Dans le cadre des festivités de la Journée de l’Industrialisation de l’Afrique célébrée le 20 novembre, notre pays a organisé un Salon du Made In Mali du 28 novembre au 1er Décembre 2019 au Parc des Expositions de Bamako, sous le thème : « La problématique et les perspectives des zones industrielles ». Elle a été organisée par l’Organisation patronale des industrielles (OPI), en partenariat avec la CCIM, le CNPM, sous l’égide du ministère du Commerce et de l’Industrie.
L’ouverture de cet important Salon du Made In Mali a eu lieu sous la haute présidence du Président de la République, Ibrahim Boubacar Keita. C’était en présence du Premier ministre, Dr Boubou Cisse et plusieurs membres du gouvernement dont le ministre en charge du Commerce et de l’Industrie, Mohamed Ag Erlaf. On notait également la présence des présidents des Institutions, du président de l’OPI, Cyril Achcar, du président de la CCIM, Youssouf Bathily et plusieurs autres acteurs du secteur de l’industrie.
Pendant 4 jours plusieurs activités ont été menées dans un seul but, promouvoir la transformation et la valorisation des produits locaux. Les acteurs du secteur industriel ont également passé au peigne fin les problématiques qui entravent le développement de l’industrie malienne. L’appui constant des pouvoirs publics a été sollicité. Il doit se concrétiser, à travers la viabilisation des zones industrielles, l’accès au financement des projets industriels, entre autres.
C’est pourquoi, après le mot de bienvenue du maire de la Commune V, Amadou Ouattara, le président de la Chambre de commerce et de l’industrie du Mali (CCIM), Youssouf Bathily a rappelé qu’il a été unanimement reconnu que l’industrie malienne est l’une des plus faibles des pays de l’UEMOA. Selon Youssouf Bathily, cette faiblesse est liée, entre autres, à l’accès au financement, au coût élevé des emprunts dont la durée n’est pas adaptée aux projets d’investissements qui nécessitent des délais plus longs, la non disponibilité des zones industrielles, au coût d’acquisition des espaces très élevé des zones industrielles, au coût élevé des facteurs de production, à la concurrence déloyale, l’insuffisance de la loi du partenariat public-privé qui n’attire pas suffisamment les investisseurs.
Pour soutenir véritablement l’industrie malienne et favoriser son développement, il propose, entre autres, d’envisager les voies et moyens pour faciliter l’accès aux zones industrielles, la mise en place d’une banque d’investissement plus adaptée au financement des industries, la mise en place de mécanismes de lutte contre la concurrence déloyale. Il demande aussi aux autorités de porter une attention particulière au secteur industriel comme elles l’ont fait pour l’agriculture qui reçoit 15% du budget.
A sa suite, le président de l’Organisation patronale des industriels du Mali, Cyril Achcar, il a remercié le Président IBK pour sa volonté de promouvoir l’industrie nationale dans sa vision du Mali émergent. Il a évoqué ensuite le plan de travail de son organisation connu sous le nom de Livre blanc de l’industrie qui est un recueil plein de solutions synthétisant la situation industrielle du Mali. Ce recueil propose également 24 solutions de relance de l’industrie nourries par les différentes rencontres et les difficultés rencontrées à l’occasion des 44 années de pratique de la transformation industrielle nationale depuis le 7 juillet 1975 que l’OPI existe.
Pour sa part, le ministre du Commerce et l’Industrie, Mohamed Ag Erlaf, a reconnu que l’industrie malienne connaît certains problèmes, notamment la désuétude des infrastructures. Et la zone industrielle de Sotuba en est la parfaite illustration. Pour lui, elle est non seulement démodée en termes d’urbanisme, mais aussi technologique et totalement inadaptée aujourd’hui aux objectifs qu’ils veulent atteindre avec une industrialisation moderne.
Le second problème que le ministre Ag Erlaf a évoqué, c’est le coût de l’énergie qui rend totalement improductive toute action industrielle, la mauvaise qualité de la production et la faible articulation entre l’industrie, la recherche et les autres secteurs de l’économie. Selon lui, malgré les efforts, le Mali est un pays en guerre et si tel n’était pas le cas, il aurait pu beaucoup faire pour son industrie et les autres domaines.
Après la coupure du ruban symbolique et la visite guidée des stands, le Président de la République s’est dit heureux de ce qu’il a vu en visitant ce salon. «Ce que j’ai vu en visitant ce salon, on dit chez nous, vaut d’être rendu à la maison, tant j’ai été émerveillé par le savoir-faire malien, par la calme et sereine maîtrise des techniques modernes», a déclaré le Président Keïta. Selon lui, cela est un parcours de débutant sûrement, d’industrie naissante mais qui promet beaucoup.
AMTouré
BRNM au Salon du Made In Mali : Les missions et perspectives bien expliqués aux industriels Maliens
En marge du Salon du Made In Mali, il était prévu plusieurs rencontres entre acteurs de la chaine du secteur industriel. C’est dans ce cadre, que la commission d’organisation de ce salon a initié le vendredi 29 novembre dernier, au Parc des expositions de Bamako, une rencontre entre acteurs de la chaine de l’industrie. Plusieurs structures publiques et privés ont pris part à cette rencontre. A cette occasion, le Directeur général du Bureau de restructuration et de mise à niveau des entreprises industrielles (BRNM), Hamadoun Abba, a présenté avec brio les programmes, missions, principe, résultats et perspectives de sa structure aux industriels maliens et étranges.
A l’entame de sa présentation, Hamadoun Abba, a rappelé que le BRNM est un Etablissement public à caractère administratif (EPA) doté de l’autonomie administrative et financière. Il a été créé en mars 2012 par l’Ordonnance N°2012-019/P-RM et ratifiée par la Loi n°2013-022/ du 25 juin 2013. La présidence de son Conseil d’Administration est assurée par un professionnel du secteur industriel. Selon Hamadoun Abba, le BRNM a pour mission de promouvoir la compétitivité des entreprises industrielles par la mise en œuvre de programmes de restructuration et de mise à niveau. A ce titre, selon Hamadoun Abba, sa structure est chargée d’apporter aux entreprises industrielles et aux structures d’appui à l’industrie toute assistance permettant d’asseoir un tissu industriel soutenu et consolidé.
Principe du BRNM
Selon Hamadoun Abba, le principe du programme est l’adhésion volontaire. D’après lui, ce principe a l’avantage de permettre de travailler avec des responsables d’entreprises avertis, prêts à poursuivre la démarche du programme.
Bénéficiaires
Les bénéficiaires du programme sont les entreprises et structures d’appui engagées à : maintenir leurs avantages comparatifs ; développer de nouveau pôles de compétences et de compétitivité entre autres.
Critères d’adhésion
Selon le DG du BRMN, il s’agit seulement être une entreprise industrielles de droit malien ; être en activité au moins depuis deux ans ; ne pas faire l’objet d’une liquidation judiciaire et s’engager à faire certifier annuellement ses comptes par un commissaire aux comptes.
Méthodologie d’intervention
Selon Hamadoun Abba, la méthodologie d’intervention du BRMN consiste à : réaliser le pré-diagnostic ; faire réaliser le diagnostic stratégique et les plans de RMN et suivre et évaluer la mise en œuvre des plans de BRMN.
Résultats 2005-2019
Selon le DG du BRMN 03 phases ont été exécutées en partenariat Mali/UEMOA. Il s’agira de la phase pilote (2005-2010), du redéploiement (2010-2012) et la relance (2017-2019). Il a également parlé de la formation aux techniques et méthodologies de restructuration et de mise à niveau de 102 consultants nationaux et d’une vingtaine de cadres de l’Administration publique ; la formation au management et à la gouvernance d’entreprise des chefs et responsables de six entreprises ; l’adhésion volontaire de 70 entreprises au programme ; la réalisation de 71% des investissements matériels de 18 entreprises industrielles, soit 2 254 898 239 FCFA de 2005 à 2010 et l’évaluation à mi-parcours du PRMN, phase de relance 2017-2019 en cours, entre autres.
Perspectives
Hamadoun Abba a parlé de l’évaluation du PRMN « Phase de relance 2017-2019 » ; de la formulation et l’adoption d’un PRMN « phase de Relance II 2020-2022 » ; la mise en place d’un Fonds dédié à la restructuration et la mise à niveau ; la relance du PRMN/UEMOA ; et la mise en œuvre des Programme PACAM, PACEM et BCEAO.
AMTouré