Ce n’est un secret pour personne que le tourisme malien va vers l’agonie. Les structures touristiques, les agences de voyage, les hôtels, les espaces de loisirs, les sites touristiques, souffrent tous de la rareté des touristes. Pour en savoir plus, nous avons rencontré le jeune guide touristique, Soumaïla Guindo, à ne pas confondre avec le confrère, chargé de mission depuis peu.
C’est l’année dernière que les Maliens ont découvert ce jeune guide, à travers la grande soirée que le ministère de l’Artisanat et du tourisme avait organisée pour récompenser les meilleurs de ce domaine. Cette nuit-là, le jeune Soumaïla Guindo a été élu meilleur jeune guide du Mali. Ce dogon est de Sarédina, dans le cercle de Bandiagara, région de Mopti. Sortant de la Faculté des Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines (FLASH) Soumaïla Guindo à une maîtrise en Anglais/Allemand. Comme la plupart des jeunes Maliens, il a chômé d’abord après le bac, avant de devenir, en 2007, interprète et guide de tourisme à l’ambassade des USA et pour BBC. Mais auparavant, il a eu à participer à pas mal de formations sur les techniques du guidage.
Ce jeune de 32 ans a travaillé pour plusieurs structures, comme guide et interprète. On peut citer, entre autres, Nomade, Cœur au Mali, Azimut, ATS, Bani Tours, Balanzan Tours, Tam Voyage. Auparavant professeur d’anglais et allemand au Lycée Fontaine du Savoir et au Lycée Coumba Sané, il faisait aussi le réceptionniste à l’hôtel Le Loft. Il travaillait, parallèlement, à la buanderie de l’hôtel Salam. En plus de l’anglais et l’allemand, il parle le bamanakan, le peulh et tout naturellement le dogon. Il nous a parlé du secteur du tourisme la mort dans l’âme. Il ne savait pas vraiment par où commencer. ” C’est du jamais vu. Nous n’avons jamais vu une année aussi dure pour le tourisme. Tout le secteur souffre. Certains hôtels et espaces ont fermé, d’autres travaillent seulement pour alimenter leur coin. Le personnel est réduit et les gens sont en chômage. Nous n’avons jamais vécu une pareille rareté des touristes. Tout le monde est perdu”. Face à cette situation, le gouvernement a apporté un appui aux opérateurs du secteur touristique de notre pays. Mais qu’à cela ne tienne, l’Etat ne pourra pas faire revenir les guides dont les plus jeunes, qui ne savent faire que ce travail, deviennent des chômeurs.
Kassim TRAORE