Surfacturation : Accusés, levez-vous !

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Interview exclusive du ministre de l’Economie et des Finances : IL N’Y A PAS DE RUPTURE AVEC LE FMI
Le ministre de l’Economie et des Finances, Mme Bouaré Fily Sissoko

Des marchés publics qui pourraient contribuer à enrichir illicitement des individus, à cause des surfacturations, existent sous le règne d’IBK. Ces pratiques interpellent en premier lieu le président de la République, surtout que certains de ses plus proches collaborateurs en constituent la clé de voûte. A cause de ces surfacturations, ces collaborateurs du président sont soupçonnés d’être complices de détournements de fonds. Le cas qui fait polémique est celle portant sur un contrat d’armement surfacturé à 29 milliards de nos francs, attribué à Guo Star.

 

De nombreux observateurs estiment que IBK lui-même ne pouvait pas ne pas être au courant des micmacs ayant entouré ces marchés. La fameuse lettre que son directeur de cabinet d’alors, Mahamadou Camara, a envoyée pour soutenir l’attribution de certains marchés à Guo Star aurait pu ne pas lui échapper. Encore moins les solutions aux forceps que Bouaré Fily Sissoko, la ministre de l’Economie et des Finances, a trouvées pour financer l’achat de l’avion présidentiel, en dehors du budget d’Etat.

 

De ce fait, la ministre de l’Economie et des Finances est compromise en tant que premier responsable des finances dont la signature a autorisé les douteuses transactions. C’est, en effet, elle qui a envoyé la lettre de garantie de l’Etat à la Banque Atlantique pour que cette dernière accepte enfin de financer l’achat des matériels militaires fournis par la fameuse société Guo Star.

 

A l’époque des transactions douteuses, l’actuel ministre de l’Economie numérique, Mahamadou Camara, aurait usé de son statut de directeur de cabinet du président de la République pour faciliter de nombreuses tâches administratives. Il aurait informé le président de la lettre de garantie du gouvernement envoyée à la Banque Atlantique, ce qui a permis à Guo Star de démarrer ses douteuses opérations.

 

Mais l’homme par qui le scandale arriva est bel et bien Sidi Mohamed Kagnassy, l’ex-conseiller spécial du président IBK.

 

En effet, Kagnassi a été mandaté par le président de la République qui l’aurait chargé de trouver sur le marché des sociétés capables de fournir l’armée malienne en équipements militaires. Aussi, on ne sait par quel miracle, il s’est retrouvé mandataire de Guo Star dont il a signé un contrat d’équipements militaires au nom du directeur général Amadou Baïba Kouma.

 

On ne sait pas encore quel rôle a joué Moustaphe Ben Barka, l’actuel ministre des Investissements. Mais il serait un élément important du groupe de personnalités impliquées.

 

Tout comme Soumeylou Boubèye Maïga, l’ex-ministre de la Défense. Ce dernier a déjà réagi au rapport préliminaire du Vérificateur général. Il nie évidemment les faits reprochés à lui par les auditeurs.

 

Pourtant, Soumeylou était entendu en France dans le cadre de l’enquête judiciaire sur l’encombrant homme d’affaires Corse, Michel Tomi. Or, Tomi serait aussi au cœur des marchés publics maliens qui ont abouti aux surfacturations dénoncées dans les rapports d’audit.

 

Tomi serait de près ou de loin à toutes ces affaires qui s’apparentent au vol organisé. Qu’il s’agisse de l’achat de l’avion présidentiel ou des contrats d’armements de Guo Star. Ces manœuvres auraient permis à de hauts responsables du pays, dont des ministres, de bénéficiers des deniers publics détournés sous forme de ristournes. D’affreuses opérations qui constituent la source de tous les déboires économiques du Mali en ce moment. Dire que l’un des slogans de campagne de IBK était «le Mali d’abord ».

Soumaïla T. Diarra

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