Situation alimentaire au Mali : 104 communes sont à risque

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La production agricole de la campagne 2011-2012 bien que moyenne n’offre pas suffisamment de garanties au regard des poches de sécheresse et de la perméabilité de nos frontières. Constat : déficit notoire de pâturage dans le Sahel et dans le Delta du Niger sur 400 communes ; 104 communes sont à risque de difficultés alimentaires ; 55 sont classées en difficultés économiques avec une perte totale de la production sur environ 384.073 ha de céréales.

Ces informations ont été données par le ministre de l’Agriculture, Aghatam Ag Alhassane, accompagné par son homologue de la Communication, porte-parole du gouvernement, Sidiki N’Fa Konaté, au cours d’une conférence de presse tenue le vendredi dernier, à la direction des finances et du matériel du département de l’Agriculture. Cette conférence de presse avait pour objectif d’informer les journalistes sur la situation alimentaire au Mali et l’évaluation de la campagne agricole 2012-2013.

Selon le ministre de l’Agriculture Aghatam Ag Alhassane, la situation alimentaire de cette année est une situation globale mais particulière pour la partie sahélienne. Il dégage globalement une situation déficitaire dans l’ensemble de la zone sahélienne et pour le Mali, c’est une situation moyenne par rapport aux autres pays, même si la campagne 2011-2012, reste en deçà des objectifs fixés, a-t-il expliqué. En effet, selon le conférencier, la production estimée de céréales pour la campagne était de 5. 028. 000 tonnes. Le stock résiduel de la campagne précédente est de 74.133 tonnes et la production totale disponible s’élève à 4.649.163 tonnes. Alors que les besoins alimentaires d’une population de 16.000.000 d’habitants sont de 3.538.810 tonnes. Il y a donc un léger excédent céréalier de 1.110.353 tonnes. À en croire le ministre de l’Agriculture, cet excédent «ne nous met pas à l’abri des crises, puisque la production agricole bien que moyenne n’offre pas suffisamment de garanties au regard des poches de sécheresse et de la perméabilité de nos frontières». D’où ce constat : déficit notoire de pâturage dans le sahel et dans le delta du Niger sur 400 communes ; 104 communes sont à risque de difficultés alimentaires ; 55 sont classées en difficultés économiques avec une perte totale de la production sur environ 384.073 ha de céréale.

Selon Aghatam Ag Alhassane, face ces problèmes, le gouvernement a pris certaines décisions afin d’intervenir de façon urgente. Il s’agit de l’achat  de céréales pour renforcer le stock national de sécurité et la distribution du stock existant. Il s’agira aussi de procéder à des ventes de céréales à des prix modérés ; distribuer gratuitement dans les zones à risque pour un montant estimé à 12,4 milliards ; procéder à l’achat d’aliment bétail et de pierre à léger pour 4 milliards et de semence à 3,885 milliards. Le tout pour un coût global de 20. 285. 000. 000 de F CFA. Par ailleurs, le conférencier a souligné qu’il est important que le commissariat à la sécurité alimentaire puisse acheter rapidement des céréales pour les zones en situation de crise. «Ce qui est important encore aujourd’hui, c’est que nous fassions vite pour acheter et stocker. Il faut éviter aux consommateurs d’acheter et de stocker», a déclaré Aghatam Ag Alhassane.

Parlant du plan de la campagne agricole 2012-2013, le ministre de l’Agriculture dira que le gouvernement va veiller au respect des dates de semis des différentes cultures en tenant compte du phénomène des changements climatiques et des préservations météorologiques ; maintenir la subvention des intrants agricoles et poursuivre l’amélioration des instruments de gestion ; développer un programme d’irrigation d’appoint pour atténuer les effets des déficits pluviométriques.

En répondant aux questions des journalistes sur ce qui n’a pas marché, le conférencier a fait savoir que c’est l’insuffisance de la pluviométrie mais aussi la folie du climat.  

Diango Coulibaly

 

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