Taxe sur l’alcool, les recharges, le mobile money… 140 milliards FCFA pour fournir du courant aux Maliens

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Le Premier ministre s’est expliqué, ce lundi 10 février 2025, sur les nouvelles taxes qui font grincer les dents. Le Général Abdoulaye Maïga avait à ses côtés le ministre de l’Economie et des finances, qui fut d’ailleurs le premier à prendre la parole devant les hommes de média, à la Primature.

 Trois ordonnances pour trois types de taxe. La première taxe concerne les opérateurs de téléphones mobiles. Dénommée « Taxe sur l’Accès au Réseau des Télécommunications ouvert au public – TARTOP », le taux de cette taxe était de 8% du chiffre d’affaires (dont 5%, pour le trésor public, 1% pour l’AMRTP et 2% pour l’AGEFAU). L’Etat décide de relever la part du trésor public à 7%. En tout, les opérateurs télécoms paient désormais 10% de TARTROP au Mali, contre 10,5% au Burkina, ou encore 11,2% en Côte d’Ivoire.

 La seconde taxe dénommée « Contribution spéciale de Solidarité » s’applique à toutes les entreprises au Mali. Le taux de cette taxe est 0,5% du chiffre d’affaires des entreprises. Cette taxe n’est pas nouvelle, elle a été appliquée de 2018 à 2021, sous l’appellation de «Contribution générale de solidarité ». Ni le taux ni la cible de cette taxe n’a changé. « C’est un ancien mécanisme qui a été activé », a indiqué le ministre de l’Economie et des Finances, Alousséni Sanou.

Boissons alcoolisées… mais pas la cigarette !

La troisième taxe fait couler beaucoup de salives à Bamako. Il s’agit d’une taxe qui frappe directement les consommateurs. Aux dires du ministre Sanou, son adoption n’a pas été imposée de façon « martiale ». Au moins sept associations de consommateurs ont été consultées, et tous ont donné, selon le ministre, leur feu vert pour la nouvelle taxe. La nouvelle taxe vise à alimenter le « Fonds de Soutien aux projets d’infrastructures de base et de Développement social ».

D’abord les boissons alcoolisées sont taxées, mais « pas la cigarette ». La SONATAM, société nationale de fabrication du tabac est en difficulté. Le taux de cette taxe varie (0 à 15 %) d’un alcool à l’autre, selon qu’il soit produit localement ou importé. Ensuite, le taux de 10% sera prélevé sur les recharges téléphoniques. Enfin, 1% sera prélevé sur le retrait via le mobile Money. En tout, cette taxe permettra de dégager 140 milliards FCFA pour faire face aux dépenses de l’Etat.

« Comment donner du courant aux Maliens sans aller s’agenouiller devant quelqu’un ? » Cette interrogation a donné naissance à ces taxes. « Il s’agit de fournir le courant aux Maliens, avec nos propres moyens », a défendu le Premier ministre Abdoulaye Maïga. Selon le conférencier, EDM produit et vend le courant à perte, car 70% de la clientèle EDM est sur le tarif social.

« Avec ces taxes, on peut trouver une solution, sans augmenter le prix du courant pour les Maliens », a expliqué le Premier ministre, avant de mettre fin au point de presse. Aucune question n’a été répondue. Seule certitude : les trois ordonnances ont été signées, ce lundi ; et l’application ne saurait tarder.

Mamadou TOGOLA/maliweb.net

 

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