Rencontre d’affaires de haut niveau entre malien et marocain : De réelles intentions d’investissements dans plusieurs secteurs

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Les acteurs économiques maliens
Les acteurs économiques maliens …
…Opérateurs économiques marocains, lors de la rencontre au Radisson blue

 

En marge du séjour de Sa Majesté le Roi Mohammed VI dans notre pays, une rencontre de haut niveau entre les acteurs économiques marocains et maliens a eu lieu, le mercredi 19 février, à l’hôtel Radisson Blu. Organisée par le ministère délégué chargé de la promotion des investissements et de l’initiative privée, à travers l’API, les travaux étaient co-présidés par le ministère de l’Économie et des Finances du Mali, Mme Bouaré Fily Cissoko et son homologue des Affaires étrangères du Maroc, Salaheddine Mezouar, en présence de plusieurs ministres des deux pays ainsi que de la crème des acteurs économiques : hommes d’affaires, banquiers et structures d’appui. Au terme de la rencontre marquée par trois panels et des échanges directs, les acteurs économiques des deux pays ont manifesté de réelles intentions d’investissements dans plusieurs secteurs.

 

 

Le Mali possède d’énormes potentialités non encore exploitées et le Maroc dispose d’une expertise avérée dans plusieurs secteurs et surtout des capitaux d’investissements. Quand les opérateurs économiques de ces deux pays se rencontrent, cela ne peut que donner naissance à du concret. C’est ce qu’on peut retenir de cette rencontre de haut niveau.  La présence d’une dizaine de ministres maliens et marocains, d’anciens ministres,  des centaines acteurs économiques dont les premiers responsables des organisations professionnelles du monde des affaires comme les présidents de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Mali (APBEF), du Groupement professionnel des banques marocaines,  des patronats, de la CCIM, du CMC, du CMTR… traduit, au niveau des affaires, les volontés politiques exprimées par le Roi Mohammed VI et le président IBK.

 

 

En effet, pour accélérer l’atteinte de l’objectif de croissance, le Mali entend nouer des partenariats stratégiques, notamment avec des pays amis et frères. C’est dans ce cadre, que le gouvernement a saisi l’opportunité de la visite officielle de Sa Majesté pour renforcer les relations de coopération économique avec le royaume chérifien, deux pays liés par des relations économiques très anciennes, une histoire commune et partageant des valeurs  culturelles et identiques. À travers cette rencontre, il s’agissait donc d’améliorer les échanges commerciaux et les flux  d’investissements entre le Mali et le Maroc et permettre au secteur privé malien de démontrer son dynamisme et ses efforts pour soutenir la politique économique.

 

 

Le président de la CCIM, Mamadou Tieny Konaté, tout en se réjouissant de cette rencontre, a exprimé tout l’engagement de sa structure à accompagner les opérateurs économiques maliens pour traduire en des projets concrets les intentions issues de la rencontre. Idem pour la CNPM dont le président, Mamadou Sidibé, a souligné que le gouvernement a su redonner confiance aux opérateurs économiques après la crise. Les patronats  malien et marocain ont signé hier un accord de partenariat pour le développement des PME-Pmi dans notre pays. Aussi, les deux parties envisagent la tenue en avril prochain d’un forum économique à Bamako.

 

 

Cap sur un modèle de Banque populaire inclusif

Adhérant pleinement à ce projet, la présidente du patronat marocain, Mme Meryem Bensalah a relevé que le Mali et le Maroc sont deux pays à dominante agricole. Aussi, elle a ajouté que le Mali a des ambitions économiques qui doivent être supportées par des infrastructures pour offrir un cadre d’investissement adapté aux besoins. “ Les opérateurs marocains sont disposés à contribuer à des grands travaux d’infrastructures, à partager leur expérience en matière de programme intégré tout en accordant une attention particulière à la formation des jeunes ” a-t-elle affirmé.

 

 

Je salue l’engagement de capitaux marocains dans quatre grandes banques maliennes (BDM-SA, BIM-sa Attijariwafa bank, BOA-Mali et Banque Atlantique). Ces banques contribuent largement au financement de l’économie malienne et à la hausse du taux de bancarisation qui reste un défi majeur pour le secteur. Au-delà du financement, le secteur bancaire marocain apporte à notre pays, le transfert du savoir-faire et l’expertise. Aujourd’hui nous sommes à la croisée des chemins et cette visite va permettre de consolider le partenariat bancaire. Je crois fermement en cette coopération bancaire sud-sud ” a déclaré le président de l’APBEF, Moussa Alassane Diallo. Son homologue marocain, Othman Benjelloun, de renchérir : ” le secteur bancaire marocain est de plus en plus associé au développement du Mali. Les quatre banques dans lesquelles il intervient représentent 53% des agences bancaires au Mali et plus de 40% des comptes ouverts,  et plus de 50% du financement de  l’économie. Il reste beaucoup à faire pour accroître le taux de bancarisation en instaurant un modèle de Banque populaire inclusif répondant aux besoins des populations “.

 

 

Le ministre marocain de l’Industrie, du Commerce, de l’investissement et de l’Économie numérique, Moulay Hafid El Alamy, a félicité le Mali pour avoir fourni autant de courage pour surmonter la période de crise. Il a dit fonder beaucoup d’espoir sur la tenue de la grande commission mixte d’ici à la fin d’année à Bamako. Alors que ministre malien de la promotion des investissements fera remarquer que conformément à la vision du président IBK, le gouvernement accordera une attention particulière aux propositions issues de cette rencontre.

Youssouf CAMARA

 

L’agro-industrie, les infrastructures, les mines et l’énergie au cœur des panels

La rencontre a permis de débattre trois thématiques majeures dans trois panels animés chacun par les ministres et les opérateurs économiques des deux pays. Le premier était consacré au “ développement du secteur agricole et agro-industrie» animé par le ministre du Développement rural, Bocary Treta et son homologue marocain de l’agriculture et la pêche maritime, Aziz Akhannouch.

 

 

Dans son exposé, le ministre Tréta dira que l’ambition du régime actuel est de faire du Mali un pays exportateur de produits agricoles d’ici à 2018. Pour cela, il compte mettre un accent sur la maitrise de l’eau, l’aménagement de 350 000 hectares de terres. Toute cela est fondé sur des pôles de développement identifiés avec comme pierre angulaire l’Office du Niger. Aussi, le Mali entend augmenter la transformation de sa production cotonnière, valoriser son cheptel par la modernisation des abattoirs afin de diminuer l’exportation du bétail sur pied.

 

 

Le Maroc a réussi la mise en œuvre de son programme Maroc vert . Aux dires du ministre marocain de l’agriculture, le Roi a promis d’offrir au Mali des variétés de bétail pour diversifier la production animale.

Le président de l’OPI, Cyril Achkar, s’est appesanti sur les énormes potentialités agro-industrielles du pays et a invité les amis marocains à des joint ventures pour leur mise en valeur.

 

 

Le second panel a débattu le thème “Le développement des infrastructures économiques ” avec comme panellistes les ministres du plan et prospective du Mali (Cheichna Seydi Ahamadi Diawara) et de l’industrie, du commerce, de l’investissements et de l’économie numérique du Maroc (Moulay Hafid El Hamy).

 

 

Au cours de ce panel, le ministre Diawara a exprimé l’ambition du gouvernement qui est d’atteindre d’ici à cinq ans un taux de croissance à deux chiffres. Cette croissance doit être tirée par le secteur primaire. Son homologue des transports, Abdoulaye Koumaré, d’ajouter que les infrastructures de transport (routes, aéroports, ferroviaires, ports ) constituent une priorité, mais le problème majeur est le financement. Par rapport à cette question, le PDG de CIRA, Seydou Coulibaly, dira qu’il faut une vision à long terme  pour donner de la lisibilité aux projets.

 

 

La réalisation de l’axe-routier Casa – Bamako sollicitée :

Le patron du groupe Azalaï, Mossadeck Bally, a regretté le fait que le Maroc, malgré le fait qu’il possède une grande expérience en matière touristique, est peu présent dans ce secteur au Mali. Selon lui, il y a moins de 1000 chambres d’hôtel répondant aux standards internationaux à Bamako. Ce qui signifie qu’il y a un besoin d’investissement énorme dans le domaine surtout que notre capitale doit abriter dans deux ans, le sommet Afrique – France. Toujours par rapport aux infrastructures, les opérateurs maliens ont plaidé pour la réalisation de l’axe routier Casablanca-Nouakchott-Bamako déjà fréquenté par les transporteurs.

 

 

Le dernier panel a porté sur ” le secteur des mines et de l’énergie ” avec comme panelistes les ministres de l’Industrie et des mines, Dr Boubou Cissé, de l’énergie et de l’hydraulique, Mamadou F. Kéïta, des mines, de l’eau et de l’environnement du Maroc, Abdelkader Amara.

 

 

Aux dires du ministre Mamadou F. Kéïta, le secteur énergétique est caractérisé par un déséquilibre entre l’offre et la demande. Cependant, il a annoncé trois axes basés sur les reformes institutionnelles, le retour e l’équilibre financier de l’EDM-sa à travers un réajustement tarifaire et la réorientation vers les énergies renouvelables.

 

 

Quant au ministre Boubou Cissé, il a développé les atouts d’investissements dans le secteur minier singulièrement l’or, le phosphate, le manganèse, le fer, le marbre, etc. L’ancien ministre des mines, Dr Hamed Sow, dira que sa société AMIC est disposée à accompagner les grands projets d’investissements public et privé. Il a rappelé que le Mali dispose des conditions avantageuses qu’il faut porter à la connaissance des investisseurs sur les grandes places mondiales.

 

 

Le patron de Wassoul’Or a présenté aux amis marocains son projet d’exploitation de gaz à Bourékébougou qui peut produire de l’énergie sans pollution.

 

 

Unité de production d’engrais dédiée à l’Afrique

Le PDG de l’Office chérifien des phosphates (OCP), Mostafa Terrab, a laissé entendre que l’Afrique regorge plus de 80% des réserves mondiales de phosphate mais en consomme une infime partie de l’engrais issu de sa transformation. Le Maroc a réussi ce pari en multipliant par trois la consommation d’engrais du pays.

 

Le royaume compte aller plus loin. Il s’apprête à inaugurer une nouvelle unité de production d’engrais d’une capacité d’un million de tonne par an destinée exclusivement au marché africain.   Les Marocains ont exprimé leur volonté de poursuivre les discussions autour du gaz.

 

 

2 milliards de dollars investis en Afrique

Pour la patronne de l’ONHYM,  Mme Amina Benkhadra, le Maroc a une grande expérience en matière d’interconnexion électrique avec l’Espagne, l’Algérie et bientôt la Mauritanie et le Sénégal. Aussi, dit-elle de sa position géographique (cordon entre l’Afrique et l’Europe voire l’Asie)  et le Mali situé au cœur de l’Afrique de l’ouest, peuvent être des atouts pour l’intégration économique régionale.

 

Le ministre marocain des Affaires étrangères a rappelé que son pays est engagé à accompagner le Mali pour son développement et le retour de la paix. “Nous avons ensemble les éléments et les moyens de réaliser le rêve africain. Le Roi a fait de notre relation avec l’Afrique une priorité. Ce qui l’a conduit à effectuer pas moins de 25 déplacements et visiter plus de 15 pays du continent. Nous avons signé plus de 500 conventions de partenariat et investi plus de 2 milliards de dollars en Afrique».

Clôturant les travaux, le ministre de l’Économie et des Finances, Mme Bouaré Fily Cissoko, dira qu’il fallait une telle journée qui a permis de mettre en évidence des domaines de coopération multiforme. “Nous voulons un partenariat fondé sur la solidarité et la fraternité ” a ajouté Mme Bouaré. Qui estime qu’il faut non seulement créer des richesses, mais aussi faire en sorte qu’elles soient réductrices de la pauvreté.

 

YC

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