Après six mois de suspension, en raison de la mise au grand jour d’irrégularités budgétaires dans l’achat d’un avion présidentiel et d’équipements militaires, le Fonds monétaire international (Fmi) a signé son retour au Mali. Lequel a valu au gouvernement et aux partenaires techniques et financiers la tenue de la revue budgétaire conjointe 2014 de l’appui budgétaire général du 4 au 5 décembre à l’hôtel Azalaï Salam.
À la clôture des travaux, le ministre de l’Economie et des Finances, Mme Bouaré Fily Sissoko, accompagnée par son homologue de l’Emploi et de la Formation professionnelle et porte-parole du gouvernement, Mahamane Baby ; Paul Noumba Um, chef de file des PTF et la représentante résidente de la Banque africaine pour le développement (Bad), Hélène N’Garenim Ganga, a animé un point de presse.
Le ministre de l’Economie et de Finances, Bouaré Fily Sissoko, a expliqué que l’importance du retour du Fmi est de deux ordres. À ses dires, le premier point est relatif aux échanges qui ont été faits autour de deux dossiers afin de trouver un point de sortie sur la base d’audit qui a conduit à des rapports. Selon elle, ces rapports ont été analysés par les deux parties et il a été convenu de mettre en œuvre toutes les mesures qui ne requièrent pas des procédures juridiques.
Pour ce qui est des procédures judicaires éventuelles, le ministre dira que c’est le Parquet qui en appréciera. Elle a souligné que dans le rapport, 4 mesures ont été exécutées sur 6 par son département et les deux mesures qui n’ont pas été entièrement exécutées concernent le payement du marché Guo Star dont les factures n’ont pas été reçues par le ministère de l’Economie et des Finances. Le second point, explique Bouaré Fily Sissoko, concerne l’annulation de la garantie qui a été exécutée suite aux recommandations de la Cour suprême.
Au niveau du ministère de la Défense, affirme-t-elle, il a été relevé que sur 12 points, 4 ont été exécutés et le reste est partiellement exécuté. Ce sont des mesures qui relèvent du plan d’exécution de la dépense publique. Il a été convenu dans le rapport qu’il y aura un audit au niveau des dépenses de ce ministère. Cela a rassuré le Fmi et l’ensemble des partenaires techniques et financiers, a ajouté Bouaré Fily Sissoko. Avant de poursuivre : «Nos engagements, c’est de continuer les mesures partielles non mises en œuvre. En ce qui concerne les sanctions, il faut laisser la justice faire son travail».
Par ailleurs, le ministre de l’Economie et des Finances a indiqué à propos de ce dossier, que les gens se sont appuyés sur une certaine ampleur qui a été entretenue par le jeu démocratique extrême dans ce pays. «Ça faisait l’affaire de certains partis politiques. En réalité, ce qu’il faut comprendre dans ce dossier, c’est qu’il y a eu des frustrations personnelles. L’essentiel pour nous, c’est de pouvoir prouver à nos concitoyens qu’ils ont eu raison de faire confiance au président de la République et qu’au-delà de tout, leur argent n’est pas parti. La preuve est que l’avion est là», a-t-elle martelé.
Pour le chef de file des PTF, Paul Noumba Um, au titre de la collaboration qui existe entre le Mali et les partenaires techniques et financiers, les règles sont claires. C’est au Fmi de donner à l’ensemble des partenaires le signal comme quoi, le cadre macro-économique du pays est probant et qui lui permet de s’engager durablement dans un effort d’appui budgétaire. Il a précisé que tous les partenaires financiers n’ont pas rompu leurs relations avec le Mali. «Ce qui s’est passé, c’est que les appuis budgétaires ont été retardés jusqu’à ce que les clarifications soient apportées par le gouvernement du Mali aux questions posées par le Fmi. Pendant toute la période qui a précédé, la Banque mondiale n’a jamais rompu sa collaboration et sa coopération avec le Mali», a déclaré Paul Noumba Um.
Avant d’informer que dans les 63 milliards de Fcfa que la Banque mondiale a approuvés, sur lesquels la convention de financement a été signée, il y a un don de 17 milliards Fcfa qui va être rapidement mis à la disposition du Mali, et le reste faisant partie d’un crédit, va devoir passer à l’Assemblée nationale pour ratification. Dès lors que cette ratification est faite, le décaissement sera rapidement effectif.
Pour sa part, la représentante résidente de la Bad, Hélène N’Garenim Ganga, a indiqué également que son institution financière a continué sa collaboration et sa coopération avec le gouvernement du Mali à travers la signature de plusieurs conventions de financements de projets. «Il n’y a pas eu rupture de financements entre les partenaires techniques et financiers et le gouvernement du Mali», a-t-elle déclaré.
Diango COULIBALY