Espaces d’expression de la liberté de presse, les réseaux sociaux deviennent, de plus en plus, une menace pour la démocratie et la vie privée. Au Mali, le phénomène prend de l’ampleur et devient très inquiétant.
La sortie des religieux pour dénoncer l’abus sur les réseaux sociaux révèle un malaise inquiétant. C’est bien la première fois que des religieux montent au créneau pour fustiger le comportement de certains internautes qu’ils qualifient de « dérivent » dans le seul but de nuire à autrui.
Dans un récent rassemblement regroupant la communauté musulmane sur la question, le ton est vite devenu très menaçant : « Nous n’accepterons plus que nos guides soient vilipendés sur les réseaux sociaux », avait lancé le porte-parole des jeunes musulmans du Mali avant de mettre en garde : « Tous ceux qui essayeront encore de souiller la réputation d’un leader religieux sur les réseaux sociaux, seront identifiés et traqués. Le sang coulera ».
Si cette menace est aussi condamnable que les dérives sur les réseaux sociaux, il faut reconnaitre que le secteur (réseaux sociaux) manque cruellement de contrôle.
Pour le président du Haut conseil islamique du Mali présent sur les lieux du rassemblement : « Des gens nous terrorisent avec les armes (NDRL : situation sécuritaire actuelle du pays liée à la rébellion et au terrorisme), nous n’admettrons plus que d’autres nous terrorisent avec leur bouche. Il faut qu’on arrête avec ça ». Des propos auxquels ni le gouvernement ni les autorités de régulation des médias n’ont réagi.
Sur les réseaux sociaux notamment « face book », la liberté de presse est totale à tel point que l’on se demande s’il y avait une limite à cette liberté de la presse. On entend souvent dire que « ta liberté s’arrête là où commence celle des autres », mais le phénomène « réseaux sociaux » a-t-il une limite ?
La réponse à cette question appartient aux autorités de régulation du secteur des médias au Mali. Tout compte fait, il faut vite réguler le secteur si on veut éviter des règlements de comptes personnels c’est-à-dire que les victimes ne songent qu’à se rendre justice par elles-mêmes.
La situation au nord du pays et le débat actuel autour de la révision constitutionnelle, alimentent les réseaux sociaux. Et chaque utilisateur y va de ses mots, analyses, expressions, commentaires…, le plus souvent de façon violente, discourtoise, vulgaire, ne respectant aucune règle d’éthique et de déontologie. Ces utilisateurs sont protégés par l’anonymat et peuvent donc s’adonner à leu sport favori à cœur joie sans être inquiétés. Autorités gouvernementales et de médias sont interpellés sur le sujet.
Tiémoko Traoré