Après la sanction infligée par le régulateur (AMRTP) à l’opérateur global de télécommunications, Orange Mali, les associations de défense des droits des consommateurs réunies en collectif, exigent le recouvrement des 18 milliards par le ministère de l’Economie et des Finances au profit du trésor national.
« Douba » devient « Koba » ! L’affaire AMRTP-Orange Mali est devenue une véritable boule de neige. Le tour est venu au collectif des associations pour la défense des droits des consommateurs d’entrer dans la danse. A l’issue d’une conférence de presse, tenue le samedi 7 juin dernier à la Maison de la presse, le collectif a donné sans ambage sa position par rapport à la décision n°14-054 MENIC/AMRTP- DG en date du 22 mai 2014 et la décision n°14-056/MENIC-AMRTP-DG du 2 juin 2014 infligeant à Orange Mali à verser au compte du trésor public une somme de 18 284 920 010Fcfa.
Sans ambigüité, le collectif exige le recouvrement intégral de la dite somme par le ministère de l’Economie et des Finances. Et invite l’AMRTP à jouer pleinement son rôle pour suivre le dossier jusqu’au bout. « Nul ne doit se permettre de violer les lois au Mali » déclare, Adama Traoré du Remacotem (Réseau malien des consommateurs de télécommunications). A l’en croire, le collectif s’est lui-même auto-saisit du dossier. « Nous n’avons pas été informés au préalable par le régulateur, c’est dans les médias que nous avons appris l’affaire, toute chose qui n’est pas normale » assène-t-il. D’où l’occasion pour les conférenciers de dénoncer le silence coupable du régulateur depuis des années. Car disent-ils, « il y a dix ans Orange Mali pouvait se permettre de tout …». Mais pour le présent dossier opposant l’AMRTP à l’opérateur Orange Mali, le collectif affirme son soutien total au régulateur et l’invite à continuer sur cette lancée désormais. A savoir, bien jouer son rôle de régulateur tout en tenant informer les associations de défense des consommateurs maliens. A la question de savoir si Orange Mali et les Maliens sont victimes d’un jeu qui n’est pas les leurs ?
« Faux » rétorque Badou Samounou du Redecoma (Regroupement pour la défense des consommateurs du Mali). Selon lui, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. « C’est vrai, depuis l’arrivée de Orange Mali en 2002-2003, il y a eu des améliorations significatives tant sur le plan des coûts que sur le plan de l’accessibilité, mais encore est-il que les consommateurs sont subjugués par l’achat des cartes de recharge que par le ‘’nansongo’’ » dit-il. Selon lui, le consommateur est au début et à la fin. Puis d’ajouter qu’il n’y a pas un seul pays au monde où les opérateurs de téléphonie ne sont pas sanctionnés. « Au Mali nous sommes à notre première expérience, et le fautif doit s’exécuter » dit-il.
Faut-il le rappeler, l’Autorité Malienne de Régulation des Télécommunications, des Tic et de la Poste (AMRTP) reproche à l’opérateur Orange Mali d’avoir mis en vente sur le marché son produit « Douba » sans en avoir l’aval du régulateur. Mais aussi, l’utilisation de la bande GSM pour offrir des services autres que le mobile.
A suivre !
Lassina NIANGALY