Rubrique économie et finance : Le gouvernement suspend les salaires de plus de 3000 contractuels, diminue la subvention et hausse le prix du gaz butane

13

L’hypothèse du vide des caisses de l’Etat se confirme car les rumeurs concernant la suspension des salaires de 3881 contractuels et la hausse prochaine du prix du gaz butane se précisent de plus en plus. Depuis le putsch militaire du 22 mars dernier qui a entraîné une crise sans précédent au Mali, notre pays est confronté à d’énormes difficultés financières, un fait aggravé davantage par le retrait des bailleurs de fonds et partenaires techniques et financiers. Aussi, le Mali se retrouve désespérément seul face à son destin.  Cependant, après une apparente accalmie retrouvée, le pays se remet petit à petit de sa « maladie », surtout que de nombreux partenaires sont revenus à de meilleurs sentiments.

Tiénan Coulibaly, Ministre de l’Economie, des finances et du Budget

Mais est-ce à dire que les caisses du Trésor public ne sont pas entièrement vides ? En tout cas, tout porte à le croire, surtout que depuis le 24 juillet, le gouvernement a suspendu les salaires de 3881 contractuels au titre de l’année 2012.  Et depuis le 1er septembre, l’Etat a diminué sa subvention sur le gaz butane et imposé une augmentation du prix aux consommateurs. Ainsi, de  2 500 FCFA, la bouteille de 6 kg  sera désormais cédée à 3 500 FCFA.  Et pour remettre les caisses de l’Etat à flot, le fisc a mis la pression sur les entreprises. Les populations maliennes souffrent aujourd’hui le martyre car aucune semaine ne se passe sans que les consommateurs n’assistent, impuissants, à la flambée des prix sur les marchés. Et les clients  des vendeurs de condiments, de céréales, de produits congelés, les boutiques et les supermarchés (entre autres) peuvent en témoigner. De nos jours, beaucoup de ménages sont contraints de préparer leur repas une seule fois par jour. Bref, le « bas peuple » est tout simplement obligé de prendre son mal en patience. Les salaires des 3881 contractuels, qui devraient être disponibles à plein temps, risquent de  devenir une « denrée rare » ou aléatoire durant cette année 2012. Malgré la période de crise, le gouvernement, à défaut d’avoir un programme clair et précis qui définisse la situation de l’emploi et des contractuels de l’année 2012, les travailleurs de l’Etat, dans certaines parties du pays, assistent, impuissants, à des impayés de primes ou de droits régulièrement synchronisés avec ceux des salaires. De son côté, le gouvernement multiplie initiatives et innovations. Les enquêtes entreprises pour débusquer les faux diplômés tapis au sein de la Fonction publique et le programme de rétrogradation de fonctionnaires par l’Etat pour juguler la crise financière que traverse le Mali suivent toujours leur cours au ministère de tutelle. La sensibilisation sur la diminution de la subvention de l’Etat, sur le prix du gaz butane et sur l’augmentation du prix de la bouteille de gaz se poursuit au niveau du ministère du Commerce et de l’Industrie et celui de l’Economie, des Finances et du Budget. S’y ajoute la pression du fisc sur les entreprises pour renflouer les caisses de l’Etat. Tout cela pour permettre de réduire la dépendance financière du pays.

L’inefficacité du gouvernement de transition

Malgré tout, le constat rest alarmant car les résultats positifs manquent toujours au rendez-vous. Se pose alors le problème de l’efficacité des mesures prises par le gouvernement face à la flambée des prix sur le marché. D’un autre côté, les communiqués et la sensibilisation sur la hausse prochaine des prix du gaz butane sur le marché deviennent de plus en plus persistants. Selon le gouvernement, le bas niveau du prix de ce produit au Mali profite aujourd’hui beaucoup plus aux consommateurs de pays voisins avec des milliers de bouteilles de gaz qui traversent nos frontières, rendant ainsi de plus en plus complexe la gestion du mécanisme de subvention. En plus, l’Etat  estime que cette situation occasionne des pénuries de gaz à l’intérieur du pays et annihile du coup les efforts du gouvernement. Face à cette double équation, les autorités maliennes estiment qu’il faut réduire progressivement cette charge pour que le produit soit disponible sur le marché intérieur en toute période de l’année.  A travers cette mesure, le secteur gazier continuera de bénéficier de toute l’attention du gouvernement. Mais le hic, c’est que c’est le consommateur qui fait les frais de cette mesure : de 2 500 FCFA, la bouteille de gaz de 6 kg passera à 3 500F CFA la bouteille.  Ce qui signifie que l’Etat malien peine à faire face à ses devoirs et donne l’occasion au gouvernement de transition de se rabattre sur les consommateurs qui sont loin d’être satisfaits. Mais cette fois-ci, les réformes tarifaires s’opéreront sur le prix du gaz butane, à moins d’un revirement inattendu. En plus, l’Etat malien a coupé les salaires de 3881 contractuels au titre de l’année 2012. Et c’est justement ce revirement inattendu sur les prix du gaz butane qui justifie les difficultés que traverse le gouvernement. Par ailleurs, la situation financière du commun des Maliens est actuellement  aggravée, d’une part par des factures exorbitantes d’eau et d’électricité, d’autre part par l’inflation galopante et incontrôlée occasionnée par la crise. Alors il éminemment en catharsis, de voir Que les attentes et espoirs du peuple soient comblés relèveraient aujourd’hui de la magie, surtout que les caisses de l’Etat sont vides ou presque. Même si certains bailleurs de fonds et autres partenaires financiers ont « fermé le robinet à sous » et refusé d’honorer leur cahier de charge, alors que les entreprises privées n’ont jamais cessé d’éponger leurs « ardoises » financières, bien qu’alourdies, l’Etat, dans sa position de garant de la paix sociale et économique, devrait intervenir pour régler la situation. Le gouvernement chercherait-il à fuir sa responsabilité en tentant  de s’abriter sous une quelconque hausse de la barre tarifaire du gaz butane qui se trouve déjà pesante ? Un réajustement de la politique tarifaire de l’Etat est pourtant nécessaire car les consommateurs sont très souvent choqués par la lourdeur des services des fournisseurs de gaz qui ne révèlent pas leurs demandes réelles. Bien que les principaux fournisseurs de gaz du pays aient précédemment décidé d’augmenter leur prix de cession, l’Etat (sur le plan du tarif) devrait pouvoir venir au secours des consommateurs qui se trouvent en difficulté. Par ailleurs, non seulement la situation financière du Mali  n’est pas satisfaisante, mais le Trésor public doit  encore des milliards de FCFA à ses créanciers. S’y ajoutent les prêts bancaires qui s’élèvent à plusieurs centaines de millions de nos francs. En réalité, si une augmentation des prix du gaz butane devrait s’ajouter à la grande masse de problèmes que vit le peuple  sous l’ère du gouvernement de transition, alors on aurait délibérément choisi de condamner les populations.

Jean Pierre James

Commentaires via Facebook :

13 COMMENTAIRES

  1. On pourra payer les centaines contracteurs si l’etat arretait d’entretenir les moins que rien de Kati. Des gens qui font honte a ce pays.

  2. MTC
    C’est dommage que le journaliste ne sache pas que le Malien est habitué aux sacrifices pendant les temps difficiles. En leur très grande majorité les maliens sont d’accord avec le meilleur ministre des finances du Mali.

  3. Mon propos est le combat contre la médiocrité. Je trouve qu’il y a une singulière tartufferie à se cacher derrière la défense de la liberté de presse dès que le grand public prétend s’interroger sur les écrits de ces « journaleux ».
    Messieurs : êtes-vous au dessus des lois ? Vous le croyez ! Mais, êtes-vous surtout au dessus des codes, de la décence et de l’éthique collective ?
    D’où tenez-vous ces privilèges ?
    Le métier noble exercé par ceux qui n’y sont pas préparés ou qui le sont pour distiller la haine dans le corps social déborde souvent de ses définitions originelles.
    Pour qu’elle reste égale à elle-même, il faut que la corporation veille sur un code de conduite accepté de tous.
    Les brebis galeuses, errantes, mal formées et pleines de haine seront indexées, dénoncées et sanctionnées sans indulgence.
    Il faut que les journalistes maliens aient le courage de faire leur propre procès, en se plaçant au-dessus de ce procès.

  4. Que de repétitions. Il n’est pas spécialiste d’économie et de finances. As-tu jamais se poser la question de savoir les sources de revenus du regime dechu? Allez savoir vous sortirez riche.

    • Qu’est ce qu’on en a à foutre aujourd’hui du régime déchu! Tu n’as pas l’impression que cette vieille rengaine est largement dépassée? Tu ne penses pas que le Mali connait AUJOURD’HUI des problèmes très immédiat qui méritent qu’on s’y interesse plutot que ressasser jusquà la fin des temps ATT ceci, les politiques cela… et se laisser occupper par l’ennemi sans bouger! Lachez nous un peu avec ATT!!!! Il est parti! Il a demissionné! iaméha? Sa gestion (lamentable c’est vrai) me parait INFINIMENT moins importante que la “gestion” actuelle qui est en train de nous mener direct à la faillite!!! Reveillez-vous, et lachez nous avec la gestion passée! Le propre d’un régime DECHU, c’est justement d’être DECHU!!! Mais il y a un régime ACTUEL, et c’est celui là qui nous interesse!…………………

  5. Mes chers compatriotes, seuls ceux qui ignorent la guerre sont surpris de cette flambée des prix! Malheureusement nous ne sommes qu’au début du commencement! Si vous reclamez les soldats au front, il faut s’attendre à cotiser pour leurs envoyer des vivres! Le Gouvernement doit chercher des ressources pour faire face aux coûts de la guerre dont personne ne maîtrise la portée! Quand je vois les bamakois organiser encore les “balani schows” dans les rues, ou des mariages en fanphares, je dis décidement, tout le monde n’est pas au courant qu’on est en guerre! Il n’y a que l’Etat et ses serviteurs qui le savent. Nous devons nous préparer aux pires!

    • Si on doit réellement approvisionner nos berets verts sur le front (quand ils y seront!), c’est sûr que ça va nous coûter une fortune en caisses de castel et en putes nigérianes! Mais bon, le repos du guerrier, même quand il ne se bat jamais, hein?…

  6. La descente dans la M-E-R-D-E se poursuit lentement mais surement; alors accrochez vous!

  7. Critiquer inutilement c’est bon et c’est amusant, mais proposer des solutions c’es plus mieux et c’est plus intelectuelles.

  8. Critiquer inutilement c’est bon et c’est amusant, mais proposer des solutions c’est plus mieux et c’est plus intelectuelles.

  9. Face à cette situation et la place des mesures de ce gouvernement tu peux faire quoi de plus ?
    Donne moi des solutions claires et objectives monsieur le journaliste.

    • Mais la solution est très simple, et elle est même limpide: Il faut neutraliser d’extrême urgence cette ex junte qui non seulement nous empeche d’avancer, mais de plus, qui nous ferme la porte des bailleurs de fonds qui ne donneront rien tant qu’elle sera présente! Ensuite, il faut limoger le complice cmd en qui l’occident a vu depuis longtemps (et à juste titre) le valet rampant et incompetent de cette même ex-junte!

      Après, quelques uns d’entre eux consentiront peut-être à remettre la main sur le porte feuille… Mais après seulement, et c’est peut-être!

Comments are closed.