Le comité syndical des travailleurs de la SOTELMA/MALITEL a animé un point de presse, le lundi 28 avril, à la cantine de la direction technique de la société pour exprimer son mécontentement face au retard pris dans la mise en œuvre de la part des travailleurs dans le capital social. Le syndicat accuse l’Etat malien de trainer le pas alors que cette mesure devrait être effective depuis la cession de 51% des actions à Maroc Télécom en juillet 2009. Le syndicat a commis l’avocat, Me Issiaka Kéïta afin de défendre ses intérêts. Si le syndicat envisage des actions dans ce sens, son secrétaire général, Daouda Traoré rassure qu’il n’y aura pas d’action tendant ni à mettre en danger l’avenir de la société, ni à perturber de réseau et que les intérêts des consommateurs seront préservés.
Suivant le plan de privatisation de la SOTELMA/MALITEL approuvé par le gouvernement 51% des actions devaient être cédés à un partenaire stratégique (Maroc Telecom) 20% à l’Etat malien, 19% à l’actionnariat public et 10% aux travailleurs de la société. De nos jours seuls les deux premiers (Etat malien et Maroc Telecom) ont pu accéder à leur part.
L’actionnariat populaire et la part des travailleurs n’ont jamais été effectifs. Et pourtant le Syndicat national des télécommunications (Syntel) de la société affiliée au Syndicat national des postes et télécommunications (Synapostel) a mené diverses actions pour réclamer l’application intégrale de cette clé de répartition des actions. Le secrétaire général, Daouda Traoré, a animé un point de presse le lundi en présence de certains membres de son bureau et des travailleurs à la retraite de la société dont l’ancien PDG, Tiémoko Mahamane Maïga.
Selon les explications de leur secrétaire général, les travailleurs au nombre de 672, sont las d’attendre depuis plus de quatre ans. En effet, selon les textes, les 10% du capital devaient leur être octroyés depuis la cession de 51% des actions à Maroc Telecom, en juillet 2009.
Mais depuis lors, l’Etat traîne-le pas. Or, en 2010 déjà, ce point figurait parmi les revendications du préavis de grève de l’UNTM et à la suite des négociations le gouvernement s’était engagé à donner une suite avant fin décembre 2011. Mais depuis plus rien. Et pourtant pour libérer leur 10%, les travailleurs ont ouvert un compte bancaire qui contient aujourd’hui plus de 600 millions de FCFA. Un compte transformé aujourd’hui en fonds commun de placement à la bourse. “Nous ne demandons que l’application des textes qui sont clairs en la matière. Pour cela, nous faisons confiance aux nouvelles autorités du pays qui sont disposées à faire du Mali un Etat de droit. L’Etat et Maroc Telecom ont eu leur part, pourquoi pas nous les travailleurs ?” a demandé le secrétaire général, Daouda Traoré.
Et d’ajouter “cela fait plus de quatre ans qu’on est dans le dialogue, on a commis un avocat depuis 4 mois qui est en discussions, mais rien ne bouge. Nous avons rencontré à plusieurs reprises le ministre de la communication sortant, Jean Marie Sangaré, qui avait pris des engagements, sans donner rien de concret. “
Les agents retraités aussi concernés par les 10%
Cependant, le syndicaliste de rassurer : “Si la saisie des comptes ne donne pas satisfaction, nous allons mener d’autres actions. Mais, il n’y aura pas de perturbation du réseau. Nous allons protéger les consommateurs et défendre à tout prix la société, qui est notre outil de travail “.
Outre les 672 agents en fonction, les agents retraités (au nombre d’environ 2 000) sont aussi concernés par les 10% du capital de même que les agents qui seront recrutés dans le futur. C’est pourquoi, les anciens qui ont contribué à faire de la société ce qu’elle est aujourd’hui, étaient nombreux hier dont l’ancien PDG, Tiémoko Mahamane Maïga, à apporter leur soutien aux jeunes syndicalistes.
Le syndicat accuse l’Etat de vouloir continuer à faire main basse sur les ressources générées par la société. Selon le secrétaire général, entre 2010 et 2013, la SOTELMA-MALITEL a fait un résultat net cumulé de 106 milliards de FCFA dont 42 milliards FCFA pour la seule année 2013.
Et aujourd’hui, cette manne financière colossale est repartie entre l’Etat et Maroc Telecom au détriment des travailleurs et du grand public.
Youssouf CAMARA