Bamako a abrité les 5 et 6 avril 2016 (mardi et mercredi derniers) la 8e réunion de la Conférence des opérateurs et fournisseurs des services de télécommunications (Coftel) de l’espace Uémoa. Mise en place sur initiative des ministres en charge des technologies de l’information et des communications dans l’espace Uémoa, la Coftel a été créée en 2007.
La Coftel a vocation de servir de cadre de concertation et de coopération aux opérateurs et aux fournisseurs de services de télécommunication ; de défendre leurs intérêts communs ; de promouvoir la transposition des textes relatifs aux télécommunications pris par les organes de l’Uémoa ; de promouvoir le développement des nouvelles technologies de l’information et des communications au sein de l’espace Uémoa. Ce qui fait que des réunions tournantes sont organisées dans les pays membres avec des présidences tournantes. C’est ainsi qu’Orange-Mali assurance la présidence 2015-2015. A ce titre, elle a abrité la 8e réunion dont l’ouverture a été une occasion pour son directeur général, Alassane Diène, d’appeler les pays membres à préserver et renforcer leur contribution. Il a salué les résultats atteints grâce aux efforts et la démocratisation de la téléphonie. Il a rappelé que des menaces pèsent sur les revenus des opérateurs et fournisseurs de services de télécommunications et a espéré que la réunion de Bamako proposera des recommandations allant dans le sens de la résolution des problèmes auxquels sont confrontés les opérateurs et fournisseurs des services de télécommunication.
Le représentant de la Commission de l’Uémoa, Ayih Atayi Agboly, après avoir exprimé toute la gratitude de son organisation au directeur général d’Orange-Mali, président en exercice de la Conférence des opérateurs et fournisseurs de services de télécommunications de l’Uémoa (Coftel) pour les appuis multiformes apportés par son entreprise en vue de la bonne organisation de la 8e réunion, a présenté toute sa compassion au peuple malien. “Je suis heureux que nous puissions tenir notre réunion après son report à cause des événements douloureux qui se sont déroulés dans ce même hôtel (Radisson) le 20 novembre 2015 “, a-t-il souligné. Avant d’indiquer que le secteur des télécommunications étant en pleine évolution technologique, il est impérieux de s’adapter à ces mutations. “Face à ce défi, la Coftel devra faire l’effort de se réunir chaque année, et surtout d’activer ses groupes de travail créés sur des thématiques précises”, a-t-il dit. Ensuite, il a remercié les pays membres pour le choix du thème de cette 8e réunion qui est “La croissance des OTT : un modèle économique à inventer sur le marché des télécommunications et/ou une régulation à adapter aux évolutions technologiques”.
Les OTT, une préoccupation pour les opérateurs de télécommunication
Aux dires du représentant de la Commission de l’Uémoa, les OTT (Over The Top) constituent aujourd’hui une préoccupation mondiale pour les opérateurs de télécommunications. “En effet, la concurrence faite par ces OTT aux opérateurs de télécommunications sur des segments de marchés classiques comme la voix, pose de sérieux problèmes pour les revenus de ces derniers. Par ailleurs, certains services offerts par les OTT consomment énormément de bande passante, obligeant ainsi les opérateurs de télécommunications à investir dans les infrastructures de base au risque de dégrader substantiellement la qualité de leurs réseaux. La concurrence des OTT devrait s’accentuer au cours des années à venir car les prévisions des cabinets d’études montrent que le chiffre d’affaires du segment de marché des OTT devrait passer de 8 milliards de dollars en 2014 à 31,6 milliards de dollars US en 2019″, a-t-il expliqué.
Présidant la cérémonie d’ouverture, le représentant du ministre de l’Economie numérique, de l’Information et de la Communication, Assana Diawara, dira que les professionnels du secteur sont pleinement conscients de l’importance des télécommunications pour les économies et les sociétés des pays où ils opèrent. “Ils sont résolus à préserver et à renforcer la contribution du secteur d’activité au développement des pays membres. Pour cela, les professionnels devaient collectivement anticiper les mutations de toute nature. La Coftel constitue un cadre idéal pour engager la réflexion et prévoir les actions à mettre en œuvre afin que le secteur de la télécommunication continue à jouer pleinement son rôle de vecteur de développement socioéconomique”, a-t-il souligné, avant de rappeler que la Coftel est un cadre privilégié d’échanges entre opérateurs et fournisseurs de services dans le domaine des télécommunications.
A la fin de la 8e réunion, les experts venus des pays de l’Uémoa produiront des recommandations allant dans le sens de la lutte contre les OTT.
Siaka Doumbia
