-Mali. Selon des informations qui nous sont parvenues le lundi 3 septembre 2016, Moncef Mettiji a rendu le tablier. Cela, après avoir passé seulement quelques mois à la tête d’Atel-Mali. Comme pour dire que c’est difficile de travailler avec le veinard d’Apollinaire Compaoré. Au fond du problème, le désormais ex-Directeur général d’Atel-Mali explique: «Je voudrais saisir cette opportunité pour vous remercier de la collaboration que nous avons développée durant ces nombreux mois afin d’étudier un financement pour le Capex et de pouvoir lancer notre réseau Atel-Mali. Mais, c’est avec regret aujourd’hui que je dois vous annoncer ma démission de mon poste de Directeur général d’Atel-Mali.» Dans son courriel adressé aux partenaires engagés dans la mobilisation des fonds pour l’établissement d’Atel-Mali, il précise: «Cela a été une décision difficile à prendre, mais les divergences de stratégie et de visions pour l’établissement d’Atel-Mali, le déploiement du réseau et le lancement des services commerciaux de télécommunications au Mali (entre Mr. Apollinaire Compaoré et moi) étaient beaucoup trop larges. J’avais dans un premier temps présenté ma démission en avril dernier à Mr. Compaoré, mais suite à ses demandes expresses j’avais décidé de différer mon départ. Devant le constat de nos divergences persistantes, qu’il ne m’est plus permis de subir, j’ai déposé ma démission avec effet immédiat cette semaine.» A la lumière de ce dernier évènement, sans risque de se tromper, on peut affirmer que les Maliens prendront leur mal en patience. Car, les manœuvres obscures du patron de Planor Afrique ne permettront pas de lancer les activités de la 3ème licence qui leur tient à cœur. Car, estimant qu’un troisième concurrent permettra d’améliorer les services de télécommunication au Mali. Face à cette situation, les regards sont tournés vers les autorités maliennes. Le peuple s’interroge si elles laisseront cette sulfureuse affaire trainer au détriment du bonheur du Mali ou si elles prendront leur responsabilité en exigeant un délai à Compaoré pour le lancement officiel des activités de la troisième licence qui a connu plusieurs reports. De toutes les façons, le gouvernement malien est appelé à prendre ses responsabilités pour qu’un homme capable récupère cette licence pour le bonheur de tous.
Oumar KONATE