Selon le rapport des états de lieux de la microfinance au Mali, le secteur est développé mais fragile. En effet, le secteur a connu une croissance forte dès les années 90 et notamment depuis 2000, soutenue par un investissement fort à la fois des PTF et des acteurs nationaux. Notre pays a été reconnu comme l’un des pays dynamiques d’Afrique de l’Ouest en micro finance avec un secteur diversifié, notamment les systèmes financiers décentralisés (SDF).
Mais force est de constater que le secteur de la micro finance malienne est aujourd’hui confrontée à des difficultés, cela avant même la crise de 2012, notamment à cause des crises rencontrées par de nombreux SDF au cours des cinq dernières années. La situation des SDF qui sont bien connus pour leur efficacité dans la lutte contre la pauvreté est aujourd’hui préoccupante.
Les faillites de plusieurs IMF comme Jemeni, Kondo Jigima, Azouad finances, CANEF, Miseleni Jigiyaso ba….a attiré l’attention des acteurs qui ont organisé une journée nationale de la micro finance sur le thème « Problématique de la mise en œuvre des stratégies nationales de développement de la micro-finance au Mali ». C’était le mercredi 13 mai dernier à l’Hotel Olympe de Bamako sous la présidence de madame le ministre de l’Economie et des Finances, Mme Bouaré Fily Sissoko, en présence du directeur national de la BCEAO, Konzo Traoré, et le président de l’Association professionnelle des systèmes financiers décentralisés, Adama Camara.
Organisée par le centre de promotion et d’appui des systèmes financiers décentralisés (CPA/SFD), la journée de la micro finance avait pour objectif d’élaborer un processus devant conduire à la validation et à l’approbation de la stratégie nationale avec son plan d’action d’actions et son budget sur la période 2014-2017.
Dans son discours, le président de l’Association professionnelle des systèmes financiers décentralisés, Adama Camara, a souligné toute l’importance de la journée qui, selon lui, montre non seulement l’importance du secteur de la micro finance dans la vie économique de notre pays mais aussi ses difficultés actuelles.
Pour sa part, madame le ministre de l’Economie et des Finances a mis l’accent sur la responsabilisation des différents conseils d’administration des IMF pour renforcer les structures d’appui technique de régulation et d’appui des IMF, avant de souligner que les résultats globalement négatifs de l’évaluation de la Stratégie nationale pour le développement de la micro-finance et son plan d’action (2008-2012) mettent en évidence cette nécessité d’élaborer une nouvelle stratégie nationale pour le développement de la micro-finance assortie d’un plan d’actions pour la période 2014-2017. Rappelons qu’à la date du 31 décembre 2011, le secteur avec ses 125 SFD et ses 657 points de services, avait mobilisé, pour cette année , plus de 52 milliards de Fcfa de l’épargne nationale et octroyé plus de 67 milliards de crédits.
A noter que le secteur informel représente au Mali plus de 60 pour cent du PIB. Les SFD constituent des instruments alternatifs pour répondre aux besoins des plus démunis. Dans le développement économique et social, les micro finances permettent à 90% des populations exclues du système bancaire d’avoir accès à des services financiers de proximité et diversifiés comme l’épargne, le crédit, la micro-assurance ou les transferts d’argent.
Daniel KOURIBA