Suite aux évènements du 22 mars 2012, l’économie malienne s’est effondrée. Aucun secteur n’a été épargné. Certes, aujourd’hui encore, la crise n’est pas derrière nous, mais, l’Association Professionnelle des banques et Etablissements Financiers du Mali œuvre déjà à apporter sa contribution pour la relance de l’économie nationale.
Dans ce combat qu’elle ne saura gagner, seule, l’APBEF a sollicité le concours de la presse privée malienne au cours d’une rencontre d’échanges qu’elle a organisée les 7 et 8 mars derniers à Ségou.
Nous vous proposons un résumé de l’intervention du président de l’APBEF, M. Moussa Alassane Diallo, à l’occasion de cette rencontre.
C’est devant l’ensemble des directeurs des organes de presse du Mali, de PDG et autres représentants de banques et d’institutions financières que le président de l’APBEF et non moins PDG de la BNDA, M. Moussa Alassane Diallo a fait l’historique de la crise malienne, ses conséquences sur l’économie nationale, les actions posées par les banques pour soutenir le pays et celles envisagées pour la relance de l’économie nationale.
En effet, selon M. Diallo, très vite après le putsch du 22 mars 2012, le Mali a été isolé économiquement par les organisations sous régionales. Ainsi, la BCEAO, la Commission de l’UEMOA, la Commission Bancaire de l’UMOA et le Conseil Régional de l’Epargne Publique et des Marchés Financiers n’entretenaient aucune relation avec notre pays. A cela, s’est ajouté, la suspension de toute coopération financière, à la fois bilatérale et multilatérale des Partenaires Techniques et Financiers.
Ces mesures prises par la communauté des bailleurs ont eu des effets négatifs sur tous les secteurs de l’activité économique nationale. Selon M. Diallo, la baisse des recettes au niveau des Finances Publiques, s’est élevée à 941,7 milliards de F CFA contre une prévision initiale de 1.341,5 milliards de F CFA, soit un manque à gagner d’environ 400 milliards de F CFA. Aussi a indiqué M. Diallo, la chute du secteur du BTP, de l’agro industrie et des services de manière générale ont enregistré des baisses significatives respectivement de 20%, 11% et de 10 %.
En outre, le président de l’APBEF a expliqué les effets immédiats de la crise sur le plan macroéconomique, au niveau des Finances Publiques et par rapport à la balance de paiement.
Sur le plan macroéconomique, malgré une belle résistance de notre économie grâce notamment au secteur primaire avec une croissance de 7 %, les effets de la crise se sont ressentis à la fin de l’année 2012 avec une récession de -1,2%. Cette récession selon M. Diallo est la première depuis 2000 et elle est due à la croissance négative des secteurs secondaires et tertiaires.
Au niveau des Finances Publiques, en 2012, une diminution des recettes totales de l’Etat d’environ 278 milliards de F CFA a eu lieu, soit 8% du PIB. Autre baisse relevée par M. Diallo, « la réduction des dépenses publiques sur le budget de l’Etat. »
Quant à la balance des paiements, le constat y est globalement positif. Selon les évaluations effectuées par le FMI et le gouvernement du Mali en novembre 2012, « les exportations ont continué à progresser par rapport à 2011 en raison du maintien de la tendance de la production d’or et des résultats de la bonne campagne agricole ». De même, les importations ont connu une légère augmentation par rapport à 2011, malgré les conséquences liées au renchérissement du coût des assurances sur les échanges extérieures et à la dégradation de la note « risque pays ».
Les mesures préconisées pour la relance économique
Selon le président de l’APBEF, « la relance de l’économie malienne et le développement équilibré et durable du pays requièrent la création de conditions qui favorisent l’investissement et la création d’emplois ».
Les facteurs de cette croissance reposent sur « l’instauration de la paix, la sécurité et l’intervention des services de l’Etat sur l’ensemble du territoire, l’amélioration de la gouvernance par le processus de décentralisation, la réforme de l’Etat et la mise en place d’institutions fortes et crédibles. »
A présent, notre pays dispose de trois puissants moteurs pour la relance économique. Il s’agit, tout d’abord, « de l’appui budgétaire émanant des partenaires du Mali ». A la faveur de la Conférence Internationale des donateurs, notre pays a bénéficié d’une enveloppe de 3,25 milliards d’euros. Dans le même temps, un plan de Relance durable du Mali (PRED) a été adopté. Il s’agit aussi de « l’exécution de grands travaux » notamment à travers la « valorisation du potentiel hydro-agricole du Mali, l’augmentation de la production d’énergie, la construction d’infrastructures pour accroitre la compétitivité de l’économie et l’amélioration de la qualité des produits par le renforcement de la qualité aux différents niveaux des filières ». Le troisième moteur est « l’appui dont bénéficieront les entreprises ». Il s’agit, entre autres, aux dires de M. Diallo « de favoriser l’émergence de grandes entreprises locales privées capables de participer avec succès aux grands appels d’offre, d’accompagner dans leur croissance externe les opérateurs économiques maliens soucieux d’exporter leur expertise dans la sous-région et de prendre des mesures fiscales incitatives pour la création de petites et moyennes entreprises ».
Rôles et place des banques dans la relance économique
Les relations privilégiées entre le système bancaire et les entreprises installées au nord du pays étaient au cœur de toutes les stratégies visant à développer un tissu économique durable et compétitif. Malheureusement, dira le président de l’APBEF, l’éclatement de la rébellion et la prise des principales villes ont mis un frein à ce cycle vertueux du développement économique et social dans cette partie importante de notre pays.
Pour M. Diallo, « l’apurement par l’Etat d’une bonne partie des arriérés de paiement des entreprises et le redémarrage de différents chantiers témoignent d’une certaine reprise de l’activité économique ». Par ailleurs, « le retour des banques dans les régions nord du Mali et le soutien des banques aux entreprises prouvent globalement la reprise du secteur bancaire » a-t-il ajouté.
En effet, selon M. Diallo, les banques maliennes ont amorcé leur retour dans les grandes villes du Nord à partir du 15 aout 2013. Dans cette partie de notre pays, le système bancaire participe activement au développement à travers des financements de projets et programmes initiés par l’Etat, les opérateurs économiques, les ONG et les bailleurs de fonds. La présence des banques, dans le septentrion malien, contribue à la promotion et au développement de nombreux secteurs tels que l’agriculture et l’artisanat.
C’est pour cela que l’APBEF, en vue de mettre les entreprises à l’abri des chocs économiques a décidé de mobiliser tous ses membres et les mettre en synergie dans une démarche structurée et volontariste à travers la mise en œuvre d’un plan de relance permettant de réaliser les objectifs de relance durable de l’économie. Il s’agit du renforcement des activités des entreprises en difficulté, du redémarrage des entreprises en cessation d’activités et de la consolidation de la situation financière des entreprises en activité.
M. Moussa Alassane Diallo a fini par insister sur les facteurs nécessaires à la réussite et à la viabilité de toute politique de relance et de financement d’une économie post crise. Il s’agit de « l’existence d’un cadre macro économique stable et favorable à la promotion des entreprises, de celui d’un cadre règlementaire et d’un système judiciaire fiable, de la structuration des marchés intérieurs et sous régionaux permettant une meilleure domiciliation des recettes, la bonne gouvernance et la solidité des entreprises ».
Selon, le président de l’APBEF, « lorsque ces questions seront réunies, alors le financement bancaire peut être un puissant levier pour accélérer la relance économique. »
Boubacar Sankaré
NEGRE RESTERA NEGRE LES AUTRES NE CHANGERONT ALORS JAMAIS!
http://www.youtube.com/watch?v=PN5FRj7k5q0
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