Le Groupe de la Banque Mondiale a organisé le lundi 13 avril 2015, une vidéoconférence sur les progrès économiques récemment enregistrés par l’Afrique et les défis à remonter. La vidéoconférence était animée par M. Francisco Ferreira, économiste en chef de la région Afrique à la Banque mondiale et Mme Punam Chuhan-Pole, économiste principale à la région Afrique. C’était au bureau de la Banque Mondiale du Mali.
Les discussions de cette rencontre ont portées sur la situation prévisionnelle de l’économie africaine en générale et en particulier sur celle de l’Afrique subsaharienne, publiée dans le récent rapport qui a été présenté dans le cadre des réunions de printemps qui auront lieu cette semaine à Washington DC. Elles rassembleront les ministres des finances et du développement du monde entier qui vont discuter de l’état de l’économie mondiale et du développement international. Ainsi, selon les dernières prévisions du Groupe de la Banque Mondiale, la croissance de l’Afrique subsaharienne ralentira autour de 4,0% en 2015 au lieu de 4,5 enregistrés en 2014. Par ailleurs, selon les projections, en 2015 la croissance sera inférieure à la moyenne de 4,4% réalisée en Afrique au cours des deux dernières décennies. Au dire des conférenciers, ce ralentissement est en partie dû à la chute des prix du pétrole et d’autres matières premières exportées par le continent. Pour eux, les chutes représentent un défi énorme pour l’Afrique. Cependant, ils ont déclaré que les prix des matières premières telles que le fer, le cuivre, le caoutchouc et autres ont connu une baisse dans certains pays, surtout les pays exportateurs de pétrole qui subissent une forte pression. Selon les conférenciers, ces pays ont même commencé à ajuster leurs budgets ou leurs politiques de dépenses. « Les déficits budgétaires élevés et des dépenses publiques peu performantes constituent une source de vulnérabilité pour de nombreux pays de la région. Il est urgent que ces pays améliorent leur situation budgétaire et accroissent leur résilience aux chocs externes », a expliqué Punam Chuhan-Pole, économiste principale à la Banque mondiale pour l’Afrique. Concernant la stabilisation des prix du pétrole, César Calderon dira que les prix du pétrole pourront se stabiliser d’ici trois à cinq ans. Toutefois, les projections ont fait savoir que la croissance se situerait autour de 4,7% si l’on exclut l’Afrique du Sud mais que ces chiffres sont bien loin du pic de croissance de 6,4% enregistré au cours des années 2002 à 2008. Ceci est la première fois que l’Afrique poste un taux de croissance annuel en dessous de 4,4% depuis deux décennies, beaucoup moins que la moyenne de 6,4% des années 2001-2006, ont indiqué les conférenciers. « Comme nous l’avions prévu, les facteurs favorables à la croissance se sont inversés. C’est dans ce contexte difficile que la région peut et doit démontrer qu’elle a muri, et qu’elle est capable de poursuivre par ses propres moyens les progrès économiques et sociaux déjà réalisés. Les pays qui doivent entreprendre un ajustement budgétaire ou leur taux de change doivent avant tout protéger les Africains les plus démunis afin de ne pas effacer les gains réalisés au cours des dernières années », a souligné Francisco Ferreira, économiste en chef du groupe de la Banque mondiale pour l’Afrique.
Ousmane Baba Dramé