Contentieux entre la SOTELMA et SeaQuest : La liaison à fibres optiques mise à mal

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La Société des télécommunications du Mali (SOTELMA) est sur une corde très raide. En proie à de sérieuses difficultés, l’entreprise publique malienne, en passe d’être privatisée, a vu défiler à sa tête, ces dernières années, plusieurs Directeurs généraux. Depuis l’annonce d’un bénéfice de 8 milliards CFA en 2005, la société connaît des déficits successifs (4 milliards en 2005, 8 milliards en 2006). Comme pour en rajouter davantage aux difficultés, la nouvelle équipe dirigeante a rompu unilatéralement un contrat de réalisation de fibres optiques qui le liait à l’entreprise canadienne SeaQuest-Infotel.

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A titre de rappel, la SOTELMA et SeaQuest-Infotel ont signé en 2005 une convention d’un montant de 2 890 000 000 de Fcfa en vue de la construction et le renforcement du réseau de transmission à fibres optiques de l’entreprise publique malienne. Dénommé "Projet de réseau de données de Bamako", il consistait à réaliser un important réseau de transmission de données de câble à fibres optiques à Bamako intégrant et confortant. L’itinéraire du câble à fibres optiques fut choisi de façon à répondre aux besoins et à optimiser les coûts de pose et de raccordement sur la base d’une étude effectuée en 2003 sur le terrain par les experts de SeaQuest-Infotel en étroite collaboration avec une équipe technique pluridisciplinaire de la SOTELMA.

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La liaison à fibres optiques projetée visait à être connectée à celle existante à partir de la station terrienne de Souleimanbougou en direction de la rive droite du fleuve et traversant le Niger, les zones de Faladié, Niamakoro, Kalabankoro, Baco-Djicoroni et aboutissant au central téléphonique de Bamako-Coura. Par ailleurs, il était prévu de raccorder Koulouba et l’aéroport de Bamako-Sénou par des déports à partir respectivement du central téléphonique de Bamako-Coura et de Niamakoro.

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L’objectif de ce projet, pour les responsables de la SOTELMA d’alors, était, d’une part, de renforcer, sécuriser et consolider les réalisations déjà faites par la société dans le domaine de la construction du réseau de transmission à fibres optiques. Aussi, ces travaux devraient permettre d’augmenter la capacité en bande passante à Bamako et la vitesse de transmission des lignes de transport en vue d’offrir des services de télécommunications fiables à haut débit.

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La réalisation de ces travaux devrait permettre à la SOTELMA de migrer vers une infrastructure maillée et renforcée par une sécurité tangible avec une exploitation et une gestion optimisées. La bande passante, disponible sur le réseau, a servi d’ouvrir les portes au développement des services à valeur ajoutée, le renforcement de la couverture de la boucle locale radio, la création de nouvelles unités de raccordement d’abonnés et, enfin, la diversification de Malitel.

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En outre, les technologies câblées en Internet haut débit (ADSL) et les nouvelles technologies radio large bande Wifi, WimMax ont pu être déployées sans souci de manque de bande passante.

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Sitôt la première phase du projet exécutée avec succès, l’entreprise canadienne a démarré, conformément aux termes de la convention entre les deux parties, la seconde phase du Projet. Telle ne fut la surprise des responsables SeaQuest de recevoir le 12 janvier 2007 une lettre du nouveau Directeur Général de la SOTELMA, Lassana N’Diaye, leur intimant d’arrêter les travaux. En somme une rupture unilatérale du contrat. Interrogé sur les motifs de cette soudaine rupture de contrat, le premier responsable de la SOTELMA indiqua que la Convention entre les deux entités (SOTELMA et SeaQuest) viole les lois du Mali, et qu’en plus le syndicat de son entreprise s’agite beaucoup pour qu’il soit cassé.

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Effectivement, le partenariat SOTELMA-SeaQuest-infotel avait été jugé « inopportun » par le Secrétaire général du SYNTEL Youssouf Sangaré, puisque « n’ayant pas été négocié en faveur de la SOTELMA en ce qui concerne le partage du bénéfice ». « C’est la SOTELMA qui prend en charge entièrement les dépenses. Ce partenariat est un montage grotesque au relent maffiosi. Il permet de détruire une entreprise déjà à genoux. Il s’agira de dégrouper (desservir avec la fibre optique) les clients grands comptes (les plus rentables) de la SOTELMA, en les fournissant les services comme les données. La SOTEELMA restera avec ses clients « non rentables » sur le seul segment de la voix », disait M. Sangaré.

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En réalité, les responsables de la SOTELMA avaient caché une bonne partie du contrat au syndicat de la SOTELMA. Après avoir pris connaissance du contrat, les responsables syndicaux sont les premiers à manifester vigoureusement aujourd’hui contre la rupture unilatérale du lien entre la SOTELMA et SeaQuest.

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« Nous espérons toujours que les dirigeants de la SOTELMA reviendront à de meilleurs sentiments. Nous ne voulons pas d’un bras de fer entre une entreprise publique malienne et une entreprise canadienne. Surtout à un moment où nos deux pays entretiennent de très bonnes relations », confie, dans un entretien, Raphaël Nguiaphi Nbogni, le PDG de SeaQuest-Infotel. Pour le chef d’entreprise canadienne, l’option choisie par la direction actuelle de la SOTELMA d’amener le contentieux devant les tribunaux n’est pas la meilleure. « Il y a toujours une place pour la négociation. Nous sommes venus au Mali pour l’aider à s’ouvrir davantage sur le monde moderne », dit le PDG de SeaQuest-Infotel.

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Ibrahim Guindo

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