Une délégation du Fonds monétaire international (FMI) vient de séjourner dans notre capitale. Comme promis, les financiers internationaux étaient venus voir avec nos autorités les résultats de l’audit demandé (ou même exigé) par rapport aux marchés relatifs à l’achat d’équipements militaires.
Les nuages semblent se dissiper entre notre pays et les institutions de Bretton Woods. C’est du moins ce qui ressort des conclusions de la récente mission du FMI dans notre pays. Quand ils partaient en juin dernier, les émissaires du Fonds avaient effectivement promis de revenir ce mois de septembre, non sans avoir posé certaines conditions ; à savoir : un audit confié au Vérificateur général afin de faire toute la lumière sur les marchés qui leur avaient dressés les cheveux tellement ils n’y comprenaient rien.
Il s’agissait, entre autres, des équipements militaires acquis dans des conditions douteuses et l’avion présidentiel dont le prix variait selon que ce soit le Premier ministre qui en parle ou un membre du gouvernement. C’est d’ailleurs ce qui a commencé par semer le doute chez les Maliens d’abord. Avant même que les partenaires ne s’en mêlent. Au départ, on parlait d’une affaire de 17 milliards de FCFA. Le Premier ministre lui, comme un éléphant dans un magasin de porcelaine, nous a sorti la faramineuse somme de 20 milliards. Il croyait aider son patron, il l’a enfoncé ce jour-là en dressant le monde entier contre lui.
Christian Josz et ses collègues ont donc, pendant plusieurs jours, vérifié le rapport du Vérificateur général, rencontré les autorités maliennes, à commencer par le président de la République qui a tenu à réitérer la disponibilité du Mali à collaborer avec la mission. De cette mission, il ressort que le FMI n’avait pas eu tort d’insister sur sa position.
Dans le cadre des marchés incriminés, il a été découvert 29 milliards de surfacturation en plus des fameux 100 milliards de commission (payé apparemment à Kagnassy de Guo-Star). Ce dernier se fait d’ailleurs tout petit en ce moment. Certains disent même qu’il a pris la poudre d’escampette. Les preuves de la surfacturation étant irréfutables, le FMI a demandé que des poursuites soient engagées contre les présumés coupables. Surtout au niveau du ministère de la Défense qui a passé le gros et même l’essentiel des commandes.
Désormais donc, tout le monde est suspendu aux lèvres du Vérificateur général et de la justice malienne. Le premier est celui qui doit, à la suite du FMI, juger nécessaire de transmettre certains dossiers au second, dont le rôle sera d’ouvrir une enquête et interpeller qui doit l’être.
Comme nous l’écrivions la semaine dernière, le Végal subit une pression de la part des partenaires qui estiment qu’avec de telles preuves, il ne sert à rien de perdre du temps ou de tergiverser. Au jour d’aujourd’hui, au moins deux ministres peuvent être inquiétés par cette affaire, selon nos sources. Ils auraient été mêlés à l’achat d’équipements militaires, à savoir tenues militaires, armements, etc. Sauf que le dernier mot revient toujours à la justice.
Il faut souligner que dans le cadre des enquêtes, l’ancien ministre de la Défense Soumeylou Boubèye Maïga, dont le nom est constamment cité, a promis de répondre point par point à tout ce qu’on lui reproche. Car, dit-il, “je ne me reproche rien”. Ses défenseurs soutiennent que le besoin était pressent et que le Mali ne pouvait pas attendre.
Mieux, l’article 8 du Code des marchés publics permettait des dérogations spéciales quand il s’agissait de questions ayant trait à la sécurité nationale et c’était le cas. Celui qu’on n’a jamais entendu sur le sujet est bien entendu le conseiller Kagnassy de Guo-Star qui a obtenu et exécuté les marchés et s’est même permis d’empocher une caution de 100 milliards, à travers une opération via la Bank Atlantic.
Aux dernières nouvelles, les marchés avaient été passés à crédit et le paiement courait jusqu’à 2018. Alors, va-t-on continuer à décaisser de l’argent pour régler cette facture ? Ou va-ton purement et simplement mettre fin au paiement, comme on a annulé certaines commandes militaires et qu’on a même demandé le remboursement des avances dans le cadre desdits marchés ?
Affaire à suivre
Moussa Touré
Personne ne doit être interpeler sans le président de la commission défense de l’assemblee nationale , il est impliqué jusqu’au….
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