Le richissime opérateur burkinabè de la téléphonie mobile peine à respecter ses engagements. Vis-à-vis de ses partenaires locaux ; mais aussi, vis-à-vis des nouvelles autorités maliennes. Qui semblent se méfier de lui, comme de la peste.
Réputé pour ses retournements de veste au quart de seconde, Appollinaire Compaoré, président-directeur général de la société Planor Afrique-SA, détentrice de la troisième licence de téléphonie mobile au Mali, avait fait plusieurs promesses, à son partenaire. Dans le protocole d’accord, signé le 11 avril 2013, il s’engage dès la signature de la convention avec l’Etat malien de verser à la SOAD-SARL sa commission, estimée à 5 milliards CFA ; mais aussi, de lui céder 10% des actions qu’il possède dans la société Alpha Telecom-SA.
Depuis, le richissime opérateur de la téléphonie mobile tourne son partenaire en bourrique. Dans une correspondance en date du 09 juin 2013, adressée à la SOAD-SARL, Appollinaire Compaoré écrit : « Nous venons par la présente vous signifier notre volonté de respecter le protocole d’accord signé le 11 avril 2013 avec Moumouni Norris Kouda et dont l’objet était d’assister auprès des autorités maliennes avec pour mission d’aboutir à la signature de la convention de la 3e licence de téléphone dont Alpha Télécommunication est adjudicataire pour un montant de 50 milliards CFA », explique t-il. Et d’ajouter : « Cependant, compte tenu du fait que nous sommes toujours dans la phase de mobilisation des ressources financières, en vu de faire face à nos engagements, envers le gouvernement de la République du Mali, nous vous demandons de bien vouloir nous accorder un délai supplémentaire pour le paiement de la commission forfaitaire ».
Depuis, plus rien. Le richissime opérateur burkinabè de la téléphonie mobile joue à cache-cache avec la SOAD-SARL. Plus grave encore, Appollinaire Compaoré pousse le bouchon jusqu’à refuser de prendre les appels de son partenaires.
D’autres partenaires de Mr Compaoré, notamment, des prestataires maliens de services le qualifient, volontiers, de « Boulanger » ; c’est-à-dire un homme qui roule tout le monde dans la farine.
Les nouvelles autorités maliennes n’en pensent pas moins. « Après tout ce qui s’est passé entre lui et ses partenaires maliens, le gouvernement doute de sa fiabilité » , commente un haut cadre, proche du dossier.
Contrôlant, entre autres, Burkina-Moto (cycles et motos), l’Union des Assurances du Burkina (UAB) et plusieurs autres sociétés dans le négoce et les transports… Appollinaire Compaoré risque de voir sa 3e licence de téléphonie mobile fondre comme beurre au soleil. Surtout, avec son installation qui piétine et sa réputation, pour le moins, sulfureuse.
Oumar Babi