Rien ne semble freiner le nouvel élan insufflé à la Direction nationale des Domaines, depuis près de deux années. Naguère très insignifiante parmi les services d’assiette, la structure dirigée par Ibrahim Simpara est devenue un gisement d’espoir financier, un vecteur incontournable de ressources budgétaires, tel qu’en attestent ses enviables résultats. La léthargie et la contre-performance, légs de l’ancien Mohamed Ali Bathily, ont visiblement laissé la place à la méthode et à une dynamique gagnante. En résulte un renflouement des caisses à des proportions inédites depuis deux années au moins. La pente montante, pour le compte de l’exercice écoulé, se traduit ainsi par plus de 100 milliards de nos francs en 2019.
Ce faisant, la Direction National des Domaines se hisse définitivement à la hauteur des objectifs annuels de recettes fixés par les autorités, déduction faite du montant à recouvrer dans le cadre de la vente de la quatrième licence de téléphonie. Déjà annoncé par des signes avant-coureurs à mi-parcours, cet envol est dû à l’activation des dispositions pertinentes du Code Général des Impôts ainsi que du Livre des Procédures Fiscales grâce à laquelle des résultats ont été engrangées dans tous les compartiments pourvoyeurs de manne financière : qu’il s’agisse des recettes liées à l’aliénation ou à l’exploitation des domaines, etc. Les résultats ne sont pas moins redevables à la perspicacité de la Direction des Domaines grâce à laquelle les deux principaux opérateurs téléphoniques (Malitel et Orange) ont été amenés à solder leurs vieux comptes à hauteur de 14 milliards et 11 milliards. La bonne lancée aura été également favorisée par la mise en vigueur des nouveaux tarifs beaucoup plus incitatifs que les intenables barèmes précédemment instaurés par les anciennes équipés ministérielles.
Quoi qu’il en soit, cette prouesse n’a pas laissé indifférentes les autorités de tutelle, lesquelles ont rivalisé de reconnaissances et d’éloges à l’endroit du directeur national. «Je vous adresse mes vives félicitations et vous exhorte à plus d’engagement et de persévérance pour relever les défis futurs», lui a adressé le ministre des Domaines et de Affaires Foncières, à la suite de son homologue de l’Economie et des Finances qui estime que le sillon tracé par la Direction des domaines est la voie la mieux indiquée pour contribuer au «financement pérenne et durable des nombreuses et ambitieuses politiques publiques». Aux reconnaissances verbales se sont joints par ailleurs un geste très symbolique ayant consisté à élever le directeur Simpara à la dignité d’Officier de l’Ordre National sans qu’il ait franchi auparavant un quelconque palier inférieur. La distinction est toutefois mesurable aux efforts qui vont bien au-delà des seuls recouvrements de taxes et redevances. On constate en effet une nette baisse des litiges fonciers imputables sans doute à une meilleure maîtrise du cadastre par l’informatisation ainsi qu’aux mesures préventives que la DND envisage d’étendre à toutes ses ramifications régionales.
A KEÏTA