Le sommet des chefs d’État et de gouvernement sur les Technologies de l’information et de la communication (TIC), intitulé «Transform Africa 2015» s’est déroulé du 19 au 21 octobre à Kigali, la capitale rwandaise. La rencontre de trois a jours a été organisée par l’Union internationale des télécommunications (UIT) en partenariat avec le gouvernement rwandais autour du thème «Accélérer l’innovation numérique». Elle a enregistré sous la présidence du chef de l’Etat rwandais, Paul Kagamé, plus de 2500 participants venus de 81 pays.
Le Premier ministre Modibo Keïta représentait le chef de l’Etat à ce grand rendez-vous du donner et du recevoir dans le domaine du développement et de la promotion des TIC au profit du continent. Les participants de la rencontre (chercheurs, décideurs et dirigeants des plus grands groupes technologiques) ont au cours des travaux ainsi qu’à travers des débats et des sessions interactives partagé leurs expériences et renouvelé leur engagement en vue d’accélérer et de soutenir l’innovation numérique en Afrique.
Le troisième jour du sommet a été essentiellement consacré au panel des chefs d’Etat et à la session interactive. Ces deux événements se sont déroulés à l’hôtel Serena dans l’«Akagera Hall», superbement décoré. Le président Kagamé, le Premier ministre Modibo Keïta, le Premier ministre ougandais, Ruhakana Rugunda, les ministres en charge des TIC de nombreux pays du continent ainsi que le secrétaire général de l’UIT Houlin Zhao, ont tour à tour, parlé des réalisations faites en matière de TIC sur le continent.
Pour Houlin Zhao, l’Afrique qui change rapidement est pleine de potentialités et une bonne utilisation des TIC peut lui permettre d’améliorer de façon considérable son mode de vie à travers l’éducation, la santé, la bonne gouvernance et l’accès à l’information pour tous. Il a loué les initiatives déployées en faveur de la promotion du secteur par le président rwandais, défini par le patron de l’UIT comme le «champion des TIC en Afrique».
DES AVANTAGES PROFITABLES À TOUTE LA SOCIÉTÉ. Pour sa part, le président Kagamé a félicité l’UIT pour son partenariat actif avec l’Afrique afin de faire avancer les TIC et la connectivité à l’Internet rapide. Cela s’est notamment réalisé à travers «Smart Africa» qui est un point de référence pour améliorer la transformation numérique sur le continent. «L’an passé, nous avons mis en place un réseau One area. Nous n’avons pas reçu de soutien extérieur. Nous avons travaillé avec nos moyens propres. Nous avons abouti à ce que le nombre d’abonnés augmente jusqu’à plus de 50%. Les tarifs d’appel sur téléphone ont été réduits de 50% et les appels ont fait un bond en avant. Tout le monde s’est retrouvé gagnant dans ces efforts sans que n’aient été nécessaires des investissements additionnels», a expliqué Paul Kagamé qui a ajouté que les TIC sont au centre de ses préoccupations au même titre que l’émancipation de la femme.
«Les TIC transforment les vies. Elles permettent au gouvernement de fournir des services plus efficaces au niveau de la santé, de l’éducation, des procédures douanières, de la numérisation des titres de propriétés, etc », a énuméré le président rwandais en recommandant instamment d’améliorer la cybersécurité pour protéger le consommateur. Il s’est dit convaincu que les TIC peuvent construire les capacités et les connaissances à tous les niveaux et que les sociétés profiteront des avantages créés par ces progrès.
Dans son intervention, Modibo Keïta a rappelé que le tam-tam était la technologie de l’information et de la communication utilisée par nos ancêtres pour faire passer les messages forts. «Aujourd’hui cette donne a changé», a indiqué le chef du gouvernement qui a souligné la volonté des pouvoirs publics maliens de faire des TIC un levier du développement. Cette volonté se traduit par la création d’un ministère de l’Economie numérique, de l’Information et de la Communication, par l’adoption d’une politique nationale de l’économie numérique. «Aujourd’hui, nous avons pu poser 6000 kilomètres de fibre optique. Nous sommes déjà connectés en large bande avec le Burkina faso, la Côte d’ivoire, la Mauritanie et le Sénégal. Il existe un projet de 3000 kilomètres de fibre optique pour la connexion avec des régions et des pays voisins comme l’Algérie et le Niger», a expliqué Modibo Keïta.
Le Premier ministre a aussi indiqué que dans le domaine de l’industrie du numérique, l’objectif est de soutenir l’émergence de nouveaux acteurs et de créer 21.500 emplois supplémentaires d’ici 2020. Cette politique porte le nom de «Mali Numérique 2020».
Modibo Keïta a ajouté que les initiatives de notre pays s’inscrivent dans une vision sous-régionale et régionale, seule capable de contribuer au renforcement des capacités nationales de nos pays respectifs. Pour atteindre cet objectif, il a invité les uns et les autres à comprendre que c’est la synergie de toutes les forces vives du pays qui peut faire de la présente décennie, celle du savoir et de la connaissance du continent africain. «Ce n’est pas parce les choses sont difficiles que nous ne devons pas agir. C’est parce que nous n’agissons pas que les choses deviennent plus difficiles. Osons agir», a lancé Modibo Keïta sous les applaudissements de la salle.
Envoyé spécial
S. TANGARA
Sommet « Transform Africa » 2015 de Kigali : HAMADOUN I. TOURE PLACE AUX COMMANDES DE « SMART AFRICA »
Notre compatriote Hamadoun I. Touré a été nommé mercredi directeur exécutif de « Smart Africa » à l’issue des travaux du sommet des chefs d’État et de gouvernement sur les Technologies de l’information et de la communication (TIC), «Transform Africa», auquel le Premier ministre Modibo Keïta a représenté le président de la République.
Cette nomination a été annoncée au cours de la 3è journée du sommet, lors du conseil d’administration de «Smart Africa» où les chefs d’État ou leurs représentants ont élu à l’unanimité, l’ancien patron de l’Union internationale des télécommunications (UIT). Le chef du gouvernement qui avait pris part à un panel dans la matinée avec le président rwandais Paul Kagamé et d’autres personnalités, s’est félicité de cette nomination. « Cette reconnaissance du mérite s’est appuyée essentiellement sur la compétence de l’élu et sur l’engagement personnel du chef de l’État en faveur de la promotion des nouvelles technologies », a indiqué Modibo Keita qui s’est déclaré très satisfait du sommet. « Nous sortons d’un sommet très fructueux, nous nous sommes enrichis de l’expérience du Rwanda dans le domaine de l’utilisation des techniques de communication et d’information pour améliorer la gouvernance et la gestion des affaires publiques du pays. Ceci est une source d’inspiration pour nous », a souligné le chef du gouvernement, ajoutant : « nous repartons de Kigali avec le sentiment d’avoir accompli un voyage fructueux, un voyage où les rencontres nous ont permis de nous enrichir réciproquement des expériences des uns et des autres ».
Le Premier ministre Modibo Keïta a également remercié les autorités rwandaises, particulièrement le président Paul Kagamé pour son leadership et pour l’hospitalité qui a été réservée à la délégation malienne. L’initiative « Smart Africa », selon Hamadoun I. Touré, vise « à promouvoir le citoyen africain, la jeunesse africaine, à montrer que la jeunesse africaine est au même niveau que n’importe quel autre enfant dans le monde entier ». Pour le nouveau directeur exécutif, «nous sommes à l’heure de la société de l’information et nous allons vers la société de la connaissance qui est une société où tout citoyen a non seulement accès à l’information, mais peut la créer, l’utiliser ou la partager.
L’ancien secrétaire général de l’IUT a assuré qu’il portera haut le flambeau de l’organisation à travers des innovations pérennes et productives en partenariat avec les chefs d’État, le secteur privé, les gouvernements, la société civile et les organisations internationales. « L’Afrique est maintenant en train d’apporter sa contribution au développement du monde entier. Et nous voulons faire des TIC, un outil de création d’emplois au profit de la jeunesse afin qu’elle n’aille plus se noyer dans la Méditerranée », a-t-il développé.
En tant que citoyen malien, Hamadoun I. Touré a promis d’apporter sa contribution à la mise en œuvre de l’ambitieux programme « Mali Numérique 2020 » qui vise à faire de notre pays, un des hubs technologiques en Afrique de l’Ouest, créer des emplois et faciliter le progrès socio-économiques.
Nous reviendrons plus en détail sur le panel des chefs d’État et les différentes étapes de ce grand rendez-vous du donner et du recevoir dans la promotion des TIC.
S. T
Sommet Transform Africa : DES PARTICIPANTS MALIENS SALUENT L’INITIATIVE
Le sommet «Transform Africa» 2015 de Kigali était un espace d’échange et de concertation qui a permis aux participants d’apprécier les meilleures pratiques et les dernières tendances du développement des TIC. Ils ont pu bénéficier d’une bonne visibilité sur les questions récentes et nouer des partenariats.
Pour le ministre de l’Économie numérique, de l’Information et de la Communication, Choguel Kokalla Maïga, les expériences acquises au cours du sommet vont permettre à notre pays de faire des TIC, un levier stratégique de son développement social, culturel et économique. Soulignant l’engagement du gouvernement en faveur de la promotion des TIC, il a rappelé que le récent conseil des ministres a adopté deux dossiers portant sur près de 40 milliards de Fcfa qui seront investis dans le maillage par la fibre optique et l’électrification. Choguel Kokalla Maïga a également annoncé la création d’une direction de l’économie numérique qui va, en partenariat avec l’AMRTP (Autorité malienne de régulation des télécommunications, TIC et postes), l’Agetic et la Poste, engager des actions concrètes afin que le Mali puisse devenir, l’un des pays leaders de la sous région dans le domaine des TIC.
Tamsir Diabaté, rédacteur en chef de « Tic Mag », un bimestriel d’annonces, d’information et de publicité, indique avoir beaucoup appris pendant les 3 jours du sommet. « L’inclusion numérique ou la participation des femmes dans le domaine des nouvelles technologies est un aspect très important dans lequel l’Afrique est en train de dégager des stratégies pour pouvoir relever ce défi », s’est réjoui notre confrère. Évoquant l’écosystème des données, il notera «qu’aujourd’hui l’Afrique a besoin de son serveur et de son data center pour faire face aux défis ».
Adama Berthé, un jeune entrepreneur malien, a été très impressionné par la bonne organisation du sommet avec l’implication totale des autorités rwandaises. «C’est ça le développement, et l’Afrique ne pourra jamais se développer tant que ce genre de sommets ne sont pas organisés », a jugé notre interlocuteur qui estime important que beaucoup de jeunes participent aux rencontres du genre pour comprendre les opportunités des TIC.
S. T