La situation qui prévaut actuellement à la Sonatam interpelle tous les maliens et plus singulièrement ceux qui ont été des acteurs privilégiés de la marche de cette société.
rn
rn
Le paradoxe c’est que, autant on a l’obligation de se faire du souci pour les innocents travailleurs autant on peut se demander, si le syndicat actuel est bien fondé pour émettre des critiques par rapport à cette situation.
rn
rn
En effet moins que le Directeur Général que je ne chercherais nullement à déculpabiliser, le syndicat et certains travailleurs ont été complices ou acteurs de l’impasse actuelle.
rn
rn
La désindustrialisation actuelle était en cours bien avant l’arrivée du Directeur actuel. Elle était l’œuvre de l’ancien Directeur technique, qui a procédé au démontage systématique de toutes les pièces essentielles de l’usine et de leur envoi frauduleux dans les conteneurs qui transportaient les produits de la Sonatam destinés à l’exportation et ce, au vu et au su du syndicat.
rn
rn
Il est peut-être important de faire un rappel rétrospectif de ce que fut la Sonatam avant sa privatisation.
rn
rn
Contrairement aux autres sociétés d’Etat cette société n’a jamais été un fardeau pour l’Etat. Ce géant du tabac a relevé le défi de la performance dans toute la sous région sous l’impulsion de certains illustres directeurs que sont Bakary Camara, feux Seydou Koné, Kadary Bamba, Mohamed Nafrus et ensuite Boubacar Dembélé avec lequel il atteint son apogée.
rn
rn
Cette performance lui a valu d’être érigée en société pilote par certaines autorités.
rn
rn
En effet au cours des années 80, la Sonatam a renouvelé son outil de production à concurrence de plus de 6 milliards de francs sur fonds propre. La Sonatam en 1990, a réalisé un bénéfice de plus d’un milliard de franc avec un chiffre d’affaires de plus de 15 milliards.
rn
rn
La Sonatam, de par sa prise de participation dans certaines sociétés (Edm SA, Smecma, etc.), a évité la faillite de ces sociétés avec ses conséquences.
rn
rn
La Sonatam, c’était 8000 travailleurs avec une masse salariale de plus d’un milliard ; la Sonatam c’était un appui à la paysannerie à travers la tabaculture ; la Sonatam c’était un appui au sport, au culturel, au social, à l’économique, à l’éducation à travers les avancées qu’elle consentait au trésor pour assurer le payement des bourses des étudiants des pays de l’Est.
rn
rn
La Sonatam, c’était aussi l’avance consentie au trésor public pour permettre à l’Etat de faire face aux conditionnalités des Institutions de Bretton Woods. Depuis la privatisation, l’Etat a consenti un effort financier important à cette société à travers les annulations de dettes, etc.
rn
rn
Dès lors, on ne comprend pas pourquoi elle vit dans cette léthargie. J’ajoute aussi que la Sonatam, c’était les centaines d’étudiants qui y ont effectué leur stage.
rn
rn
Quant au sort des travailleurs, c’est bien le syndicat, à travers la caution qu’il a apportée à la direction dans la signature de l’accord d’établissement qui viole dans son fond et sa forme toutes les dispositions légales qui régissent cette société qui vaut leur désarroi. C’est aussi le syndicat, à travers le volet social négocié a contribué à mettre plus d’une centaine de travailleurs ‘‘out’’.
rn
rn
Ils ont pour la plupart bénéficié des faveurs de la direction qui les ont propulsé au rang de cadres au détriment d’autres travailleurs qui étaient pourtant mieux classés.
rn
rn
C’est pourquoi, j’estime mal fondé le syndicat à accuser la direction de tous les maux. C’est du reste à la suite de l’arrivée du directeur actuel que l’ancien directeur technique et ses acolytes ont été mis hors d’état de nuire. Ce dernier aurait même quitté le groupe, ce qui valait mieux pour lui que la prison.
rn
rn
Tous ceux qui se sont élevés contre ces pratiques malveillantes ont été figés puis que la peste et le choléra sinon le sida et voués aux génocides.
rn
rn
Du reste, on en parlera dans un autre épisode avec preuves à l’appui.
rn
rn
Djibril Sissoko
rn
“