En marge de la visite dans notre pays de son Altesse Sérénissime le Prince Albert II du Monaco, une rencontre économique a eu lieu, hier mardi 14 février, à l’hôtel Salam, entre les opérateurs économiques maliens et monégasques. Plusieurs membres du gouvernement et des responsables du secteur privé ont pris part à la cérémonie d’ouverture aux côtés des ministres Mme Sangaré Niamoto Ba de l’Industrie, des investissements et du commerce et Soumeylou Boubèye Maïga des Affaires étrangères et de la coopération internationale. Les parties ont identifié les domaines d’investissements capables de booster les échanges économiques entre nos deux pays.
La diversification des sources d’énergie, l’intensification de l’agriculture, la transformation industrielle de produits de base et la formation des ingénieurs doivent s’inscrire au cœur de la coopération économique future entre la principauté de Monaco et le Mali. Tel est le vœu de la ministre de l’Industrie, des investissements et du commerce, Niamoto Ba qui a présidé cette rencontre économique, deuxième du genre après celle d’octobre dernier à Monaco au cours de la visite du président ATT.
Mme Sangaré dira que cette visite revêt un caractère particulier car donnant l’occasion de rencontres et d’échanges non pas seulement entre les autorités politiques mais aussi entre les opérateurs économiques, ceux-là même qui créent la richesse et les emplois. C’est pourquoi, elle a exprimé l’engagement du gouvernement et sa disponibilité pour la réussite de cette rencontre. “Le partenariat demeure ce que nous attendons vivement de notre relation avec la principauté de Monaco : une relation constructive, confiante, ambitieuse et mutuellement avantageuse ” a-t-elle ajouté.
La ministre a souligné que malgré un environnement international difficile, les réformes économiques entreprises au Mali ont largement contribué à restaurer un climat favorable aux investissements tant nationaux qu’étrangers. Le secteur privé revêt une importance particulière dans le projet de développement économique et social du Chef de l’Etat qui vise à atteindre une croissance d’au moins 7% l’an et à faire du secteur privé le vecteur de cette croissance en s’appuyant sur les filières agro-sylvo-pastorales et minières.
Cette volonté affichée des plus hautes autorités de notre pays se manifeste à travers la mise en place d’un cadre institutionnel de dialogue Etat-secteur privé, la création de l’Agence pour la promotion des investissements qui dispose d’un Guichet unique pour la création d’entreprise, l’adoption récente de la loi d’orientation du secteur privé et d’un code des investissements très incitatif.
Au nom du secteur privé, le président de la CCIM, Jeamille Bittar, a regretté le fait que l’Afrique soit restée hors de l’écran radar des investissements étrangers directs en raison d’une certaine image distillée par certains média. Or, il trouve que “la situation est tout autre, même si souvent des évènements imprévus, injustifiés et injustifiables viennent parfois perturber le climat de paix et de tranquillité propice aux affaires “. Pour Bittar, notre pays cherche à attirer toujours davantage d’investissements étrangers et a mis en place un cadre propice pour ce faire.
La coopération Mali- Monaco est déjà dynamique. En témoignent le centre de formation en entrepreneuriat agricole et artisanal de Baguineda et l’usine de transformation et de conditionnement des fruits et légumes de Yanfolila qui représente un investissement de quelque 10 milliards de FCFA avec création de 5 000 emplois.
Convaincu que le commerce et l’investissement ont des répercussions sur tous les secteurs de l’économie, le président de la CCIM a expliqué que la position géographique du Mali permet de mettre en place un réseau de distribution qui peut couvrir toute l’Afrique de l’ouest où la monnaie unique au sein de l’UEMOA sera un atout. Sans oublier que c’est un véritable marché de 80 millions de consommateurs et voire même de 300 millions si on l’étend à la CEDEAO.
Les créneaux porteurs ne manquent pas au Mali et Bittar d’en citer : le secteur agricole et l’agro-industrie, le commerce et les services connexes, les mines, l’énergie, l’eau potable, le gaz, les industries manufacturières, la chimie, le tourisme et l’hôtellerie, les transports et les télécoms, les finances, les assurances, les NTIC et les industries artisanales et culturelles.
La forte délégation de sociétés monégasques était conduite à cette rencontre par le Conseiller au gouvernement de Monaco, José Badia et le Directeur de la Chambre de développement économique de Monaco, Vincent Loza.
La délégation comprend des opérateurs économiques intervenants dans les domaines du courtage-assurance, la logistique, l’agro-alimentaire, le transport international, les mines, les télécoms et l’aliment volaille. Les partenaires monégasques dont certains interviennent déjà au Mali sont convaincus qu’il ya d’autres opportunités d’investissements.
Outre les travaux en plénière, les travaux ont été marqués par des séances B to B entre les opérateurs économiques des deux pays qui sont tout de même décidés à donner un élan supplémentaire à la coopération économique. Ils ont été encouragés dans ce sens par le Prince Albert II qui est venu en personne à la fin de la cérémonie d’ouverture pour encourager les participants.
Youssouf CAMARA