Le bureau national du groupe de la Banque africaine de développement (BAD) et le gouvernement du Mali ont tenu, jeudi 5 décembre, à l’hôtel Radisson, les travaux de la revue de portefeuille des programmes et projets. Les travaux qui ont eu lieu en deux phases (technique et politique) étaient présidés par le ministre délégué chargé du Budget, Madani Touré et la représentante résidente de la BAD au Mali, Mme N’Garnim-Ganga Hélène. Actuellement, la BAD pilote 16 opérations dans notre pays pour un engagement financier de 206 milliards de FCFA avec un taux de décaissement de 56%.
La revue est un exercice périodique conjoint qui permet au Mali et à la BAD de procéder à une évaluation du portefeuille et d’échanger autour des problèmes éventuels rencontrés dans le cadre de la mise en œuvre des projets et programmes en vue d’améliorer la qualité et la performance du portefeuille des opérations de la banque dans le pays. Les responsables de ces différents projets et programmes étaient présents à cette rencontre. Ainsi, la session technique a permis de présenter les projets, débattre les difficultés et proposer des solutions.
A l’ouverture de la session politique, la représentante résidente de la BAD au Mali a rappelé que son institution a adopté une stratégie à long terme pour la période 2013-2022.
Cette stratégie décennale, qui se veut transformative, engage le continent dans un processus de transformation économique. Elle est axée sur deux objectifs : la croissance inclusive et la transition vers la croissance verte. Cela est sous-tendu par cinq priorités opérationnelles : le développement des infrastructures, l’intégration économique régionale le développement du secteur privé, la gouvernance et la responsabilisation les qualifications et technologies.
La Banque accorde également dans cette stratégie, une attention toute particulière aux Etats fragiles, à l’agriculture et la sécurité alimentaire, et au genre. Concernant plus particulièrement le Mali, le groupe de la BAD, dira Mme N’Garnim-Ganga Hélène, intervient à travers une stratégie d’appui à la gestion de la transition pour la période 2013-2014 qui a été adoptée le 8 mais 2013.
Cette stratégie tient compte du nouveau contexte politique, économique et social de notre pays et s’aligne sur les priorités du Gouvernement. C’est pourquoi, elle a été bâtie autour de deux principaux axes : l’atténuation de l’impact de la crise et le renforcement de la résilience des populations les plus vulnérables ; la consolidation des bases de la stabilité d’un Etat de droit en vue de jeter les bases de la reprise économique.
Au plan opérationnel, la mise en œuvre de la stratégie de la Banque au Mali pour la période 2013-2014, s’est traduite par ses interventions dans les domaines du développement rural, de l’eau et l’assainissement, du transport routier, de l’énergie, des finances, du développement social et des appuis budgétaires.
Le portefeuille actuel de la Banque au Mali est d’un montant total de 206 milliards de francs FCFA pour 16 opérations dont 12 en cours d’exécution.
Aussi, relativement à l’initiative Sahel, le président de la BAD, Donald Kaberuka lors de son récent passage à Bamako a annoncé la mise à disposition par la BAD d’un montant de 916 milliards de francs CFA pour les cinq pays du sahel visés par l’initiative dont plus de 458 milliards de FCFA pour des projets régionaux de transport et d’énergie afin de créer des espaces économiques intégrés.
Le ministre délégué chargé du budget, Madani Touré a remercié les responsables de la BAD pour les efforts louables déployés pour accompagner la relance économique du Mali et pour son appui constant et multiforme. Il a cité au passage l’appui budgétaire d’un montant de 30 milliards de FCFA dont la moitié en don qui vient d’être intégralement décaissé. Il s’ajoute à un don de 10 millions d’unités de compte pour le renforcement des capacités institutionnelles.
Youssouf CAMARA
La lourdeur administrative pénalise les projets
La session technique a permis de débattre les difficultés auxquelles sont confrontées les projets et programmes de la BAD au Mali.
Sur les 12 projets en cours d’exécution, trois devront clôturés courant 2014. Les principales difficultés soulevées dans l’exécution de ces projets sont surtout d’ordre institutionnel. Ainsi, selon les explications les projets souffrent de la lourdeur administrative dans le traitement des dossiers au niveau des ministères et autres instances de décision. Les préoccupations ont trait à la tenue tardive des instances, à l’insuffisance du mécanisme de suivi, aux difficultés d’ordre technique et financier. S’y ajoutent les défaillances des entreprises nationales dans l’exécution des marchés, la multiplicité de bailleurs dans certains projets. Conséquence : nombreux projets sont clôturés avec un solde non décaissé très élevé alors que les besoins des populations se sont pas satisfaits.
Le cas palpitant est celui du PAGIRE clôturé avec un taux de décaissement de 13% seulement.
En tout cas, au terme de la revue, le ministre Madani Touré a exigé une présentation plus détaillée des difficultés, projet par projet et a promis, au nom du gouvernement, que tout sera mise en œuvre pour donner un coup de pouce aux dossiers en souffrance afin de relever le taux de décaissement des financements accordés au Mali.
YC