Oser lutter, disent les estudiantins, c’est oser vaincre. L’on peut dire autant du syndicat des Impôt dont la lutte pour le moins civilisée, a permis aux travailleurs d’accéder à de meilleures conditions de vie et de travail à travers, notamment l’adoption d’un plan de carrière et du statut particulier.
Rappelons que la lutte syndicale en question est partie de la disparition de 418 millions F CFA représentant une partie des droits des agents des impôts. Ladite somme a été détournée par des responsables véreux de l’ancienne Direction puis restituée suite à la pression exercée par le secrétaire Général du syndicat M. Ali Daou et son équipe. Et ironie du sort, le succès aujourd’hui remporté profite à ceux-là même des structures sœurs ayant combattu le mouvement. La vie semble ainsi faite. Voilà en tout cas, quelques réactions des travailleurs des impôts.
Mahamadou Sangaré Contrôleur des impôts Centre CI
«On est satisfait du syndicat. Les mots nous manquent ! Le syndicat a fait tout vraiment pour nous. On ne peut que le féliciter pour son soutien, pour la protection des droits des travailleurs, l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Aussi, j’exhorte les membres du syndicat à persévérer davantage. Et de rester toujours à l’écoute des travailleurs».
Mme Kadiatou Kanté Contrôleur des impôts centre I
«Moi, je suis aux impôts il y a bientôt 10 ans. Je ne dirais qu’il n’y a pas eu de syndicat compéten. Mais ce syndicat est le meilleur. Les efforts déployés dépassent tout commentaire. Chaque agent des impôts se sent maintenant fonctionnaire. Nous venons d’être remis dans nos droits. Il nous appartient aussi de bien accomplir nos devoirs. Les membres du syndicat des impôts nous ont donné satisfaction et je leur demande de redoubler d’efforts pour l’avenir. Vive le syndicat des impôts, vive les travailleurs et vive le Mali».
Bafing Traoré Contrôleur des impôts CI
«Je suis un ancien de la boite. J’ai 32 ans de service. J’ai participé à tous les mouvements syndicaux des impôts. C’est le seul syndicat qui a été à la hauteur. C’est un syndicat efficace. On n’a jamais vu un syndicat pareil. On va tout faire pour maintenir ce syndicat. Le SG a refusé des postes et s’est sacrifié pour nous. On ne va jamais le laisser».
Boubacar Coulibaly, inspecteur des impôts, gestionnaire au centre Commune II
«En clair, ce n’est pas une lutte facile à faire. Nous-mêmes, au début on ne croyait. Mais, ils nous disaient d’être patients. Et aujourd’hui, on peut dire qu’on a eu gain de cause à cause de la lutte des syndicats des impôts. Ils nous ont montré, qu’est-ce qu’un syndicat. Nous avons obtenu le résultat de cette lutte syndicale. Parce que beaucoup de choses ont évolué. Les conditions ont aussi amélioré».
Mme Cissé Fatoumata Mintou, gestionnaire au centre II
«Vraiment, le syndicat des impôts a mené de bonnes actions. Pour avoir relevé des défis qu’aucun homme n’a présentement osé de 1960 à nos jours. On les félicite, parce qu’ils ont fait du bon travail. Avec l’appui de tous les agents des impôts, on a eu gain de cause. Et on peut dire aujourd’hui qu’on est satisfait des résultats obtenus par notre syndicat. On ne peut avoir tout d’un coup, mais le reste viendra. Car nous sommes convaincus que ces syndicalistes sont en train de défendre nous des travailleurs des impôts du Mali. Ils n’ont mené aucune action sans concerter la base dans toutes les structures. Je félicite personnellement le secrétaire général du syndicat, M. Aly Ousmane N’Dao qui s’est sacrifié (sa famille, son poste, sa carrière) pour les travailleurs des impôts. Il s’est mis à la disposition de tous les agents des impôts. Je parle à mon nom. Je sais qu’il n’y a pas beaucoup d’hommes au Mali qui peuvent faire ce sacrifice pour les travailleurs. Raison pour laquelle, je le félicite. Et je suis sûr qu’on aura plus de satisfaction à travers le syndicat. Aussi, ce que j’ai comme appel à lancer à l’endroit de mes collaborateurs, c’est de la bonne compréhension. Parce que je sais qu’il y a des agents qui n’ont pas compris cette lutte syndicale. Mais qu’ils sachent qu’à travers ce brave syndicat que les choses commencent à changer ».
- Issa Coulibaly, agent au centre II :
«J’apprécie le combat que le syndicat est en train de mener. La lutte syndicale, c’est une lutte de longue haleine. Tant que l’administration vit, le syndicat doit aussi mener ses actions de façon positive. Aujourd’hui, on dit Dieu merci ! La lutte de ces syndicalistes a pris un élan. Les conditions de vie des travailleurs des impôts sont en train de s’améliorer. Je lance comme appel à l’endroit de mes collaborateurs, de soutenir le syndicat dans sa lutte.
- Gueye Cherif Abdoulaye, inspecteur et viseur à la sous -direction appui à la vérification :
«C’est la première fois que je me sens concerné par une lutte syndicale en assurant pratiquement la carrière et en permettant aux agents de travailler dans les meilleures conditions. Et au-delà des effets globaux que l’untm a donné aux gens, c’est la première fois que je me sens engager dans un système qui concerne le pays et les agents. Les différents textes qu’on a adoptés, cadrent sur le plan de carrière de l’agent qui permettra à tous les agents de rentrer par la même porte et de sortir par la même porte. Et que la différence se crée uniquement par la compétence et l’expérience. Donc il n’y a plus de favoritisme. Aussi, une injustice qui a été corrigée depuis la transition sous ATT et Alpha Oumar Konaré où au moment de la transition fiscale, on a inversé les pénalités qui devraient revenir à l’Etat et celles qui devraient revenir aux agents. Bien qu’on n’ait pas entièrement corrigé, revenons quand même à la situation de 1991. On a pu redresser la part, et engager la procédure dans ce sens. Sans compter ces pénalités, et permettre aux agents de travailler dans de meilleures conditions idéales et de gagner honnêtement leurs primes allouées par la loi. Le seul travail aujourd’hui que je demande au syndicat est de demander à tout agent de s’impliquer, d’éviter tout ce qui perturbe les agents. Il s’agit d’aller au but, de prouver à l’Etat qu’en travaillant qu’on peut servir tout le monde sans passer par les magouilles. Ni l’Etat, ni l’agent n’ont intérêt à la magouille, ni les opérateurs économiques d’ailleurs. C’est à partir de là, qu’on peut faire sortir le pays des difficultés. Car aucun pays n’arrivera jamais sans des recettes appropriées».
M . Youssouf Alhousseyni, inspecteur des impôts, appui à la vérification :
«Vraiment qu’on se dise la vérité : beaucoup de choses ont changé par la lutte syndicale. Ce qui reste la source de motivation et la confiance du mouvement syndical. La preuve en est que depuis 2003 jusqu’aujourd’hui, la recette n’a pas cessé de s’améliorer et les travailleurs ont aussi pris conscience de leurs responsabilités. Parce qu’être syndicaliste, c’est accomplir ses devoirs et réclamer ses droits. On est satisfaits de leur combat. Et nous espérons que cela va continuer. Car il ne s’agit pas seulement de lutter, mais de la continuité. Le nouveau bureau syndical a vraiment fait de son mieux et nous lui demandons encore d’aller au-delà de ce que nous avons aujourd’hui. La lutte syndicale est perpétuelle. Le syndicat, c’est ne pas seulement de défendre les intérêts des travailleurs, mais aussi comprendre la position de la structure».
- Issa Coulibaly, agents des impôts à la direction de moyenne entreprise :
«De façon globale, je crois que la lutte du syndicat des impôts est une lutte positive qui nous a apporté beaucoup de changements. Dans les temps passés, il y avait trop d’injustice, de disparité dans le partage des avantages distribués aux agents. L’écart était très considérable, mais grâce à la lutte syndicale, il y a eu un changement considérable. Les conditions ont été améliorées en termes d’avantages financiers. Parce que toutes les luttes que nous menons, c’était d’abord le problème de carrière, de statut particulier, d’avantages financiers…Nous avons eu satisfaction sur ces trois points à travers le syndicat.
Je lance un appel au bureau syndical de faire la relecture du nouvel arrêté récemment adopté. Parce qu’il faut reconnaitre qu’il contient assez d’incohérences. Surtout les écarts entre les chefs de divisions au niveau de la Direction Générale des impôts et les agents. Parce que quelqu’un qui est responsabilisé ne peut avoir les mêmes avantages que celui qui ne l’ait pas. Malheureusement, c’est ce que nous constatons dans l’arrêté. Et ce n’est pas pour remettre en cause tout l’arrêté, mais, apporter quelques modifications».
Propos recueillis par Coulou et Ballo