Au rythme du business : Les banques et la presse dans le peloton de tête des défis de croissance

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Progressivement institutionnalisé depuis sa naissance, le traditionnel conclave des responsables de  banque et d’organe de presse s’est conclu, il y a deux semaines,  à l’Hôtel Indépendance de Ségou, sous de bons auspices et après deux jours d’intenses débats assortis d’une impressionnante brochette de recommandations ayant trait au renforcement et à la consolidation du couple ‘’presse – établissements financiers’, au mieux des défis et enjeux de développement du Mali. Lesquelles conclusion sont inspirés des interventions très instructives qui ont jalonné les échanges sous la houlette du ministre de l’Economie et des Finances très disponibles tout au long des travaux dans la cité des Balanzans. En effet, c’est  à lui, Dr Boubou Cissé, qu’est revenu le privilège de planter le décor avec un discours d’ouverture qui retrace les enjeux de la rencontre : les grandes attentes qui y reposent en tant que cadre incomparable de partage, d’échanges enrichissants  pour les deux secteurs ainsi que pour le renforcement de l’économique malienne.

Pour le ministre, la pertinence du thème de la 6 ème édition ‘’Financement des projets structurants pour une croissance économique soutenue et durable’’ en dit long et justifie tout l’intérêt des autorités pour une rencontre qui intervient dans «un contexte de relance  post-crise».

«Les événements de 2012 ont eu un impact négatif sur la poursuite par notre pays de la mise en œuvre de grands programme et projets de développement économiques et des réformes structures nécessaires », a expliqué Dr. Boubou Cissé, en indiquant qu’une partie de la solution réside dans la mobilisation de l’ensemble des atouts dont le pays dispose.

Le président de l’Apbef (Association professionnelle des banques et établissements financiers), Moussa Diallo, n’abonde guère dans le sens inverse en prônant la «construction d’un secteur financier inclusif pour le développement et la croissance économique de notre pays». En développant  le thème de la rencontre, l’historique Pdg de la BNDA, qui en avait la charge depuis six éditions, a insisté sur les caractéristiques et l’opportunité de projets structurants comme porteurs de transformations structurelles, d’effet multiplicateur et d’impact transversale sur quantité de domaines parmi lesquels on peut citer les services sociaux de base, l’emploi, la santé, le tourisme, entre autres

Pareilles opportunités peuvent être offertes par trois principaux secteurs ayant retenu l’attention des sixièmes journées de concertation banques et établissements financiers avec la presse, au regard de leur caractère stratégique.  Il s’agit de l’agriculture, l’énergie et les infrastructures. Le premier, a indiqué Moussa Diallo, est assujetti à de sérieux obstacles (aléas climatiques et environnementaux, carence de ressources techniques et mécaniques, etc.) dont la levée est tributaire d’une mobilisation conséquente de lignes de crédit spécifiques auprès des bailleurs de fonds.  Les investissements, à coup sûr, devraient concourir à l’accroissement de la production ainsi qu’à l’émergence d’une chaîne des valeurs allant jusqu’à la transformation des produits dans le cadre d’agropoles.

Idem pour le secteur énergétique également caractérisé par un déficit handicapant pour  la production et la croissance économique et dont la solution réside dans l’orientation de grands investissements vers les domaines des énergies renouvelables comme le solaire, l’éolienne, le thermique, la géothermie, etc. Quant au développement des infrastructures, il se présente comme un facteur déterminant de la croissance économique durable, d’autant que les routes, les ponts, les aéroports  et chemins de fer sous-tendent un désenclavement  avantageux pour la compétitivité de d’autres activités économiques l’agriculture, le commerce, l’exploitation minière  parmi tant d’autres.

Pour une économie aussi affectée par quatre années d’arrêt imputable à l’instabilité sécuritaire, le besoin et la nécessité d’investissements de cette nature  se passe de tout effort d’argumentation, de même que le rôle des banques et établissements financiers dans le défi d’une ‘’croissance économique soutenue et durable’’ axée sur les projets structurants dans les trois secteurs stratégiques.  Evalués à plus 500 milliards F CFA par domaine sur cinq (5) ans –  soit un total de 1 500 milliards où 15% du budget annuel -, la satisfaction des besoins de financement, selon le Pdg de la BNDA, peut provenir concomitamment des apports extérieurs et d’un dynamique partenariat public-privé mieux élaboré et susceptible de s’adosser sur  un mécanisme bancaire national qui, en dépit des contraintes liées à la courte maturité de ses ressources en crédits, fait du chemin dans l’accompagnement de certains projets structurants : concours à la soumission aux marchés, pour les avances de démarrage de travaux, en garantie de bonne exécution, financement de volet, etc.

Au nombre des pistes explorables figurent le financement des privés dans le cadre d’ouvrages à péages avec les assurances nécessaires ou encore la négociation des lignes de longue maturité auprès les grandes institutions financières internationales, mais la solution la plus fiable réside dans la création d’une banque publique d’investissements destinées à soutenir le financement des secteurs productifs et les grands travaux qu’ils pourraient entreprendre.

Quoi qu’il en soit, la partition du secteur bancaire au financement de projets porteur de croissance durable est difficilement envisageable sans environnement médiatique propice à l’investissement. La presse peut en effet servir de vecteur prépondérant dans le rôle des banques et établissements financiers, selon l’utilité et la pertinence des informations et des images qu’elle renvoie aux usagers, aux partenaires nationaux et internationaux du secteur bancaire et du pays dans son ensemble. Et la création d’un environnement favorable passe d’ores et déjà par le renforcement du partenariat entre le couple presse-banque par un meilleur accès à l’information bancaire et son traitement aux fins d’une saine consommation par le public.

La Rédaction

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