La gueule de bois est douloureuse. Les Groupements économiques du Sénégal ont mercredi dernier de grave catastrophe si rien n’est rien pour mettre fin rapidement aux sanctions infligées par la Cédéao au Mali.
La mauvaise affaire du Sénégal. Les sanctions contre le Mali a ont eu des répercussions très importantes sur l’économie. En témoigne le cri d’alarme lancé mercredi dernier au cours d’une conférence de presse destinée à attirer l’attention des autorités. « Si le Sénégal perd le trafic sur le Mali, c’est une perte énorme, avec un chiffre qui tourne autour de 600 milliards de francs Cfa, sans parler des activités liées à cela comme les Entrepôts maliens au Sénégal qui constituent une source d’emplois pour certains », a redouté Soyibou Guèye, secrétaire général des Groupements économiques du Sénégal (Ges).Mbaye Mbengue, président du collectif des entreprises agrées de transport et de livraison des containers a renchéri : « Le Mali étant le premier partenaire économique du Sénégal et cela se chiffre à un minimum de 250 milliards par an. Donc cet enjeu est important. Sur les 20 millions de tonnes qui sont débarquées dans le port de Dakar l’année dernière, les 4 millions de tonnes sont des marchandises destinées au Mali. L’importation du Mali est contrôlée à 70% par le Sénégal. Nous avons au Sénégal 3 cimenteries qui font globalement 1 million de tonnes de ciment par an en destination du Mali. Nous avons également 1 million 700 mille tonnes de produits pétroliers qui passent ici, Il y a aussi les sociétés de transformation et de produits de beauté qui passent sur le corridor du Mali ».
Les sanctions sont tombées au mauvais moment alors que des projets phares pilotés par le Conseil sénégalais des chargeurs (Cosec) étaient en cours de réalisation, portant notamment sur l’aménagement d’aires de stationnement et de repos le long du corridor Dakar-Bamako.
Une balle dans le ventre
Evidemment, le Ges n’a pas voulu rester les bras croisés. Il s’est attelé à la rédaction d’un mémorandum qui sera remis bientôt aux autorités sénégalaises. «Dans l’un et l’autre cas, les impacts économiques sont vérifiables. C’est pour cette raison que nous avons pensé nous retrouver, pour déplorer cette situation, essayer d’en cerner les contours, jauger la profondeur des difficultés et convenir d’aller prochainement et en rapport avec d’autres organisations du secteur privé, à l’élaboration d’un mémorandum qui serait commun et qui servirait d’aide à la prise de décisions pour nos dirigeants politiques », a expliqué Soyibou Guèye.
Le dernier bulletin trimestriel des statistiques du commerce extérieur du Mali (troisième trimestre 2021) de l’Institut national des statistiques (Instat) montre que les principaux fournisseurs du Mali par grande zone économique sont les pays de la Cédéao avec 255,237 milliards de FCFA, soit près de 34% des importations totales du Mali, les pays de l’Uemoa représentant 237,906 milliards deFCFA. Puis se placent, les pays membres de l’Union européenne (132,461 milliards). Pour les pays de la Cédéao, le Sénégal est le premier fournisseur du Mali avec une part de 16,60% puis la Côte d’Ivoire (10,97%) et le Niger (2,18%).
Au Sénégal, pour l’économiste Ndongo Samba Sylla, « en acceptant les sanctions de la Cédéao contre le Mali, le Sénégal se tire une balle dans le ventre ». Dans un tweet, il a indiqué que les exportations sénégalaises vers le Mali se sont élevées à 474 milliards de FCFA en 2020, soit plus que les pays de l’Union européenne réunis (264 milliards de FCFA).
Pour le président des darals au Sénégal, Ifra Djiba Aly Sow, s’il ne craint pas une pénurie de bétails, il estime que les sanctions envers le Mali devraient conduire à une flambée des prix de la viande de bœuf dans son pays.
Fanfan