Faisant suite à la session technique de la Revue Budgétaire Conjointe (RBC) tenue les 26 et 27 septembre dernier, Partenaires Techniques et Financiers (PTF), Société civile et privé et le gouvernement se sont réunis le lundi 03 octobre à l’hôtel Al Farouk afin de débattre des recommandations issues des travaux. A bâtons rompus, les différents participants ont exposé leur vision respective sur les thématiques cruciales de l’heure en matière de bonne gouvernance et de contexte macro-économique, entre autres thèmes. En plus du ministre de l’Economie et des Finances, Dr. Boubou Cissé qui présidait la rencontre, d’autres membres du gouvernement étaient présents dont le ministre de la Justice, Me. Mamadou Ismael Konaté, celui en charge de la Décentralisation, Mohamed Ag Erlaf ou encore celui de la Santé, Mme Marie Madeleine Togo. Des débats, il est ressorti plusieurs point essentiels dont notamment la nécessité pour l’Etat de plus communiquer sur les actes posés dans le cadre de la lutte contre la Corruption ou encore l’importance de créer un magistrat de liaison en vue de rendre plus fluide les actions judiciaires.
La présence très remarquée de membres du gouvernement à cette séance de restitution des recommandations de la session technique de la RBC dénote de l’importance capitale qu’accordent les autorités maliennes à tout ce qui touche de manière générale l’Economie. Prenant la parole, Dr. Boubou Cissé souligne que la mise en œuvre du budget est désormais plus « transparente, démocratique et inclusive » tout en déclarant que le dispositif fiscal est amélioré » et que malgré une certaine conjoncture, le taux de croissance économique du Mali est aux alentours de 5%. Néanmoins, il regrettera le départ de certains partenaires du pays et souhaite vivement leur retour pour leur contribution à l’Appui Budgétaire Général (ABG). Ensuite, il a été procédé à la lecture des recommandations dont : l’amélioration de l’articulation entre le Cadre pour la Relance Economique Durable (CREDD), les stratégies sectorielles et la programmation sectorielle en veillant au respect du calendrier harmonisé des revues, l’opérationnalisation du suivi des actions du gouvernement pour améliorer la gouvernance économique à travers l’élaboration et le suivi d’une matrice de mesures « Gouvernance » ou encore faire progresser le contrôle interne à travers notamment l’amélioration de la qualité du contrôle, le suivi des recommandations des rapports de contrôle et le renforcement des contrôles d’effectivité des prestations.
Plus tard, le Chef de file des PTF, non moins Ambassadeur du Canada au Mali et Chef de la matrice de la lutte contre la Corruption de la RBC, a insisté sur l’impérieuse nécessité pour le Gouvernement de communiquer sur les différentes actions entreprises dans la lutte contre la Corruption. Car, a-t-il tenu à expliquer, de réels efforts sont fournis et même des résultats probants sont obtenus dans ce domaine à l’ignorance totale du citoyen lambda. Selon lui, il y va de la légitimité même de l’Etat malien d’informer sur la lutte contre la Corruption. Et le peuple, également a le droit de savoir. D’importantes sommes détournées ont été remboursées et plusieurs coupables ont subi l’action de la Justice, a tenu à informer le diplomate.
Quant au ministre de la Justice, il a annoncé la mise en fonction imminente d’un ensemble d’actions qui permettra de rendre la lutte contre la délinquance financière encore plus effective. Selon lui, le 09 décembre marquera le top départ de ce nouveau arsenal. Un arsenal qui sera composé d’un Observatoire national de la Justice, d’une Office de lutte contre la corruption et de la création d’une Cour des comptes inclus dans la Cour suprême qui connaitra des crimes liés de près ou de le loin à la délinquance financière. Une Conférence générale de la Justice préalablement prévu pour les 08 et 09 novembre donnera un schéma directeur à ces différents outils. Egalement, Me. Konaté préconise la création d’un poste de « magistrat de liaison » pour plus de fluidité dans l’action judiciaire. Une campagne de sensibilisation est également prévu pour informer les justiciables de la nouvelle panoplie juridique qui sera mis en place. « L’impunité est le terreau fertile de la Corruption » a-t-il martelé. Toutes ces actions, a expliqué le Garde des sceaux, c’est dans le souci de « défendre l’intérêt général et de préserver l’intérêt public » et de mettre « le Procureur face à l’Action publique ».
En fin de Revue, les différents partenaires bilatéraux et multilatéraux du Mali ont tour à tour pris la parole pour dire le montant de leur Aide qu’ils alloueront au pays en 2017. Ainsi, la Banque Africaine de Développement contribuera à hauteur de 22 milliards de F CFA, l’Union Européenne à 63 milliards de F CFA, le FMI à 17 milliards de F CFA, la Banque Mondiale à 40 millions de Dollars et le Canada à 17 millions de Dollars.
Ahmed M. Thiam