Dans le but de soutenir le secteur de la mangue au Mali, la Société financière internationale (SFI), membre du Groupe de la Banque mondiale, a annoncé jeudi 18 février dans un communiqué de presse le décaissement d’un prêt de 2 millions d’euros (1 311 193 568) en faveur du Centre d’étude et de développement industriel et agricole du Mali (CEDIAM).
Plus d’un milliard de francs FCFA, c’est la somme accordée par la Société financière internationale (SFI), membre du Groupe de la Banque mondiale, au Centre d’étude et de développement industriel et agricole du Mali (CEDIAM), leader dans la transformation de la mangue dans le pays.
«Le financement est destiné à soutenir le développement de la société qui améliorera l’accès des producteurs aux marchés, et à accroître sa production et ses exportations», renseigne le communiqué de l’Institution financière.
Ce prêt aidera le CEDIAM à moderniser son outil de production et à acquérir les équipements nécessaires pour accroître sa capacité de collecte de mangue. En plus de 2 000 agriculteurs, il permettra non seulement à la société de connecter 1 000 autres petits producteurs supplémentaires à sa chaîne d’approvisionnement, mais aussi et surtout de soutenir 300 emplois directs et indirects.
D’un montant maximum de 2 millions d’euros, le financement est composé d’un prêt SFI pour son propre compte et d’un prêt concessionnel SFI en sa qualité de gestionnaire du Guichet pour le secteur privé du Programme mondial pour l’agriculture et la sécurité alimentaire (GAFSP), chacun d’un montant maximum d’un million d’euros.
Ce financement permettra au CEDIAM d’avoir un fonds de roulement. Ce qui permettra d’accroître ses exportations de purée et de concentré de mangue à destination d’Europe et d’autres marchés. Dans le même ordre d’idée, un programme d’assistance technique sera mis en œuvre par l’IFC afin d’aider le CEDIAM à renforcer ses pratiques en matière de gouvernance d’entreprise, de gestion financière et de gestion des risques environnementaux et sociaux.
Le financement prend également en compte les agriculteurs qui recevront un soutien direct sous forme de formation pour améliorer leurs pratiques agricoles –non seulement dans la culture de la mangue, mais aussi dans les cultures intercalaires– et accroître leurs revenus.
«Ce partenariat aidera notre entreprise à devenir plus moderne, plus durable et plus rentable. Il va permettre d’augmenter la production et la transformation locales de mangue au Mali, et profitera à tous les acteurs de la chaîne de valeur», assure Diadié Sankaré, président du CEDIAM. «Cette coopération va aussi renforcer nos capacités et nous permettra de répondre aux normes du marché international», a-t-il poursuivi.
Selon Aliou Maïga, directeur de la SFI pour l’Afrique de l’Ouest et centrale, le partenariat entre l’IFC et le CEDIAM permettra de créer des emplois et de renforcer le secteur agricole du Mali, un secteur important qui contribue de manière significative à l’emploi et au PIB du pays.
«Le projet met également en lumière la manière dont IFC et la Banque mondiale coopèrent pour soutenir la résilience du secteur privé dans la région du Sahel, en particulier face aux défis majeurs imposés aux marchés par la pandémie de COVID-19», a-t-il poursuivi.
Une production de plus de 600 000 tonnes de mangue par an
Pour Soukeyna Kane, directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Mali, le développement du CEDIAM et l’amélioration de la compétitivité des mangues maliennes sur le plan international créeront plus d’opportunités et de revenus pour les agriculteurs maliens, un exemple concret de la manière dont le Groupe de la Banque mondiale travaille à la création de marchés et au renforcement des économies locales dans le pays.
Le Mali est l’un des plus grands producteurs de mangue en Afrique. Le pays produit près de 600 000 tonnes de mangue par an et exporte près de 300 000 tonnes. Ce qui constitue une manne financière importante évaluée à plus de 11 milliards de FCFA et une source de devise pour le pays. La mangue constitue le 4e produit d’exportation du pays après l’or, le coton et le bétail et emploie des milliers de personnes.
Toutefois, la filière mangue, selon le président de l’Association malienne des exportateurs de fruits et légumes (AMELF), Bakary Yaffa, lors d’une rencontre avec Diadié dit Amadou Sankaré, le 8 février dernier, a indiqué que le secteur souffre du manque de professionnalisme. Il s’est aussi plaint du manque d’implication de l’Etat.
Même son de cloche chez Madame Coulibaly Aïssata Touré, membre du bureau de l’AMELF, qui a parlé de la mise en place de vergers industriels et de chambres de conditionnement privées. Ce qui à ses yeux permettra de garantir la disponibilité de la matière première et la qualité des produits. Elle a pour cela demandé la disponibilité des terres.
Coulibaly Aïssata Touré a également pointé du doigt les opérateurs économiques marocains qui viennent arracher toute la production du Mali avant même le démarrage de la campagne agricole.
Abdrahamane SISSOKO/maliweb.net