L’on savait déjà. La courte victoire d’étape de l’Association malienne des revendeurs de cartes de recharge (AMARCR) sur Orange Mali n’était que du leurre. Le géant de la téléphonie mobile au Mali et ses conseils voulaient gagner du temps pour préparer la contre-offensive. Et, bien c’est chose faite depuis le 24 octobre dernier. Ce jour-là, l’expert-comptable Abdou Salam Guindo du Cabinet Conseils, audit et organisation C.A.O, désigné par le Tribunal de commerce pour évaluer le préjudice financier subi par les membres de l’AMARCR suite à des prélèvements d’argent effectué dans leurs comptes Orange money par Orange – Mali, a adressé une correspondance au Président dudit Tribunal dans laquelle, il lui signifie les obstacles posés sur son chemin par Orange Mali dans le but de l’empêcher à instruire correctement le dossier qu’on lui a confié. Quand bien même qu’il a obéi à toute la procédure en la matière.
A la lumière des documents mis à notre disposition, c’est par une correspondance en date du 25 septembre 2017, qu’Abdou Salama Guindo a demandé à Orange Mali de lui fournir un certain nombre de documents permettant d’éclairer sa lanterne sur la nature des Conventions qui lient Orange aux parties intervenants dans la chaine du processus Orange Money (partenaire distributeur, demi grossiste et les détaillants). Il a également souhaité être informé de la clé de répartition de la commission entre les parties, la liste exhaustive des comptes impactés respectivement le 27 janvier, 17 ; 18 et 19 février 2017. Il a également réclamé à Orange Mali le listing devant faire apparaître les informations suivantes : la date de l’opération, le nom prénom et numéro de téléphone imputé des unités de valeurs, le montant total retenu, les remboursements effectués. Au lieu de fournir les informations demandées, témoignant de la bonne foi, Orange Mali s’emploie dans une entreprise d’intimidation contre ses adversaires.
Ainsi en lieu et place des informations, le Conseil de Orange Mali (Doumbia-Tounkara de la Société civile professionnelle d’avocats) a répondu par une correspondance en date du 02 octobre adressée au Conseil C.A.O. Dans cette lettre, SCPA/Doumbia – Tounkara a écrit ceci «… Selon le Code de procédure civile sociale et commerciale, une décision de justice ne peut être exécutée qu’après avoir été signifiée au préalable. Mieux Orange Mali a fait appel de cette décision qui sera incessamment jugé par la Cour d’Appel de Bamako. Par ailleurs, les faits en cause étant des infractions à la loi pénale, une plainte a été introduite contre l’ensemble des membres de l’AMARCR impliqués dans cette fraude gigantesque… ».Au regard de l’argumentation contenue dans cet extrait, force est de reconnaître qu’Orange Mali veut montrer ses muscles. Or, il ne s’agit point de démontrer l’argument de la force, mais la force de l’argument justifiant ses actions en amont. C’est-à-dire des prélèvements sans décision de justice de l’agent dans les comptes des membres de l’AMARCR. Sous d’autres cieux, ce comportement peut-être qualifié d’ « abus de position dominante », proscrit par le droit positif.
Sinon, le Cabinet C.A.O a réagi à l’appréciation faite par le Cabinet SCPA/Doumbia – Tounkara,à la démarche en direction de Orange Mali. Qui n’est nullement la mise en œuvre d’une décision de justice mais un éclairage à l’intention du Juge. Car, l’affaire n’est pas encore jugée. Ainsi, dans la correspondance de précision en date du 09 octobre 2017, à lui adresser, à cet effet, le Cabinet C.A.O a écrit ceci : « Faisant suite à votre courrier enregistré sous la référence n°255 du 02 octobre, j’ai pris note des circonstances évoquées et vous signale qu’il ne s’agit pas d’une décision de justice, comme évoqué dans votre correspondance, mais plutôt d’une expertise de compte qui concourrait à édifier le juge sur la nature et la réalité des transactions intervenues sur les comptes Orange-Money des membres de l’AMARCR. A ma connaissance, l’appel interjeté par Orange Mali n’éteint pas la procédure en cours, dans cette optique, je vous saurais gré de bien vouloir demander à Orange Mali de nous mettre à notre disposition des documents sollicités en vue de réaliser la mission qui nous est dévolue… ». En dépit de cette précision, Orange Mali reste insensible à la douleur de ces jeunes gens. Qui veulent vivre de la sueur de leur front et non de l’aumône. Car, la meilleure aide est d’apprendre à quelqu’un à pêcher et non de lui donner du poisson tous les jours.
A suivre
M. A. Diakité
Les sbires des USA sont-ils des ennemis à la paix ?
Comments are closed.