La mauvaise nouvelle annoncée par les sociétés de téléphonie (Orange Mali et Malitel), il y a quelques jours, aux revendeurs de cartes et de puces, coupe le sommeil à ces hommes qui vivent de la revente. C’est sur instruction de l’Etat que les deux opérateurs de téléphonie mobiles s’apprêtent à rendre inopérantes, à partir du 15 août 2015, toutes les puces téléphoniques non encore activées. Or, il est difficile de voir comment les milliers des puces achetées par ces revendeurs puissent toutes trouver preneurs dans le délai fixé par le gouvernement. Selon l’Association malienne des revendeurs de cartes de recharges (AMARCR), la quantité de puces Orange non activées aujourd’hui se chiffre à 548.620 ; A Malitel, on en dénombre 711.755. Si la mesure du gouvernement est appliquée, les revendeurs de cartes de recharges vont enregistrer des pertes estimées par l’AMARCR à plus de 1,5 milliards de Fcfa. C’est dire simplement que ces personnes ont leur « fortune en prison ». Enjeu colossal donc pour eux.
Ne pouvant rester en marge du déluge qui s’annonce, si cette décision est appliquée, pour plus de cinq mille Maliens qui évoluent dans ce secteur et les familles qu’ils font vivre, l’AMARCR, à travers son président, Djibril Goita et son vice président, Mohamed Cherif Dramé, a organisé une conférence de presse, le 4 août 2015, à la Maison de la Presse.
L’objectif de cette conférence à laquelle a pris part Bamba Ganadji, vice président du Syncodem (Syndicat national des commerçants détaillants du Mali, auquel l’AMARCR est affilié), est, d’une part, de supplier l’Etat malien à donner un délai de grâce de six mois aux sociétés de téléphonie avant de désactiver les lignes des puces non activées, et d’autre part, d’exhorter Orange Mali et Malitel à faire une promotion exceptionnelle intéressante sur ces puces afin d’inciter les gens à les acheter et utiliser.
«Nous sommes pour l’indentification des abondés, mais aussi pour la vente des puces par les revendeurs, car nous ne vivons que de cela depuis 2003 » a déclaré le président de l’AMARCR qui prévient : «Si, du jour au lendemain, on nous dit qu’on va couper les ligner des puces non activées alors qu’on a investi nos sous dedans, c’est pour nous renvoyer à la rue, au chômage.» Il a lancé cet appel aux décideurs du gouvernement malien : « C’est pour toutes ses raisons que nous demandons solennellement la clémence tant de l’Etat que des deux sociétés de téléphonie pour que chacun trouve son compte.» Bamba Ganadji a par ailleurs assuré que le Synacodem pèserait de tout son poids pour que le délai leur soit accordé afin qu’ils ne perdent leurs sous.
Hadama B. Fofana