Le 15ème sommet des BRICS qui a regroupé les cinq grandes puissances émergentes du monde que constituent le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud s’est tenu du 22 au 24, août 2023, en Afrique du Sud. Une rencontre au sommet qui s’est tenu sans la présence physique du président russe, Vladimir Poutine sous le coup d’un mandat d’arrêt international. L’Iran, l’Argentine, l’Egypte, l’Ethiopie, l’Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis rejoignent le groupe de ces pays émergents qui veut gagner en influence dans le monde. Les Brics vont accueillir dès janvier 2024 six nouveaux membres.
Ce sommet était particulièrement important, car il s’est tenu à un moment où le monde est confronté à des défis fondamentaux qui vont déterminer l’évolution des événements internationaux pour les années à venir.
Ce sommet tenu sans Vladimir Poutine parce que le président russe est sous le coup d’un mandat d’arrêt de la CPI, la Cour Pénale Internationale, pour crime de guerre en Ukraine. Il a donc dû renoncer à ce déplacement. Malgré tout, il a participé à ce sommet, mais en visioconférence et était représenté sur place par son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
En effet, en plus des cinq membres des Brics, une soixantaine de pays ont été invités, dont de nombreux pays africains. En revanche, Emmanuel Macron, qui avait pourtant exprimé son souhait de participer en tant qu’observateur, fin juin 2023, la cheffe de la diplomatie sud-africaine, Naledi Pandor, a fait savoir qu’« aucune invitation n’avait été envoyée en ce sens
Une monnaie commune pour les Brics ?
Parmi les principaux dossiers étudiés lors de ce sommet des Brics, il y avait l’idée de créer une nouvelle monnaie commune pour, détrôner le dollar. Mettre fin à l’hégémonie du billet vert, cette perspective séduit les Brics, car le dollar est vu par ces économies émergentes comme une arme de guerre au profit des Etats-Unis et de l’Occident, notamment depuis les sanctions prises contre la Russie après l’invasion de l’Ukraine.
L’objectif est de s’affranchir du dollar pour priver l’Amérique de l’un de ses principaux leviers d’influence géopolitique.
Selon, les économistes la création par les Brics d’une monnaie unique à l’instar de l’euro, cela demanderait une harmonisation de systèmes monétaires très différents. Cela est illusoire à ce stade.
Ce qui se dessine plutôt, c’est l’augmentation des échanges en monnaies locales. Plusieurs pays ont déjà franchi le pas comme les Émirats arabes unis qui ont accepté que l’Inde paie ses achats de pétrole en roupie au détriment du dollar.
Élargissement un défi pour les pays des BRICS
Près de 22 ans après leur création, les Brics accueillent six nouveaux membres : l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, l’Egypte, l’Iran, l’Ethiopie et l’Argentine. L’élargissement devrait se poursuivre dans les prochains mois créant un bloc suffisamment puissant pour peser sur la géopolitique internationale et faire valoir les intérêts des pays émergents dans l’économie mondiale. Les Brics veulent réaffirmer leur indépendance et peser sur la scène internationale.
« Les pays des Brics doivent porter le véritable multilatéralisme, préserver le système international centré sur l’Onu, soutenir et renforcer le système commercial multilatéral centré sur l’OMC, et s’opposer à la création de « petits cercles » et de « blocs exclusifs», a expliqué le président de la Chine, Xi Jinping, lors de son discours jeudi 24 Aout.
Assitan DIAKITE