C’est en principe ce lundi matin que débute la mise en exécution du mot d’ordre de grève de cinq jours de la Synergie des syndicats des télécommunications. Un arrêt de travail qui aura des impacts, à coup sûr, sur la desserte des services de télécommunications des opérateurs Moov Africa-Malitel et Orange aux consommateurs locaux. C’est pourquoi, il urge pour les autorités de la transition, notamment le département en charge de la Communication et de l’Economie numérique, d’intervenir aussi vite que possible, afin que cette relative paralysie des réseaux Malitel et Orange ne soit pas source d’un mécontentement généralisé de la population.
Au regard de la sacralité du principe de la chose jugée, il sera difficile pour l’exécutif de pouvoir s’ingérer dans cette affaire entre les deux opérateurs de téléphonie (Moov Africa Malitel et Orange Mali) et le Réseau malien des consommateurs des télécommunications (REMACOTEM). Cependant, il est aussi inadmissible pour un Gouvernement sérieux à rester dans une posture de simple spectateur face à une situation dont les conséquences directes peuvent atteindre, les pauvres consommateurs, le peuple. Malheureusement c’est à ce scénario que nous assistons depuis la publication de l’arrêt de la Cour d’appel en décembre condamnant les deux opérateurs, suivie des assemblées d’information, sit-in et le dépôt d’un préavis de grève allant du 21 au 25 février. Un arrêt de travail collectif qui débutera, en principe, à partir de ce lundi matin, reconductible à partir du lundi 28 février jusqu’au vendredi 4 mars. En cas de non satisfaction de ses doléances, la synergie des syndicats des opérateurs de télécommunications n’exclut pas d’observer une grève illimitée.
A noter que cette synergie des travailleurs de ces deux opérateurs est composée de quatre syndicats. A savoir : le Syndicat des travailleurs de Orange Mali(SYNTOM), le Syndicat des employés de la Sotelma (SES), le Syndicat national des télécommunications (SYNTEL) et l’Ostom.
Pourquoi, le Gouvernement joue au mutisme ?
Au-delà du fond de cette affaire, qui est la sanction du 2ème degré de juridiction à l’encontre des opérateurs de téléphonie mobile sur plainte d’une association des consommateurs, ce qui est bien de noter relève du fait qu’elle pourra soit faire profiter ou créer des préjudices aux pauvres consommateurs maliens. D’où la nécessité de l’intervention rapide du Gouvernement. Surtout que par le fait du hasard, cette affaire qui oppose des entités des télécommunications (opérateurs et consommateurs) éclate au moment où c’est un Docteur en télécommunications (ancien régulateur principal des télécoms) est à la Primature et un grand avocat d’affaires à la tête du ministère de la Communication et de l’Economie numérique.
Et c’est difficile à admettre qu’après le dépôt du préavis de grève dans le délais et les démarches effectuées auprès des autorités de la transition de la part de la synergie des syndicats des travailleurs des deux opérateurs, aucune action ne soit entreprise par le Gouvernement pour mettre en place une commission de conciliation. Dans la même dynamique, sans pour autant démonter ou soutenir les sanctions judiciaires infligées aux deux opérateurs, les autorités de la transition pouvaient créer un cadre de dialogue entre les deux parties sous l’égide par exemple de l’AMRTP, afin de trouver les voies et moyens d’un dénouement heureux de la situation. Sans quoi, les frustrations, les suspicions et les conséquences néfastes vont s’accentuer. Les travailleurs de Moov-Africa et d’Orange crient à l’injustice, le Remacotem demande l’exécution diligente de l’arrêt de la Cour d’Appel et les consommateurs s’estiment léser dans une affaire où ils n’ont pas été consultés, ni garantis de bénéficier de quelque chose. Dans tout cela le Gouvernement maintient son silence de cimetière.
Finalement les 170 milliards vont tomber dans l’escarcelle d’une association, illustre inconnue, les opérateurs vont maintenir leur arrêt de travail et le bas peuple continuera à souffrir. Des souffrances qui vont s’ajouter à d’autres.
Moustapha Diawara
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