Scandale à Kafo Jiginew : Comment les responsables détournent l’épargne des sociétaires

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Le supposé leader des réseaux de microfinance au Mali, Kafo Jiginew, souffre d’une mal gouvernance endémique. Comme vient de nous le confirmer une nouvelle fois une source bien introduite au sein de la Direction générale de ladite institution.

 

siège Kafo jiginew
siège Kafo jiginew

Nos fidèles lecteurs se rappellent encore les différents articles que nous avons faits sur les pratiques malsaines qui sont opérées à Kafo Jiginew. Vous vous rappelez aussi du droit de réponse tiré par les cheveux de la Direction générale de cette entreprise. Une nouvelle alerte vient de nous parvenir. Il s’agit de nouvelles fraîches de première main, d’autant que la source (elle a requis l’anonymat) est familière de l’institution de microfinance. Elle explique vouloir «alerter encore une fois de plus le peuple et les autorités par rapport à la situation de l’épargne des Maliens. La situation est, estime-t-elle, catastrophique à Kafo Jiginew».

 

Voici le récit de notre informateur (chiffres à l’appui) de la manière dont les dirigeants de Kafo Jiginew se procurent de l’argent du peuple :

 

1-    Au niveau informatique : tout le matériel informatique est payé au minimum au double du prix du marché, et surtout les serveurs qui sont fournis à double (1. 200. 000 sur le marché contre 2. 400. 000 ou plus à Kafo Jiginew) pour ne citer que ceci.

 

2-    Au niveau de l’aménagement des nouveaux guichets, nous vous donnons deux exemples : pour le guichet de Sébénicoro, le coût de la peinture et des disjonctions pour une surface de 67 mètres carrés. Là, ils ont surfacturé à 43. 000. 000 de FCfa et cela sans compter les installations techniques et les mobiliers. Pour le cas du nouveau guichet de Sogoniko, les travaux et le cloisonnement se sont élevés à 73. 000. 000 de FCfa.

 

3-    Au niveau des imprimés, le réseau vient de réceptionner et signer un nouveau contrat d’achat avec un seul fournisseur avec lequel tous les prix ont été majorés en moyenne de 100% d’une année à une année. Et tout cela sans appel d’offre.

 

4-    Et une dernière information toute fraîche vient de l’octroi du marché de l’installation de 100 lampadaires en zone rurale qui a coûté total 200. 000.000 de FCfa à un fournisseur qui, à lui seul, avait présenté tous les dossiers concurrentiels avec la complicité de la direction des achats. Ce qui est une pratique ignoble et déplorable.

 

5-    Avez-vous encore besoin d’une preuve de la mauvaise gestion des ressources mises à la disposition de Kafo Jiginew ? Certainement pas. En tout cas, notre source précise qu’elle a déjà alerté le Vérificateur général, le ministère de tutelle, la Bcéao et la Commission bancaire. Lesquels, dit-elle, s’ils menaient des enquêtes approfondies, seraient surpris de découvrir d’autres faits encore plus graves. Elle ajoute que dans ce système bien huilé, les responsables de Kafo Jiginew ont fait perdre aux sociétaires plus de 380.000.000 de Fcfa. Et de préciser : «Derrière ces visages apparemment innocents, se cachent de vrais monstres qui essayent tout le temps de se justifier. Leur assemblée générale en est la preuve palpable, car nous avons pu voir que les travailleurs connaissent les vérités, mais craignent de les crier par peur de perdre leur poste, alors que le marché de travail est saturé».

 

Alors, chers lecteurs, ces informations vous permettent de mesurer tout le sérieux et la crédibilité de nos informations. Elles nous donnent raison, car, il y a quelques mois, nous écrivions que : «Le réseau de microfinance Kafo Jiginew a dilapidé près d’un milliard de nos francs Cfa entre 2003-2010, et accumulait au même moment plus de 3 milliards de francs de crédits impayés dont le remboursement est totalement compromis à plus de 50 %… Le supposé leader qui détiendrait plus de 30 % du marché de la microfinance au Mali, se porte très mal et se bat pour sa survie. Les causes sont lointaines et connues : défaillance du système de contrôle interne ; croissance mal maîtrisée ; faible niveau de formation de la plupart des employés ; manque de professionnalisme ; corruption ; enrichissement illicite des dirigeants ; népotisme ; gabegie financière. En somme, une très mauvaise gestion de la Direction générale qui est passée maîtresse dans l’art de contourner les problèmes et de faire du pilotage à vue ; cela au vu et au su d’un conseil d’administration corrompu, à la solde du directeur général. Lequel ne se soucie «que» de son image».  Pendant ce temps, le Dg et les deux directrices de service continuent de construire de luxueuses villas à Bamako et ailleurs !

 

Affaire à suivre…

 

Aminata BAGHAGHA

 

 

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