Grande était la détermination hier des travailleurs de la Société nationale de tabac et allumettes du Mali (Sonatam S-A) qui ont fait un sit-in devant l’entrée principale de leur société pour manifester leur mécontentement face à des pratiques qui minent leurs conditions de travail et leurs conditions de vie en général.
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Les travailleurs de la SONATAM ont massivement répondu hier à l’appel de leur syndicat qui avait préconisé un sit-in pour protester contre le traitement dont ils sont l’objet. Ils ont empêché l’accès du service à tous les membres de leur Direction, principalement à Eric Tangui, le Directeur général.
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Sur les pancartes, on pouvait lire des slogans comme « Va t’en Eric », « L’évaluation est un droit », « Halte au mépris des travailleurs », « Halte aux malversations et complicité de fraude organisée » etc.
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En effet, suite à leurs conditions de travail, le syndicat dirigé par Mamadou Diabaté a, depuis le 17 juillet dernier, déposé un cahier de doléances de 18 points auprès du Directeur général, Eric Tangui. Dans ce cahier, les travailleurs de la SONATAM ont entre autres demandé la révision des conditions d’octroi des prêts aux travailleurs, l’élaboration d’un plan de formation, l’instauration de la réunion mensuelle des délégués et l’arrêt de la cession du patrimoine de la SONATAM. Ils ont aussi dénoncé les résultats de l’évaluation du bilan des compétences. Les travailleurs ont souhaité l’effectivité de l’évaluation annuelle sanctionnée par l’avancement, l’augmentation générale des salaires, la clôture du plan de licenciement, l’établissement d’une politique de santé et la mise en place d’une cellule de réinsertion des déflatés.
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Depuis le dépôt de ce cahier de charges, un dialogue de sourds s’est installé entre le Directeur général et les partenaires sociaux. Aux dires du secrétaire général Mamadou Diabaté, aucun de ces points de revendication n’a trouvé de réponse à ce jour. C’est ainsi que le syndicat a saisi la Direction nationale du travail pour l’application de 8 points qui sont d’ordre conventionnel et règlementaire. Cette tentative de conciliation a été un échec car, même « les accords préalablement trouvés ont été rejetés par le Directeur général » assure-t-on du côté des syndicalistes.
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A en croire Mamadou Diabaté, le syndicat a saisi le Ministère de l’Industrie et du Commerce pour empêcher la cession des biens actifs de la SONATAM S-A, en l’occurrence le site de la fabrique d’allumettes « Eclair », la démolition de la chaîne de préparation générale du tabac, le manque de formation du personnel. Le secrétaire général et ses hommes ont aussi décrié le nombre trop élevé d’expatriés pour l’activité réduite à la SONATAM et dénoncé leurs salaires trop élevés en comparaison de ceux des cadres Maliens.
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La goutte d’eau qui a fait déborder le vase serait la compression au mois de mai dernier de 159 travailleurs sur les 286 que comptait l’entreprise. Une compression qui n’a pas empêché les travailleurs de la SONATAM de maintenir le niveau de production et de vente. Chose, pensent les travailleurs, qui devait contribuer à améliorer les conditions de travail des 126 travailleurs restants.
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L’autre point des revendications, et non des moindres, est la réhabilitation d’Ousmane Coulibaly, responsable informatique qui serait victime d’une injustice administrative.
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Sur les lieux, nous avons tenté sans succès d’approcher les membres de la Direction générale pour écouter leur version des faits. Il était en effet impossible de franchir la barrière humaine formée par les travailleurs pour arriver au Directeur.
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En tout état de cause, rien ne marche entre Eric Tangui et ses travailleurs qui réclament son départ. Ce qui est sûr, de l’avis de nombre de travailleurs, ils entendent maintenir cette position jusqu’au changement de condition souhaité.
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