Les alter mondialistes s’insurgent contre la poursuite aveugle des politiques d’asservissement des peuples, notamment les privatisations des secteurs stratégiques vitaux et dénoncent les règles actuelles du commerce international.
rn Comme les précédentes, la présente édition se tient en contrepoint au sommet des huit pays les plus industrialisés du monde, en Allemagne. Cette année, le Forum des peuples, qui se déroule à Sikasso, a mis l’accent sur le droit des pays à choisir leurs propres stratégies de développement en vue de satisfaire leurs besoins spécifiques.
Dans un contexte marqué par la fanatisation de l’ouverture des marchés et les privatisations, la rencontre a inscrit au cœur des échanges ces sujets. La mondialisation libre-échangiste a porté atteinte aux droits démocratiques et à la souveraineté des citoyens, visant à mettre en œuvre une politique de développement endogène et durable. D’où la nécessité de réviser les règles actuelles du commerce international et de les remplacer par des règles équitables et plus justes.
Facile à dire qu’à faire. Du fait de l’absence d’une réelle volonté des dirigeants africains de briser les chaînes du diktat néo-libéral dont les instruments sont le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale pour jeter les bases d’un développement autonome répondant aux aspirations profondes des citoyens.
Une des multiples conséquence se résume à la poursuite aveugle des privatisations des secteurs stratégiques tels que l’eau, l’électricité, les télécommunications, les transports. Ces solutions ne sont pas neuves. Loin de régler les problèmes structurels, ces politiques imposées par la Banque mondiale, le FMI et l’Organisation mondiale du commerce (OMC) soutenues par les sociétés multinationales, ont plutôt accentué le fossé qui sépare une poignée de riches de l’immense majorité de pauvres à travers le monde. En témoigne le cortège de malheurs comme le chômage, la pauvreté, l’insécurité grandissante dans les villes, l’émigration.
L’exportation aux dépens du marché local ou régional
Une des solutions proposées par les pays riches pour résoudre le problèmes de la faible production et le bas revenus dans le monde rural consiste à encourager les producteurs du sud à produire pour le marché extérieur. Cette politique a comme incidence de détourner les paysans de la production vivrière destinée à la consommation locale en les poussant à mettre en place des cultures d’exportation.
Ces pays se voient ainsi contraint d’imposer des denrées alimentaires subventionnées, produites par les secteurs agro-industriels des pays industrialisés pour couvrir leurs besoins élémentaires. Il s’en suit la marginalisation des marchés locaux, nationaux, régionaux.
La plupart des pays pauvres souffrent du peu de capacité à exporter. Ils n’ont pas d’excédent important à exporter et leur capacité de production et de commercialisation reste marginale. De plus, les produits agricoles sont soumis à des normes d’hygiène très strictes par les pays industrialisés. L’accès aux marchés du nord est rendu plus difficile. En outre les subventions à l’exportation émanant des pays industrialisés compromettent la production agricole des pays du sud et constitue un des facteurs d’appauvrissement provoquant la perte du marché pour les produits locaux au profit des importations bon marché. Les agriculteurs doivent recevoir une compensation et les subventions à l’exportation doivent être interdites.
Le commerce équitable permet aux producteurs, aux artisans de sortir de la pauvreté. Ce geste autorise de croire qu’on peut sauver le monde. C’est une solution juste à la différence de la proposition d’introduire les organismes génétiquement modifiés (OGM) dans l’agriculture sous le fallacieux prétexte qu’ils confèrent l’avantage de réduire les charges consécutives au traitement des plants contre certains déprédateurs et ainsi accroître la productivité et rendre les produits agricoles plus compétitifs.
Georges François Traoré
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