Réunion du 22 octobre prochain a paris pour la ‬relance économique et le développement du Mali‬ : Pourvu que Paris ne soit pas comme Bruxelles

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Le Mali fait face aujourd’hui à plusieurs défis, liés entre autres à la mise en œuvre de l’Accord de paix, au développement économique du pays, au retour et à l’insertion socioprofessionnelle des réfugiés et à la gouvernance. C’est pour aider le Mali post crise que l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) et ses partenaires se disent prêts  d’accompagner le pays dans le cadre de la mobilisation des ressources et des partenaires pour soutenir les importants programmes et projets de développement retenus.

En effet, l’Accord signé le 15 mai et parachevé le 20 juin 2015 prévoit la création d’une «Zone de Développement des Régions du Nord, dotée d’une Stratégie spécifique de développement élaborée conjointement par les Parties avec l’appui des partenaires internationaux et financée notamment par un Fonds de développement durable. Il y aura aussi la mise en place d’une Mission d’Evaluation conjointe au Nord du Mali (MIEC/Nord du Mali) afin de procéder à l’identification des besoins en matière de relèvement rapide, de réduction de la pauvreté et de développement de la zone ; la convocation d’une Conférence d’appel de fonds dans les deux mois suivant l’élaboration de la Stratégie spécifique de développement».

D’où, la tenue de cette conférence. Deuxième du genre, après celle du 15 mai 2013 à Bruxelles, dite la Conférence des donateurs «Ensemble pour le renouveau du Mali», cette rencontre de Paris ambitionne d’offrir aux autorités maliennes un forum où elles peuvent exposer les différents défis auxquels le pays fait face. Ainsi, le Premier ministre, M. Modibo Keïta ouvrant les travaux de la réunion préparatoire de cette conférence, a souligné que l’espoir est permis au regard de l’évolution positive de la situation. Il a engagé l’ensemble des acteurs à analyser et relever les défis qui se posent dans le cadre du processus de paix dont la mobilisation des ressources est un élément important. Le PM Keita a insisté sur la nécessité de relever les défis en matière de justice sociale et des questions économiques pour l’émergence du pays avant de souhaiter enfin que la Conférence du 22 octobre prochain soit une réussite en termes d’originalité, mais également de succès pour les perspectives. Aussi, le président Ibrahim Boubacar Keita qui sera en visite d’Etat à Paris du 20 au 24 octobre prochain, co-présidera cette conférence avec son homologue français. Le président Keita sera accompagné dans ce voyage, par une forte délégation composée, d’une  bonne dizaine de membre du Gouvernement, un nombre important d’opérateurs économiques.  Comme quoi les autorités maliennes nourrissent de grand espoir sur cette conférence pour le renouveau du pays. Le grand souhait pour l’ensemble des Maliens est que dans un premier temps, les promesses soient tenues et dans un second temps que les milliards de FCFA ou d’Euros soient investis dans des projets et programmes qui amélioreront leurs conditions de vie.

Pour rappel, lors de la Conférence Internationale «Ensemble pour le renouveau du Mali» tenue le 15 Mai 2013 à Bruxelles, qui a permis de rassembler des promesses d’appui à hauteur de 3,285 milliard d’Euros, soit 2849 milliards de FCFA, a vu la participation de 108 délégations, de 13 chefs d’Etats et de Gouvernement et autres personnalités. Et, il ressort des études d’évaluation que dans le cadre de la mise en œuvre du Plan pour la relance durable du Mali issu de cette conférence, 1411 milliards FCFA ont été décaissés. Sur cette somme, 253 milliards ont transité via un autre bailleur public, tel que la Minusma et le PNUD. Ainsi, à l’analyse on constate que 66% des décaissements, soit 937,5 milliards FCFA effectués hors budget. Il faut indiquer en outre qu’en 2013 et 2014, le volume d’aide pour l’ensemble des conventions signées par les 29 PTF s’élevait à 2 994 milliards FCFA. Pour tous instruments confondus, il a été mobilisé 1 873 milliards FCFA, soit un taux de 62% du volume de conventions signées. Le budget de l’Etat a reçu 35 % des aides soit 650 milliards de FCFA. Comme pour dire que le citoyen lambda malien n’a vu ni la couleur ni attendu l’odeur de la colossale somme d’argent promis par les donateurs à Bruxelles.

En somme, il faudra que cette conférence de Paris scelle un accord qui restaure la confiance  entre les partenaires et les autorités maliennes en vue de  renforcer les acquis de la sortie de crise et la relance de l’Economie à travers les investissements, le tout pour le bonheur et l’honneur des Maliens.

Dieudonné Tembely

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